Une arnaque sur internet, connue sous le nom de « dépeçage de cochon », aurait des liens avec le PCC. Selon des observateurs de la Chine, les syndicats du crime chinois qui se livrent à cette pratique en Asie du Sud-Est entretiennent des liens étroits avec le régime communiste chinois, connu pour ce genre d’associations mafieuses.
Ces syndicats du crime, qui opèrent dans les pays limitrophes du sud de la Chine, notamment le Cambodge, le Laos et le Myanmar, ont recourt à des « cyber-esclaves » qu’ils utilisent pour escroquer les internautes.
Un rapport intitulé « Un cancer criminel se propage en Asie du Sud-Est », publié le 26 juin par l’United States Institute of Peace (USIP), un groupe de réflexion financé par le Congrès américain, décrit le « dépeçage de cochon » comme une pratique illégale de jeux d’argent en ligne ayant vu le jour en Chine en 2018.
Le principe est d’ « engraisser les victimes avant la mise à mort ». Une fois que l’escroc a déterminé que sa victime a investi l’ensemble de ses ressources financières sur le faux site d’investissement en ligne, le « cochon est abattu » et l’escroc disparaît avec l’argent de la victime.
Le rapport souligne qu’après avoir été chassés hors de Chine, les chefs criminels chinois ont pris le contrôle de Shwe Kokko, une nouvelle commune de l’État de Karen, à la frontière avec la Thaïlande, grâce à leur alliance avec les gardes-frontières du Myanmar et l’armée birmane. Shwe Kokko est devenue « une zone sûre pour le crime » et « une plaque tournante de la drogue et du trafic sexuel qui finance le régime militaire avec de l’argent sale ».
Agiter le monde
Dans une interview accordée à Epoch Times le 30 juin, Ye Zhiqiu, un spécialiste des médias vivant en Nouvelle-Zélande, a expliqué que ces organisations criminelles chinoises sont en toute probabilité soutenues par le Parti communiste chinois (PCC) car ils savent se montrer très persuasifs lorsqu’il s’agit de coopérer avec les militaires locaux au Myanmar.
Ces organisations criminelles chinoises sont originaires de Chine et sont une partie intégrante de la société chinoise sous le joug du PCC, a déclaré M. Ye.
« En Chine, les organisations criminelles ne peuvent pas se développer sans un parapluie protecteur officiel. Le PCC est par essence une triade, où la police, les fonctionnaires et les criminels sont de connivence. »
« La colonne vertébrale [du crime] repose souvent sur les fonctionnaires du PCC et les administrations publiques », a-t-il déclaré.
Mais le PCC n’hésitera pas à chasser ces criminels hors de Chine quand ses propres intérêts sont en jeu, dit-il, car Pékin redoute que de telles pratiques ne finissent par avoir un impact négatif sur les performances de ses fonctionnaires, et il se rend compte que la corruption et la criminalité nuisent au régime.
En outre, laisser les groupes criminels se déchaîner à l’étranger est « un moyen [pour le PCC] d’atteindre son objectif d’agiter le monde », dit-il.
Utiliser le monde numérique
Comme l’a rapporté Shi Shan, observateur de la Chine, à Epoch Times le 30 juin, le PCC a tenté de réprimer la cyberfraude en Chine au cours des dernières années, mais sans y parvenir.
« Je pense qu’aujourd’hui, le PCC cherche probablement à les utiliser [les cybercriminels], c’est-à-dire à les incorporer dans son organisation », a-t-il déclaré.
L’infiltration du PCC à l’étranger et le tissage de son influence ont été possibles par le biais de plateformes sociales telles que TikTok, ou par le vol de données et le cyberpiratage. M. Shi estime que la cyberfraude est en passe de devenir un outil supplémentaire entre les mains du PCC.
Jason Tower, coauteur du rapport et directeur de la recherche à l’USIP en Birmanie, a expliqué à VOAnews le 28 juin que ces cyberfraudes qui visaient initialement les citoyens chinois touchent désormais les citoyens américains, européens, japonais et les ressortissants de nombreux autres pays du monde.
