L’Espagne a renvoyé jeudi vers le Maroc 116 migrants africains entrés clandestinement mercredi dans l’enclave espagnole de Ceuta, lors d’une expulsion collective et ultra rapide, aussitôt dénoncée par des défenseurs des droits humains.
« Les 116 migrants subsahariens entrés mercredi en Espagne de manière illégale à travers la frontière de Ceuta ont été réadmis par le Maroc », a annoncé la préfecture de Ceuta dans un communiqué.
Cette opération se base sur « la réactivation » d’un accord bilatéral conclu il y a 26 ans par l’Espagne et le Maroc, a souligné la préfecture.
Une porte-parole du ministère espagnol de l’Intérieur a défendu « la légalité » de « cette expulsion », en assurant à l’Agence France Presse (AFP) que « toutes les conditions requises par la loi espagnole sur les étrangers avaient été remplies ».
« Une fois que le Maroc s’est montré disposé à accepter ces personnes (…), la police nationale est allée les chercher au centre de rétention des étrangers, elles ont été transférées à un commissariat, identifiés – avec nom, nationalité, empreintes digitales – et toutes ont eu un avocat, un interprète et une aide médicale », a-t-il plaidé.
« Il a été proposé à tous la possibilité de solliciter l’asile et ils ne l’ont pas fait », a assuré l’Intérieur, soulignant que « les deux mineurs présents dans le groupe sont restés en Espagne ».
#Ceuta
Il est incompréhensible que les #frontières ne soient pas défendues, l’Europe met en scène/organise sa propre impuissance surtout quand les gardes frontières sont si violemment agressés à l’évidence par de jeunes hommes qui ne sont pas ds #réfugiés https://t.co/rKhO5VbhiU— Valérie Boyer (@valerieboyer13) August 24, 2018
En octobre 2017, la Cour européenne des droits de l’Homme avait ainsi condamné l’Espagne pour avoir renvoyé immédiatement et collectivement vers le Maroc, sans aucune décision administrative ou judiciaire, des migrants arrivés dans l’enclave espagnole de Melilla.
Frontière Espagne-Maroc forcée : 116 migrants renvoyés >> https://t.co/YEl9zxqFVB pic.twitter.com/YiaR1NkIWe
— Valeurs actuelles (@Valeurs) August 24, 2018
Les juges avaient souligné qu’ils n’avaient « pas eu la possibilité de s’exprimer sur leurs circonstances personnelles, ni d’être assistés par des avocats, des interprètes ou des médecins ».
Le porte-parole du ministère a assuré que cette fois, c’était très différent. « Le gouvernement n’a pas intérêt à pratiquer un refoulement massif illégal, attirant autant l’attention, ce serait une folie », a-t-il ajouté.
Ceuta et Melilla présentent les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique.
Depuis le début de l’année, quelque 3100 migrants y sont entrés, selon l’Organisation internationale pour les migrations.
Mercredi matin, 116 étaient passés en force en escaladant la double barrière de Ceuta – haute de six mètres et hérissée de barbelés – alors que certains jetaient « sur les agents des récipients en plastique remplis d’excréments, de sang, de chaux vive et d’acides », selon la Garde civile, qui avaient compté sept gardes-frontières blessés.
Espagne : des migrants aspergent des gardes-frontières d'acide >> https://t.co/oT2qw2vfQi pic.twitter.com/YSQl96YYV3
— Valeurs actuelles (@Valeurs) August 22, 2018
Par ailleurs, plus de 25 000 migrants sont arrivés par la mer en Espagne en 2018, faisant de ce pays la première porte d’entrée de l’immigration clandestine en Europe, devant l’Italie et la Grèce.
D. S avec AFP
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.