Le président de la Fédération française d’escrime (FFE), Bruno Gares, a démissionné vendredi, a annoncé la FFE, prolongeant des mois de remous dans l’escrime française où valsent les cadres à moins d’un an des JO de Paris-2024.
Une démission « pour raisons personnelles », selon le communiqué de la Fédération, quasiment trois ans jour pour jour après son élection face à la présidente sortante Isabelle Lamour. A peine quelques heures après la démission de Bruno Gares actée, l’ex-vice présidente Brigitte Saint-Bonnet a été désignée présidente par intérim par le bureau fédéral.
Des dysfonctionnements signalés en début d’année
En début d’année, un signalement a été effectué auprès de la direction des sports du Ministère concernant des dysfonctionnements en lien avec le président de la Fédération française d’escrime, a appris l’AFP de source ayant connaissance du dossier. Une mission d’inspection générale lancée en mars était toujours en cours mi-septembre.
Bruno Gares démissionne de la présidence de la FF Escrime pour raisons personnelles : https://t.co/AJgCm3upwh
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Démentant le lien avec cette affaire dans un message laconique à l’AFP, Bruno Gares, par ailleurs membre du comité exécutif de la Fédération internationale (FIE), dénonce des « attaques incessantes pendant trois ans non stop ». Les dernières en date étant des critiques pour un poste lui ayant été confié par l’agglomération de Rodez, selon des débats relayés par Centre Presse dans l’Aveyron.
A moins de dix mois des JO de Paris-2024
A moins de dix mois des JO de Paris-2024, l’un des sports les plus pourvoyeurs de médailles françaises traverse des turbulences: la démission du président intervient après le départ de la directrice technique nationale Virginie Thobor en janvier et deux changements à la tête du sabre hommes et du fleuret femmes.
A la tête des sabreurs, Vincent Anstett avait été débarqué au printemps tandis que Lionel Plumenail a quitté, après les Mondiaux cet été, son poste d’entraîneur national des fleurettistes françaises. Tous deux avaient été nommés après les JO de Tokyo à l’été 2021, pour une olympiade déjà raccourcie d’un an avec le report des Jeux en raison de la pandémie.
Après avoir protesté contre le départ d’Anstett, le vice-champion du monde de sabre (2022) Maxime Pianfetti et le médaillé de bronze européen (2023) Sébastien Patrice, accompagné de son frère Jean-Philippe Patrice, ont décidé de quitter le centre fédéral à l’Insep (Paris) pour s’entraîner avec leur ex-maître d’armes, Vincent Anstett.
Mme Brigitte Saint Bonnet est élue présidente par intérim de la Fédération française d’escrime. L’info : https://t.co/z7XT7NH7hE pic.twitter.com/MjDEKcUggD
— Fédération Française d’Escrime (@ffescrime) September 29, 2023
La valse des cadres
« Un mois après la nomination du nouveau DTN (Jean-Yves Robin, NDLR), j’ai été remercié », grince Vincent Anstett auprès de l’AFP. « Alors qu’on avait les meilleurs résultats depuis quinze ans. Quand je suis arrivé (en août 2021, NDLR), il y avait un seul français dans les 50 premiers au monde. Ils étaient trois dans le top-20 quand je suis parti. »
Ces dernières semaines, le sort de Hugues Obry à la tête de l’épée masculine était lui en suspens à la suite de débriefs houleux entre lui et ses tireurs après les Mondiaux, une « vraie cassure » selon un proche des acteurs. Malgré un bilan de deux médailles, l’argent par équipes et le bronze de Romain Cannone.
Champion olympique d’épée par équipes en 2004 en tant que tireur puis en 2016 en tant qu’entraîneur de l’équipe de France, Obry, surnommé « Napoléon » à son retour à la tête des épéistes bleus en 2021 s’est vu accusé de « harcèlement moral » par ses athlètes, selon ses propos au quotidien L’Equipe.
Mais d’ultimes réunions auxquelles a pris part l’Agence nationale du sport (ANS) jeudi avaient tranché pour son maintien, selon l’un des participants.
Autre exemple de la valse des cadres, une réorganisation devait toucher le poste de directeur de la haute performance, occupé par Frantz Philippe, nommé il y a moins d’un an.
Un nouveau président doit être définitivement élu par le comité directeur dans un délai de trois mois.
L’épisode survient deux mois après des Mondiaux entre deux eaux, ornés de six médailles mais une seule en or. Loin des quatre titres, pour huit podiums au total, un an plus tôt au Caire.
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