Les trois anciens présidents de la Generalitat de Catalogne, dont Carles Puigdemont, ont dénoncé un Etat espagnol selon eux « incompatible » avec l’Europe des droits de l’Homme, lors d’une conférence de presse commune à Perpignan (sud de la France).
« Est-il normal que les trois (derniers) présidents aient été destitués pour avoir conduit des actions pacifiques? », s’est interrogé Arthur Mas, présent aux côtés de Quim Torra et de Carles Puigdemont à la Casa de la Generalitat de Perpignan.
« Quand on défend des idées non violentes, on dit +rébellion+. Quand on vote et qu’on manifeste pacifiquement, on dit +sédition+. Et quand on fait voter les citoyens et qu’on agit en suivant ces votes, on dit +coup d’Etat+ », s’est indigné M. Mas.
« Avec cette Espagne, on ne peut pas construire une Europe. L’Europe des droits de l’Homme est incompatible avec un pays qui n’applique que la répression », a-t-il ajouté.
Dénoncer la persécution juridique de Madrid
Pour le désormais eurodéputé Carles Puigdemont, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt en Espagne pour sédition et détournement de fonds, « nous sommes là pour dénoncer la persécution juridique » dénoncer la persécution juridique » de Madrid.
Je ne sais pas à quoi joue l’Etat espagnol, mais envoyer un 3e mandat d’arrêt européen face à l’ancien président de la généralité de Catalogne n’arrange pas les choses. L’Allemagne et la Belgique ont déjà refusé de l’extrader, et à juste raison.
— Cyril ?????? (@cyrilmorales) October 16, 2019
Aujourd’hui basé en Belgique, il s’était offert en février un bain de foule rassemblant des dizaines de milliers de personnes à Perpignan, aux portes de l’Espagne, les exhortant à poursuivre le combat pour l’indépendance de la Catalogne.
Créer une République catalane
« Nous avons un objectif clair, celui de créer une République catalane que l’on veut obtenir pacifiquement, par la discussion et par les urnes. Il nous a été appliqué une justice parallèle », ont lu en anglais, français et catalan les trois anciens présidents.
Le 1er octobre 2017, le gouvernement régional alors dirigé par M. Puigdemont avait organisé un référendum d’autodétermination, malgré son interdiction par la justice espagnole. Le scrutin avait été émaillé de violences policières.
Le 14 octobre 1940, l’État espagnol condamne à mort le Président de la Catalogne, Lluis Companys.
79 ans plus tard :
Le 14 octobre 2019, la justice espagnole condamne entre 9 et 13 années de prison des dirigeant.e.s catalans pour avoir exercé le droit à l’autodétermination. pic.twitter.com/0lXtXXT2OO
— Perspective communiste ☭?️ (@PerspCommuniste) October 14, 2019
Selon le gouvernement catalan, 90% des votes avaient été favorables à la sécession. Fort de ce résultat, non vérifié par une autorité indépendante, le parlement régional avait proclamé unilatéralement le 27 octobre une république indépendante.
Madrid destitue le gouvernement régional
Le gouvernement central avait réagi en mettant sous tutelle la région aux compétences élargies, en destituant le gouvernement régional et en convoquant des élections eb Catalogne, de nouveau remportées par les indépendantistes.
Le successeur de M. Puigdemont, Quim Torra, a été destitué fin septembre après sa condamnation définitive pour désobéissance. Il avait refusé d’enlever des symboles séparatistes de la façade du siège du gouvernement catalan, comme l’exigeait l’autorité électorale.
Après cette destitution, de nouvelles élections devraient se tenir en février en Catalogne.
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