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Les talibans sont des « alliés dans la lutte contre le terrorisme », affirme Vladimir Poutine

juillet 4, 2024 17:00, Last Updated: juillet 4, 2024 17:08
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Le Président russe Vladimir Poutine a dit jeudi considérer les talibans afghans comme des « alliés dans la lutte contre le terrorisme », alors que la Russie a été frappée par plusieurs attentats ces derniers mois.

« Les talibans sont certainement nos alliés dans la lutte contre le terrorisme car tout pouvoir en place est intéressé par la stabilité de son pouvoir et par la stabilité de l’État qu’il dirige », a déclaré M. Poutine lors d’une conférence de presse à Astana, au Kazakhstan.

Moscou avait annoncé en mai son intention de retirer le mouvement taliban de sa liste des « organisations terroristes », plus de trois ans et demi après leur retour au pouvoir en Afghanistan, alors que la Russie s’inquiète d’une possible contagion jihadiste en Asie centrale, qu’elle considère comme son pré carré.

Les talibans, qui ont des liens historiques avec la nébuleuse jihadiste Al-Qaida, figurent sur cette liste en Russie depuis 2003, ce qui n’empêche pas Moscou d’avoir des relations avec eux depuis plusieurs années, recevant notamment sur son sol leurs émissaires à de multiples reprises.

Les talibans ont « pris certains engagements »

Moscou se montre conciliante depuis leur retour au pouvoir en août 2021, du fait de leurs promesses de ne pas laisser d’organisations plus radicales s’y établir.

M. Poutine a souligné jeudi que les talibans « contrôlent le pouvoir » et ont « pris certains engagements ». « Je suis certain que les talibans sont également intéressés à ce que tout soit stable, calme et soumis à certaines règles en Afghanistan », a-t-il dit, alors que les talibans appliquent une interprétation ultra-rigoriste de l’islam et multiplient les mesures liberticides à l’encontre des femmes, une politique qualifiée d’« apartheid de genre » par l’ONU.

La Russie a été frappée ces derniers mois par plusieurs attentats meurtriers, dont celui du de la salle de concert Crocus City Hall près de Moscou qui a fait 145 morts en mars, revendiqué par la branche afghane du groupe jihadiste État islamique, l’EI-K, que combat le pouvoir taliban.

Néanmoins, le Kremlin a balayé toute idée d’un possible retour d’une insurrection islamiste dans le pays, comme dans les années 2000, dans le sillage de la deuxième guerre de Tchétchénie. Les autorités russes, sans jamais avancer de preuves, ont au contraire accusé Kiev d’avoir joué un rôle dans l’attaque sanglante, revendiquée par l’EI, du Crocus City Hall.

Ainsi plusieurs experts jugent que les autorités russes sous-estiment la menace islamiste. « Le dysfonctionnement des autorités (russes) est évident, elles sont occupées par d’autres missions liées à “l’opération militaire spéciale” (en Ukraine) et à l’Occident » présenté désormais comme l’ennemi existentiel, estime Grigori Chvedov, rédacteur en chef du média indépendant Kavkazski Ouziol (www.kavkaz-uzel.eu), désigné « agent de l’étranger » en Russie. Pour lui, les attaques au Daguestan témoignent d’une « situation explosive » dans tout le Caucase russe.

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