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Les sociétés mondiales de la mode sont critiquées pour leur manque de transparence

mai 2, 2017 16:12, Last Updated: septembre 12, 2018 16:05
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De nouvelles enquêtes ont révélé que les marques internationales de la mode telle que celle de Dior choisissent de ne pas divulguer les informations au sujet de leurs chaînes d’approvisionnement.

L’indice de transparence de la mode (Fashion Transparency Index) a analysé 100 marques mondiales et les détaillants dont les revenus s’élèvent à plus de 1,2 milliard de dollars et les ont classés selon leur transparence à divulguer l’information de leurs chaînes d’approvisionnement.

Aucune de ces marques n’a divulgué le nom de ses fournisseurs de matières premières.

Dior, Heilan Home et s.Oliver ont reçu les plus basses notes car ils ont choisi de ne divulguer aucune information.

Adidas, Reebok, Marks & Spencer et H & M ont reçu de meilleures notes parce qu’ils ont publié la liste des manufactures où leurs vêtements sont assemblés et cousus.

Fashion Revolution, un mouvement mondial qui veut améliorer l’industrie de la mode en demandant plus de transparence dans ce secteur, a vu le jour grâce aux efforts de fashionatas et d’activistes.

Carry Somers, co-fondatrice de Fashion Revolution, a déclaré que même les marques qui ont reçu les meilleures notes ont encore un «long chemin à parcourir» pour être plus transparentes sur leur processus de fabrication. Par exemple, Adidas et Reebok, sont arrivés en tête avec une note de 49%. Peu de marques ont révélé faire des efforts pour payer des salaires équitables aux travailleurs sur la chaîne de manufactures.

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Des agriculteurs de coton à Kasrawad, Madhya Pradesh, en Inde, qui fabriquent des vêtements pour la marque éthique streetwear ZRCL utilisant du coton bioRe® biologique. (@wearezrcl)

Les résultats de l’indice de transparence ont été publiés le 24 avril, le premier jour de la semaine Fashion Revolution Week, quatre ans après que l’usine de vêtements Rana Plaza au Bangladesh s’est effondrée, tuant 1 138 personnes et en blessant 2 500.

Face à cette tragédie, Somers et Orsola de Castro, la créatrice éthique de mode, ont créé Fashion Revolution au Royaume-Uni en 2014. Celle-ci a évolué d’une façon inattendue en un mouvement international. L’année dernière, plus de 70 000 personnes à travers le monde ont demandé aux fabricants de grandes marques #whomademyclothes (qui a fabriqué mon vêtement) et il y a eu 156 millions d’impressions sur le hashtag.

Stella McCartney soutient Fashion Revolution 2015. L’année dernière, plus de 70 000 personnes à travers le monde ont demandé à des marques #whomademyclothes (qui a fabriqué mon vêtement) et il y a eu 156 millions d’impressions sur le hashtag. (Révolution de la mode)

« Après l’effondrement de l’usine Rana Plaza, nous savions que toutes ces personnes ne devraient pas être mortes en vain. Qu’on devrait faire quelque chose. Beaucoup de gens avaient sonné l’alerte plusieurs années auparavant à propos qu’une catastrophe d’importance pourrait se produire, car les chaînes d’approvisionnement sont tellement opaques », a dit Somers.

« Nous ne pouvions pas rester les bras croisés et ignorer cette autre catastrophe qui s’est produite au nom de la mode ».

L’indice montre que le parcours que suit plusieurs de nos vêtements  pour arriver à nos magasins préférés reste un mystère. De l’agriculture à l’égrenage, à la rotation, au tissage, à la teinture jusqu’aux gens qui ont cousu nos vêtements, Somers souligne que ces artisans qualifiés, qui font partie de la chaîne de production, devraient être reconnus.

«  C’est seulement en leur donnant cette visibilité que nous pourrons commencer à veiller à ce qu’il n’y ait pas d’exploitation », dit-elle.

La corruption dans l’industrie de la mode est bien connue. Selon le Forum ouzbek-allemand pour les droits de l’homme, environ un million de citoyens en Ouzbékistan ont été forcés, par le gouvernement ouzbek en 2015, de récolter du coton. Une grande portion de ce coton s’est retrouvée au Bangladesh. Il est donc difficile de savoir si vos vêtements sont ou non fabriqués avec du coton ouzbek.

« Ce coton d’Ouzbékistan est systématiquement étiqueté «  Fabriqué au Bangladesh ». S’il n’y a pas de transparence dans les matières premières, nous, en tant que consommateurs, ne pouvons pas savoir si le coton que nous achetons est un produit de l’esclavage », dit Somers.

« Je pense que les matières premières sont encore un problème très grave, et je pense que les meilleures marques prendront encore longtemps à retracer le parcours de leurs matières premières. »

Version anglaise disponible à : Global Fashion Companies Criticised Over Lack of Transparency

 

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