Le 8 juillet dernier, la Société protectrice des animaux (SPA) a tiré la sonnette d’alarme devant la recrudescence du nombre d’animaux abandonnés, principalement des chats, la stérilisation restant le meilleur moyen pour lutter contre ce fléau. Les familles d’accueil sont désormais un relais indispensable pour désengorger les refuges.
Les sites de la SPA comptent pas moins de 7 700 pensionnaires, et ils « sont proches de la saturation », s’inquiète la SPA dans un communiqué. Les chats arrivent en tête de liste des abandons, ils représentent 68 % des animaux recueillis, rapporte France 3 Normandie. De plus, la SPA a constaté une augmentation du nombre d’abandons de 6 % par rapport à l’année dernière à la même période et craint de ne plus pouvoir accueillir de nouveaux animaux.
Les familles d’accueil, un relais indispensable
Vanessa Pecullo, la directrice du refuge de la SPA de Basse-Normandie basé à Verson – une association qui ne dépend ni de la SPA de Paris ni des confédérations des SPA de Lyon – pointe cette année comme « catastrophique », précise encore France 3. « Déjà, l’année dernière, on trouvait qu’on avait pris beaucoup de chats en charge et on avait pu répondre à 95 % des demandes de prise en charge grâce aux familles d’accueil », explique-t-elle.
Effectivement, la SPA est relayée par les familles d’accueil et cette aide est précieuse. Mais les familles d’accueil sont désormais elles aussi saturées devant le nombre croissant d’abandons de félins. C’est notamment le cas au refuge de la SPA de Verson, et Vanessa Pecullo cherche d’ailleurs de nouvelles familles d’accueil. Elle rappelle que dans ce système, « tout est pris en charge par le refuge : la nourriture, les soins vétérinaires, les gamelles, la litière, tout ». Donc si vous êtes intéressé, vous pouvez contacter l’association à : spa.bn.verson@gmail.com.
Vanessa Pecullo explique encore que dans ce système, il y a un protocole d’accueil pour les chats. « On fait une quarantaine de dix jours pour être sûr qu’ils ne déclarent pas de maladie. Pendant ces dix jours, on les fait identifier, vacciner, stériliser », détaille-t-elle, ajoutant que cette solution fonctionne bien. Le refuge des Orphelins de l’association Stéphane Lamart, basé dans le Calvados près d’Aunay-sur-Odon, fait lui aussi appel aux familles d’accueil ; étant également débordé, il n’a de surcroît pas de chatterie.
Dans la tête de nombreuses personnes, le chat est un félin indépendant, mais cela ne fait pas pour autant de lui un animal sauvage. « C’est un animal domestique. Il a besoin d’être identifié, il a besoin d’être vacciné, il a besoin d’antiparasites internes et externes, il a besoin de soins, ça ne vit pas à l’état sauvage un chat », martèle encore Vanessa Pecullo, qui souligne qu’un chat ne peut aucunement aller chercher sa nourriture lui-même, contrairement à cette idée communément admise.
La stérilisation comme principal moyen de diminuer la prolifération, donc les abandons !
Jessica Chalize, soigneuse dans le refuge des orphelins, a constaté que « 98 % du temps, ce sont des chatons qui ont été trouvés errant dans la nature […] Ce sont des chatons dont on s’est débarrassé », et non pas les chats adultes.
Pour endiguer ce problème récurrent d’abandon, en amont, la stérilisation est le meilleur moyen d’éviter que les chats ne prolifèrent. Jessica Chalize estime que « tant que les gens ne seront pas sensibilisés sur l’importance de la stérilisation et de la castration de leur animal […] Les chats peuvent faire jusqu’à deux à trois portées par an, à raison de deux à sept chatons. Ça va donc très très vite. Sachant que la maturité sexuelle chez un chat c’est six mois ».
Et si les chats sont les premières victimes d’abandon, les chiens sont également touchés par ce triste phénomène. Dès que la période estivale arrive, les refuges affichent rapidement complet. De nombreux chiens ont par ailleurs été abandonnés après le confinement, avec la fin du télétravail. « Maintenant, tout le monde retravaille et le chien se retrouve un peu déstabilisé niveau comportement. Les gens ne font pas le nécessaire, et la facilité c’est de les déposer au refuge », se désole la soigneuse du refuge de orphelins auprès de France 3.
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