Selon les chiffres révélés par France Info, les pompiers de Paris ont été victimes de 300 agressions en 2018, soit une augmentation de 60% par rapport à 2017. Cela va de pair avec une augmentation des appels d’urgence et des interventions.
L’activité des pompiers de Paris a fortement augmenté en 2018, comme en témoignent les chiffres révélés lundi 4 février : 17% d’appels d’urgence en plus et 4% d’interventions en plus par rapport à 2017. Parmi ces chiffres, c’est le nombre d’agressions envers les pompiers qui porte le plus à polémique avec une augmentation de 60%.
Dans une note publiée en décembre, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) révélait qu’entre 2008 et 2017, le nombre d’agressions de pompiers déclarées a plus que triplé (+213 %), pour atteindre le chiffre de 2.813 pompiers agressés l’année dernière sur l’ensemble du territoire.
23 % de déclarations d’agressions supplémentaires de sapeurs-pompiers volontaires et professionnels entre 2016 et 2017, mais ayant donné lieu à moins d’arrêt de travail. 382 véhicules endommagés en 2017 #Violence ➡️ étude ONDRP https://t.co/G4uSSVYkik
— ONDRP (@ondrp) 19 décembre 2018
Sur 20 minutes, le capitaine Guillaume Fresse expliquait la réaction adéquate face à cette nouvelle délinquance : « On est passé à la tolérance zéro, à savoir un dépôt de plainte systématique à la moindre agression physique ou verbale. C’est important pour nous, surtout que passer sous silence ce genre d’acte était très mal vécu par le pompier. Une fois la plainte déposée, il peut y avoir des dommages et intérêts, et on voit également que le simple fait de dénoncer via une plainte cette agression, de ne pas passer outre, aide à la reconstruction de la personne. »
Chaque jour, ces femmes et ces hommes effectuent près de 1 500 interventions à Paris et dans la petite couronne. L’augmentation du nombre d’intervention est perceptible dès le centre d’appels d’urgence qui recueille tous les appels du 17, du 18 et du 112 à la caserne Champerret. 7 500 appels y arrivent chaque jour. Quasiment en permanence, micro-casque sur les oreilles, une cinquantaine d’opérateurs sont face à leurs écrans, ce sont des policiers et des pompiers. Leur devise affichée au mur : altruisme, efficience et discrétion.
Le fléau le plus inquiétant reste celui de la violence avec lequel les pompiers doivent composer chaque jour.
« C’est paradoxal : on n’a jamais été autant sollicités et jamais autant agressés, alors que notre mission c’est de sauver des vies » constate le capitaine Valérian Fuet sur France Info.
« On a du mal à comprendre des agressions qui vont commencer par téléphone, des insultes et cela peut aller jusqu’à la violence physique avec pratiquement une agression par jour. C’est énorme. Malheureusement, l’année dernière on a perdu le caporal Henri, qui s’est fait poignarder pendant une intervention de secours à victime. Il y a aussi le caillassage de camions, sur des manifestations, lors d’interventions, quel que soit le quartier. »
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