Dans un article publié le 8 juin, le média Zone militaire affirme que les soldats tchétchènes de Moscou présents en Ukraine ont reçu des blindés « Tigre » fabriqués en Chine.
Les photographies du leader de la Tchétchénie
Zone militaire, reprenant une information du site Ukraine Weapons Tracker, relate que le président de la République de Tchétchénie, Ramzam Kadyrov, allié de Vladimir Poutine, a récemment publié des photographies de véhicules blindés chinois Shaaxi Baoji Tiger, produit depuis 2016 par l’entreprise chinoise Shaanxi Baoji Special Vehicles Manufacturing Co., Ltd. Il s’agit d’un véhicule 4×4 de transports de troupes pouvant emmener jusqu’à neuf soldats totalement équipés avec un commandant d’unité et un conducteur. Le « Tigre » pèserait 4,5 tonnes et serait équipé d’une tourelle très souvent complétée par une mitrailleuse tirant des balles de 7,62 millimètres. Le leader tchétchène et par ailleurs chef du 141e régiment motorisé spécial « Kadyrovtsy », qui aurait reçu au moins huit véhicules (selon les photographies) a, toujours selon Zone militaire, laissé entendre que ces blindés seraient, dans un futur proche, utilisés dans le cadre de « l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Une montée des tensions à venir entre l’Occident et la Chine ?
Cette information change-t-elle la donne sur le plan géopolitique ? C’est effectivement la question qui s’impose, notamment si l’on se souvient des nombreuses mises en garde formulées par l’Occident visant la Chine au sujet d’une implication militaire de Pékin en Ukraine, mais aussi du rapprochement économique et stratégique entre Xi Jinping et Vladimir Poutine. En marge d’un déplacement à Munich en février, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken avait déjà informé le diplomate chinois Wang Yi d’un éventuel soutien militaire apporté à Moscou. De son côté, en avril, l’UE, par la voix de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, avait informé Xi Jinping que la livraison d’armes à Moscou « fragiliserait les relations sino-européennes ». Aussi, l’Union européenne avait présenté le 7 mai un paquet de sanctions visant des entreprises chinoises accusées de vendre des équipements pouvant être utilisés pour soutenir l’effort de guerre russe. Parmi les entreprises visées, on trouvait les deux célèbres 3HC semiconductors et King Pai Technology. Au-delà du théâtre ukrainien, ce soutien militaire renforcé de Pékin pourrait conduire indirectement à une escalade des tensions entre Washington, Bruxelles et Pékin autour de Taïwan.
Des éléments relativisant l’information
Toutefois, cette livraison de blindés chinois « Tigre » aux troupes tchétchènes est pour le moment à prendre avec prudence. Comme le rappelle Zone militaire, il est tout à fait possible que ces véhicules aient été commandés par la Tchétchénie avant le début du conflit russo-ukrainien. Notons aussi que ce ne serait pas la première fois que du matériel chinois soit utilisé en Ukraine. Aussi bien les troupes ukrainiennes que russes utilisent des drones civils chinois depuis le début du conflit. Le mensuel Capital relève aussi la vulnérabilité de ces véhicules. Le châssis du blindé peut être détruit facilement par des charges lancées par des drones mais aussi des mines et engins explosifs improvisés.
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