Au début de l’année 2022, l’USIP a qualifié les cyberfraudes de « menace pour la sécurité mondiale », déplorant des victimes dans plus de 46 pays.
Le PCC et les triades
Les organisations criminelles transnationales qui comptent de nombreux membres d’origine chinoise sont souvent considérées comme des « triades ».
Or, le PCC a toujours eu recourt à des forces criminelles. Un rapport du Forum de défense indo-pacifique du 4 février 2022 indique que Pékin entretient des liens étroits avec le crime organisé et les triades, et que ces alliances s’attaquent aux démocraties et menacent la stabilité du région.
À Hong Kong, Macao et Taïwan, les responsables du PCC ont clairement indiqué leur volonté de travailler en relation étroite avec les groupes criminels organisés chinois qui s’aligneraient sur les objectifs de Pékin.
En octobre 1984, Deng Xiaoping, le dirigeant communiste de l’époque, a déclaré que le PCC était prêt à collaborer avec les organisations criminelles si celles-ci vont dans le sens du régime communiste. Il a souligné que « les triades chinoises comptent des patriotes parmi eux » et « beaucoup de gens bien » et que celles-ci protégeaient les hauts fonctionnaires chinois à l’étranger.
Tao Siju, ancien ministre de la sécurité publique, a déclaré aux médias : « Il y a une organisation comme les triades qui a envoyé 800 personnes pour protéger nos dirigeants nationaux ». Il faisait référence aux triades chinoises basées aux États-Unis et qui ont assuré la sécurité de Deng Xiaoping et de son parti lors de sa visite en Amérique du 28 janvier au 5 février 1979, la première en 30 ans après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, comme le rapporte un article du média hongkongais Ming Pao, en date du 24 avril 2016.
Le même ministre, à l’époque où il était responsable du transfert de souveraineté de Hong Kong en 1997, avait alors répété qu’ « il exist[ait] aussi des patriotes dans les triades » de Hong Kong. Ses propos ont été interprétés comme un appel du pied par Pékin aux triades de l’île afin d’assurer un transfert en douceur.
Le « bandit communiste »
Le PCC est considéré comme un « bandit communiste » depuis sa création et même ses responsables en conviennent.
Le 13 juin 2018, la version en langue chinoise d’Epoch Times a rapporté l’existence d’une vidéo publiée sur le compte Weibo d’un journal soutenu par le PCC de Shaanxi. On y voit un officiel important crier aux résidents présents que « le PCC est la plus grande triade ; vous devez obéir et faire ce qu’il vous ordonne de faire. »
Epoch Times a publié un éditorial en novembre 2014 intitulé « Neuf commentaires sur le Parti communiste », qui décrit le PCC comme étant un groupe de triades ayant combiné toutes sortes de méthodes criminelles que les temps anciens ou modernes ont connu.
« Dans la Chine d’aujourd’hui, l’éthique et la moralité se sont détériorées au-delà de toute reconnaissance. Produits de mauvaise qualité, prostitution, drogues, complots entre fonctionnaires et gangs, syndicats du crime organisé, jeux d’argent et pots-de-vin – la corruption est omniprésente. Le PCC a ignoré cette décadence morale, alors que de nombreux hauts fonctionnaires sont des patrons de l’ombre qui extorquent des frais de protection aux personnes qu’ils intimident », peut-on lire dans l’éditorial.
L’éditorial cite Cai Shaoqing, un spécialiste de la mafia et des organisations criminelles à l’université de Nanjing, selon lequel « le nombre de membres du crime organisé en Chine s’élève à au moins un million. Chacune des figures de syndicat arrêtée par les autorités ont montré des liens avec des communistes corrompus, fonctionnaires, juges ou policiers opérant à l’abri des regards du public ».
Ils ne se limitent pas à la Chine, dit-il. « Ils [le PCC] cherchent à utiliser les triades pour infiltrer le monde, et à l’avenir, cela pourrait faire plus de dégâts à l’échelle du monde que la mafia russe elle-même ».
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