Les véhicules électriques représentent un risque de cyberattaque des infrastructures énergétiques australiennes, alertent les spécialistes

Par Alfred Bui
16 octobre 2022 16:49 Mis à jour: 16 octobre 2022 16:49

Les experts en énergie ont mis en garde l’Australie de la possibilité de cyberattaques et de pannes de courant généralisées à mesure que les véhicules électriques (VE) se connectent au réseau électrique national, à moins que le gouvernement ne prenne rapidement des mesures appropriées.

Ils ont indiqué que la question de la cybersécurité n’avait pas été soulevée lors des discussions sur la stratégie nationale australienne en matière de véhicules électriques et qu’elle devait donc être considérée comme une priorité.

Avant de s’adresser à l’Australian Cyber Conference à Melbourne le 13 octobre, le responsable de l’énergie et des infrastructures de l’Electric Vehicle Council, Ross De Rango, a averti qu’il était crucial de s’attaquer à ce problème pour éviter des conséquences dévastatrices.

Comment les VE constituent-ils une cybermenace pour le réseau électrique ?

M. De Rango a informé que les Australiens consommeraient environ 40% d’électricité en plus après un accroissement du nombre de VE. Et le fait de les charger en même temps et pendant les heures de pointe pourrait être un désastre pour le réseau énergétique.

Il a fait remarquer que si les entreprises du secteur de l’énergie pouvaient utiliser la technologie pour programmer ou « orchestrer » la recharge des véhicules, de nouvelles menaces pour la sécurité pourraient apparaître si les régulateurs connectaient cette technologie au réseau électrique national.

Par exemple, un pirate informatique pourrait créer des pannes de courant en exploitant des failles de sécurité et en programmant tous les véhicules à se recharger au mauvais moment.

« Que se passe-t-il si nous construisons un système où la recharge des VE se fait normalement au bon moment, et qu’un acteur malveillant s’en mêle, et que tout à coup la recharge des VE se fait au mauvais moment ? » Voilà la question centrale des commentaires obtenus par l’AAP.

« C’est là que la cybersécurité entre en jeu. »

Nouveau véhicule Nissan LEAF à Melbourne, le 11 juillet 2019. (Michael Dodge/Getty Images)

M. De Rango a ajouté que les fabricants de véhicules électriques et d’équipements de recharge, les fournisseurs de logiciels ou la société d’énergie pouvaient tirer parti des failles de sécurité du logiciel, ce qu’ils ne pouvaient pas faire avec les connexions électriques traditionnelles.

« Si on veut détourner le signal [du courant], alors on doit grimper sur un poteau électrique avec un jeu de pinces crocodiles. »

« La probabilité qu’un acteur malveillant externe soit en mesure de le faire est négligeable. »

« Si, à l’avenir, le moyen de connexion et de contrôle se fait par Internet, la menace sera bien plus grande qu’elle ne l’est aujourd’hui. »

Failles de sécurité dans les équipements de charge des VE

Jonathan Jackson, directeur de l’ingénierie de BlackBerry Asie-Pacifique et Japon, a expliqué que des chercheurs étrangers ont repéré des failles de sécurité dans les équipements de recharge des véhicules électriques.

Selon lui, une étude du Carlos Alvarez College of Business aux États-Unis a repéré des failles de sécurité majeures dans 13 des 16 stations de recharge de VE, notamment un manque de normes d’authentification.

« Les vulnérabilités rien que dans le logiciel des VE montrent que nous avons un long chemin à parcourir au niveau mondial, et pas seulement en Australie, pour assurer la sécurité du système énergétique », a averti M. Jackson.

« Nous n’avons pas vraiment le choix. Si le gain déclaré de ces VE nous aide à atteindre la neutralité carbone, nous allons absolument devoir nous attaquer à ce problème de front. Il s’agit de savoir si, et non pas quand. »

En outre, M. Jackson a ajouté que des fournisseurs d’énergie avaient été victimes d’attaques par ransomware, comme CS Energy (Queensland) en novembre 2021 et Colonial Pipeline (États-Unis) en mai, le réseau national peut donc être la cible d’acteurs malveillants.

Néanmoins, il a affirmé que le gouvernement fédéral pouvait protéger le réseau énergétique du pays s’il agissait rapidement.

« C’est un problème qui peut être résolu, mais nous devons en parler maintenant. »

« Une fois que tous les bâtiments auront été équipés d’un système VE intelligent, il sera incroyablement coûteux pour tout le monde d’y ajouter la sécurité par-dessus. »

Le gouvernement australien appelle le public à donner son avis sur sa stratégie nationale pour les VE. Chacun peut y participer jusqu’au 31 octobre.

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