Ce dimanche Thierry Ardisson a invité une retraitée de 71 ans sur le plateau des Terriens du dimanche après un reportage que lui a consacré Pierre Liscia, conseiller municipal (LR) de la mairie du 18e arrondissement de Paris et chroniqueur de l’émission.
Prénommée Marie, voilà 6 mois qu’elle a perdu son logement et dort dans sa voiture, au deuxième sous-sol d’un parking de la ville de Puteaux, après avoir travaillé toute sa vie dans une clinique privée en élevant seule sa fille.
« J’ai toujours payé mes impôts, la taxe d’habitation depuis 30 ans à Puteaux. Mon propriétaire a voulu vendre l’appartement, il a le droit, mais je me retrouve dehors. J’ai été expulsée le 24 septembre », confie la vieille dame.
« Ma fille est en Angleterre, elle sait que je n’ai pas de logement, mais elle croit que je suis chez une amie. Elle ne sait pas que je suis dehors dans ma voiture, je ne veux pas qu’elle le sache. J’ai honte. »
« J’ai honte que mon gendre anglais sache la situation de sa belle-mère et je veux protéger ma fille. Le rôle d’une mère est de protéger ses enfants et je ne veux pas qu’elle sache la tristesse et le désarroi dans lesquels je vis », poursuit-elle.
« Je n’ai jamais imaginé en arriver là »
Si elle continue à travailler aujourd’hui, Marie affirme ne recevoir aucune aide : « Je gagne 1380 euros de retraite, je suis trop riche pour avoir des aides et je suis trop pauvre pour louer un logement dans le privé. »
« Je continue de travailler, c’est ça qui me sauve, je me sens utile puisque que je travaille chez des personnes âgées. Je travaille tous les jours, je mange chez les gens à midi. À partir de 13 heures, je ne bois plus d’eau et je ne mange plus parce que je ne peux pas me permettre de faire pipi partout. »
« Je n’ai jamais imaginé en arriver là. Jamais. Je pensais que les vieux n’allaient pas dehors, surtout que j’ai été très honnête. J’ai toujours payé mes loyers, je n’ai jamais eu de crédit », ajoute-t-elle.
Tous les jours après son travail, vers 14 heures, Marie va s’asseoir dans le hall de l’hôtel de ville, afin que la maire de Puteaux n’oublie pas sa demande de logement qu’elle a faite voilà longtemps.
« J’ai fait une demande de logement depuis 15 ans à Puteaux et je n’ai pas de réponse », souligne-t-elle avec dépit. « J’ai 71 ans, vous pouvez vous imaginer que je dorme dans ma voiture ? »
Si elle explique avoir eu « des propositions [de logement] dans d’autres villes », elle ne souhaite pas quitter Puteaux où elle réside depuis 30 ans.
Un témoignage bouleversant au cours duquel elle emmènera Pierre Liscia jusqu’à son véhicule, au deuxième sous-sol d’un parking souterrain dont elle utilise le jet d’eau glacée destiné à l’entretien pour faire ses ablutions.
« Je ne me lave pas beaucoup car j’ai toujours peur qu’il y ait du monde qui entre et je ne veux pas que les gens me voient toute nue non plus », explique-t-elle avant d’entraîner le chroniqueur vers sa voiture afin de lui dévoiler son installation de fortune.
« J’ai mon parapluie quand il pleut, j’ai des choses que l’on m’a donné pour que je n’ai pas trop froid. J’ai ma petite radio, alors le matin j’écoute les informations car je veux quand même savoir ce qu’il se passe dans le monde, sinon je suis effacée de tout, je n’existe plus », confie Marie.
« Je pense que j’ai le droit d’avoir un toit »
Sur le plateau de Thierry Ardisson, Marie reviendra sur le reportage tourné avec Pierre Liscia avant de s’interroger : « Comment peut-on continuer à vivre comme ça ? »
« De toute façon, vous êtes tous en train de m’écouter mais quand vous allez rentrer chez vous ce soir vous allez prendre une douche, vous allez manger votre soupe chaude et la vieille va rentrer dans sa voiture toute seule », finira-t-elle par déclarer à l’intention des invités.
« Je pense que j’ai le droit d’avoir un toit, je ne demande pas un château, je demande un petit studio, deux pièces, que je puisse vivre comme j’ai toujours vécu, honnêtement. »
Très émue par la situation de Marie, Raquel Garrido n’hésitera alors pas à l’inviter chez elle le soir même :
« Vous êtes bienvenue chez moi ce soir, je ne supporterais pas que vous dormiez dans votre voiture. Je ne le supporterais pas. Si vous voulez venir chez moi, je vous invite cordialement, en toute dignité, le temps qu’ils résolvent votre problème vous êtes la bienvenue chez moi », a-t-elle affirmé.
Et François-Xavier Bellamy de conclure : « Vous n’avez pas à avoir honte, c’est nous qui devons avoir honte de la faillite collective que représente votre histoire. C’est la France qui a failli parce qu’aujourd’hui en France, il y a des millions de personnes qui travaillent et qui ne s’en sortent pas et c’est une violence incroyable. »
« Vous dites : ‘Je ne suis pas assez pauvre’.Ceux que l’on oublie en France, ce sont les gens du milieu, ceux qui font vivre notre pays et vous l’avez incarné puisque toute votre vie vous avez pris soin des autres. Et aujourd’hui, vous n’avez pas de quoi prendre soin de vous même. […] Le témoignage que vous nous donnez ce soir est le point de départ, je crois, de tout ce que nous avons à résoudre dans notre pays. »
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