Les talibans ont envoyé une équipe en Chine pour demander officiellement leur adhésion à l’initiative « des nouvelles routes de la Soie » (Belt and Road Initiative, BRI) lancée par la puissance communiste.
Cette annonce intervient après la participation des talibans à un forum annuel de la BRI qui s’est tenu à Pékin cette semaine et auquel ont participé des équipes venues d’Afghanistan et de 34 autres pays.
« Nous avons demandé à la Chine de nous permettre de faire partie du corridor économique Chine-Pakistan et de l’initiative des nouvelles routes de la Soie…. [et] nous discutons aujourd’hui de questions techniques », a déclaré le ministre du Commerce afghan par intérim, Haji Nooruddin Azizi.
« Nous avons tout ce dont ils ont besoin, comme le lithium, le cuivre et le fer. L’Afghanistan est aujourd’hui, plus que jamais, prêt à accueillir des investissements. »
M. Azizi a indiqué que l’administration enverrait également une équipe technique en Chine pour lui permettre de « mieux comprendre » les problèmes qui l’empêcheraient d’adhérer officiellement à l’initiative.
Parmi ces questions, il y a peut-être le fait que la Chine est le seul pays à avoir nommé un ambassadeur auprès des talibans et qu’aucun pays ne reconnaît encore officiellement l’administration talibane comme le gouvernement légitime de l’Afghanistan.
La Chine cherche à stabiliser la BRI face à la fuite des partenaires européens
La BRI a été un élément central de la stratégie du Parti communiste chinois (PCC) qui vise à se positionner comme un partenaire économique alternatif aux États-Unis dans le monde entier.
Le programme a cependant subi de nombreux revers et a été largement critiqué pour la corruption qui y est associée, la diplomatie du piège de la dette, le travail forcé et la création de dépendances économiques à l’égard de la Chine.
Cette semaine a marqué le 10e anniversaire du forum de la BRI, mais l’ampleur du sommet s’est considérablement réduite, car les puissances européennes ont boudé le projet et les propres investissements du PCC chez ses partenaires ont diminué en importance.
Alors qu’un tiers des dirigeants mondiaux qui avaient participé au premier sommet étaient originaires d’Europe, seuls trois dirigeants nationaux européens étaient présents cette année. Il s’agit des chefs d’État de la Hongrie, de la Russie et de la Serbie.
Aujourd’hui, des pays comme l’Italie ont quitté le programme, arguant que le PCC n’avait pas tenu ses promesses et que les pays extérieurs à l’initiative étaient plus performants sur le plan économique.
La Chine pourrait prendre le contrôle des ressources naturelles de l’Afghanistan
Malgré son rôle en perte de vitesse sur la scène internationale, la BRI pourrait procurer un avantage significatif à la Chine si l’Afghanistan taliban était autorisé à y participer.
Les talibans, qui ont pris le contrôle de l’Afghanistan lors du retrait chaotique et meurtrier des États-Unis en 2021, possèdent de nombreuses ressources minérales qui permettraient à la Chine de mieux manipuler l’économie mondiale et de soutenir ses propres chaînes d’approvisionnement nationales.
Plusieurs entreprises chinoises y sont déjà présentes, notamment la société chinoise de métallurgie, qui s’est entretenue avec l’administration talibane à propos de la construction éventuelle d’un énorme projet d’exploitation minière de cuivre.
M. Azizi a précisé que les discussions avaient été retardées compte tenu de la proximité de la mine à un site historique, mais qu’elles étaient toujours en cours.
« L’entreprise chinoise a fait un énorme investissement et nous la soutenons », a-t-il souligné.
Les investisseurs chinois ont laissé entendre que la sécurité restait une préoccupation majeure en Afghanistan. L’État islamique a pris pour cible des ambassades étrangères et un hôtel très fréquenté par les investisseurs chinois à Kaboul.
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