Vincent Lambert : ses parents redemandent son transfert dans une unité spécialisée

22 mai 2019 16:15 Mis à jour: 22 mai 2019 16:35

Les traitements pour maintenir en vie Vincent Lambert, en état végétatif depuis dix ans, ont repris mardi, conformément à la décision surprise de la cour d’appel de Paris, les parents demandant une nouvelle fois le transfert de leur fils dans un établissement spécialisé.

« Nous avons le plaisir de vous annoncer que le Dr Sanchez et le CHU ont remis en place l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert et ont arrêté sa sédation continue », s’est félicité Me Jean Paillot devant la presse à la sortie de l’hôpital Sébastopol de Reims.

L’hôpital s’est ainsi conformé à la décision prise lundi soir par la cour d’appel de Paris ordonnant « à l’État français (…) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l’hydratation » de M. Lambert.

Le CDPH, comité de l’ONU, avait demandé à la France de surseoir à l’arrêt des traitements dans l’attente d’un examen du dossier sur le fond, mais la France considérait que cette préconisation était « dépourvue de caractère contraignant », mettant en avant le « droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable ».

« Le combat, à partir d’aujourd’hui, c’est le transfert de Vincent dans une unité spécialisée où il sera pris en charge de manière bienveillante par des spécialistes et non plus par ce CHU qui n’a fait de lui qu’un mort en sursis », a également déclaré l’autre avocat des parents, Me Jérôme Triomphe, reprenant une position maintes fois affirmée.

« Nous attendons le transfert de Vincent avec impatience. En France, des établissements sont prêts à l’accueillir », a assuré Anne, petite sœur de Vincent, reconnaissant toutefois: « La justice et la tutelle peuvent encore bloquer ».

« Vincent va bien. Vincent n’est pas en fin de vie »

En état végétatif depuis un accident de la route en 2008, l’ex-infirmier psychiatrique âgé de 42 ans n’a pas laissé de directive anticipée écrite.

« Vincent va bien. Vincent n’est pas en fin de vie. Regardez les vidéos. Tout se passe dans le regard. Vincent n’a besoin que de boire, manger et d’amour », a déclaré sa mère Viviane en sortant de l’hôpital mardi.

Selon les avocats des parents, la décision de la cour d’appel est « provisoire » d’une « durée de six mois, permettant au comité de l’ONU d’étudier le dossier ». Fort de cet arrêt, ils se sont désistés de l’audience du Conseil d’État prévue jeudi, saisi en urgence.

Ils ont reçu le soutien du Vatican, qui a dénoncé mardi « la grave violation de la dignité de la personne que comporte l’interruption de l’alimentation et de l’hydratation ».

Epochtimes.fr avec AFP

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