MIAMI – L’ancien président Donald Trump a organisé une table ronde « Latino-Américains pour Trump » dans son hôtel et centre de villégiature de Miami-Doral, en Floride, le 22 octobre, quelques heures avant que la vice-présidente Kamala Harris ne soit interviewée par la chaîne de télévision hispanique Telemundo.
Les deux candidats se sont adressés aux Latino-Américains au cours des deux dernières semaines de l’élection présidentielle de 2024, d’autant plus que ce groupe d’électeurs, historiquement démocrate, s’est rapproché de Trump. Un récent sondage USA Today-Suffolk University a révélé que les électeurs latinos préféraient Trump à Harris, à 49 % contre 38 %.
Lors de la table ronde de l’ancien président, qui réunissait des chefs d’entreprise latinos et des figures emblématiques de la politique du parti républicain du sud de la Floride, Trump a déclaré aux participants qu’il pensait que la frontière était une question plus urgente que l’économie.
« Le plus important, c’est la frontière », a lancé Trump, critiquant les politiques frontalières de l’administration Biden. Il a promis de fermer la frontière par une action exécutive, en déclarant : « Fermez la frontière, et elle sera fermée ».
Lors de son entretien avec le journaliste Julio Vaqueiro, Mme Harris a dévoilé de nouvelles propositions économiques qui profiteraient aux Latino-Américains, notamment des efforts visant à « élargir les opportunités en investissant dans les petites entreprises, les entrepreneurs [et] le développement professionnel ».
« Les Latinos ont des rêves et des espoirs, mais ils n’y ont pas nécessairement accès », a déclaré Harris. « Les électeurs latinos comprennent qu’ils veulent un Président qui investisse dans leurs rêves. Je comprends les travailleurs, je comprends les rêves que les gens ont pour leurs enfants et qu’ils sont prêts à travailler dur pour les réaliser. […] Nous devons créer des opportunités. »
Harris a déclaré qu’elle poursuivrait un programme qui donnerait la priorité à une économie forte soutenant les travailleurs, en précisant : « Je suis tout à fait consciente de l’impact que cela aurait sur les hommes latinos ».
Parmi ces propositions figurent le doublement des programmes de formation comme les apprentissages et l’élimination des exigences inutiles en matière de diplôme universitaire pour certains emplois et stages. Elle a également suggéré de s’appuyer sur des modèles de formation qui permettraient de créer des postes mieux rémunérés pour les hommes latinos et de former des partenariats avec des entreprises, des syndicats, des collèges communautaires, des groupes religieux et des institutions hispaniques.
Mme Harris prévoit d’accorder un million de prêts à remboursement différé d’un montant maximal de 20.000 dollars aux entrepreneurs latinos, une proposition similaire à celle qu’elle a faite au début du mois à l’intention des électeurs masculins noirs.
La table ronde de Trump suscite l’enthousiasme
Le sénateur Rick Scott (Parti républicain de Floride), qui se représente cette année, le maire de Miami Francis Suarez et le maire de Hialeah Esteban Bovo ont pris la parole mardi lors de la table ronde organisée par Trump.
« Le vote hispanique est le facteur décisif » de cette élection, a déclaré M. Scott, qui est cette année dans une course serrée avec son adversaire démocrate, Debbie Mucarsel-Powell.
« C’est ainsi que vous gagnez, chaque jour est un jour d’élection jusqu’au 5 novembre », a affirmé M. Scott en invitant les participants à profiter du vote anticipé en Floride, qui a commencé dans de nombreux comtés de l’État le 21 octobre.
La Floride autorise le vote anticipé à partir du 10e jour au moins avant l’élection, mais les superviseurs des élections sont autorisés à proposer un vote anticipé supplémentaire entre le 11e et le 15e jour avant le jour de l’élection.
Certains participants, dont beaucoup sont des électeurs hispaniques, se sont montrés enthousiastes à l’égard du programme de Trump.
« Nous croyons en une immigration légale contrôlée. Nous croyons en la sécurité dans les rues […]. La sécurité est une priorité », a souligné Marta Mesa à Epoch Times. Marta Mesa est une Américaine d’origine colombienne, résidant dans le comté de Broward, en Floride, et cofondatrice de Republican Amigos.
« Nous croyons au travail acharné. Nous n’aimons pas l’assistanat. La plupart des gens croient que nous pouvons réaliser le rêve américain, et c’est pourquoi ils travaillent si dur pour acheter une maison, trouver un emploi, créer une entreprise. »
« Mais nous voulons aussi être en sécurité et permettre à nos familles de grandir dans un environnement sûr, et non avec des frontières ouvertes. »
Richard Vega, qui est venu de Houston pour écouter Trump mardi, a expliqué pourquoi, selon lui, tant de Latino-Américains s’éloignent du parti démocrate.
« Beaucoup de nos valeurs latinos penchent vers la droite, mais pourtant, pendant tant d’années, nous avons voté à gauche, et je pense que beaucoup de Latinos en ont tout simplement marre. Ils commencent à se révolter […], et vous voyez donc ce grand changement qui s’est opéré ces dernières années », a expliqué M. Vega à Epoch Times.
« Il y a des Démocrates qui quittent leur parti, en particulier dans la communauté latino, parce que ce n’est plus le parti démocrate d’il y a dix ans », a-t-il ajouté, estimant que les valeurs du parti ont évolué ces dernières années.
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