L’espoir : un remède contre la dépression lorsque rien d’autre ne fonctionne (« Médecine des Vertus », 10e partie)

Trouver la lumière dans le tunnel, et pas seulement au bout, peut être le remède le plus puissant qui soit

Par Makai Allbert
29 mars 2025 20:53 Mis à jour: 30 mars 2025 23:12

À 61 ans, Ursula Dusolt mène une vie tranquille en Allemagne, entourée d’un mari attentionné, de trois enfants épanouis et de six petits-enfants en bonne santé. Pourtant, le chemin du bonheur n’a pas été facile. Pendant des décennies, elle a lutté contre une anxiété et une dépression invalidantes.

« En fait, je n’avais rien du tout », dit-elle.

Dès l’âge de 2 ans, Ursula Dusolt a été maltraitée par un homme, un traumatisme qu’aucune petite fille ne devrait avoir à subir. Cette expérience a inconsciemment fait naître en elle des sentiments d’impuissance et de tristesse qui se sont aggravés à l’adolescence et se sont transformés en dépression à l’âge adulte. Elle se sentait dévalorisée, mal aimée et sans raison de vivre.

Lorsqu’elle s’est mariée, le sentiment de désespoir s’est poursuivi.

« Je respirais, mais je ne vivais pas vraiment », a-t-elle expliqué. Pourtant, elle a continué par sens de la responsabilité d’élever ses enfants.

« À 44 ans, mes enfants étaient adolescents et j’avais perdu tout espoir et toute confiance que ma situation puisse un jour s’améliorer », a-t-elle confié.

« Je voulais simplement la paix et être soulagée du poids insupportable de mon existence. »

Avant qu’elle ne puisse agir, le jeune frère d’Ursula Dusolt, qu’elle n’avait pas vu depuis des années, lui a rendu visite depuis l’Afrique du Sud.

« Il m’a invitée à dîner, un geste qui allait changer ma vie », a-t-elle raconté.

Lors du dîner, le frère d’Ursula Dusolt lui a remis un livre. Plus tard, chez elle, elle a commencé à lire le livre, et bientôt, elle s’est trouvée dans l’impossibilité de s’arrêter de le lire.

Un sentiment oublié depuis longtemps a surgi dans son cœur : l’espoir.

La transformation intérieure et extérieure

Le livre était Zhuan Falun, le texte principal du Falun Gong, une pratique spirituelle enracinée dans la tradition bouddhiste.

Ce livre a fourni une boussole à Ursula. Il lui a permis d’utiliser les principes de vérité, de compassion et de tolérance pour naviguer dans le chaos intérieur et l’angoisse qu’elle ressentait. La pratique met l’accent sur l’importance de la culture spirituelle par le biais de l’autoréflexion et de l’alignement du cœur sur ces vertus.

Rapidement, Ursula a connu une profonde transformation. Elle a appris à regarder à l’intérieur d’elle-même, à se débarrasser des choses négatives qui l’habitaient et, ce faisant, sa vraie nature s’est révélée.

« En vérité, mon caractère est naturellement vif, énergique et actif », a-t-elle assuré. « Mais la douleur [de la dépression] m’a de plus en plus privée de ces traits de caractère. »

Avec le temps, elle a appris à voir les choses calmement, développant un état d’esprit positif dans tous les aspects de sa vie. À mesure qu’elle se libérait du lourd fardeau du désespoir, sa santé physique s’est remarquablement améliorée. Les douleurs débilitantes aux jambes et à la tête qui l’avaient tourmentée pendant des années – compagnes constantes de ses souffrances mentales – ont disparu. Plus important encore, ses pensées suicidaires se sont entièrement dissipées.

Elle se sentait plus forte, dormait mieux et pouvait s’occuper davantage des tâches quotidiennes. Elle a même recommencé à sourire.

(Crédit photo : Ursula Dusolt)

L’espoir dans la guérison

« L’espoir est la conviction que notre avenir sera meilleur qu’aujourd’hui et que l’on a le pouvoir de le rendre meilleur « , a déclaré à Epoch Times Chan Hellman, directeur du Centre de recherche sur l’espoir à l’université d’Oklahoma.

Selon Chan Hellman, dans le cas d’Ursula Dusolt, la spiritualité retrouvée lui a donné un sens, un but et une connexion, lui permettant de retrouver une parcelle d’espoir qu’elle n’avait pas ressenti depuis des décennies. Son état d’esprit a changé, passant du pessimisme et de l’évitement à l’optimisme et à la réussite.

« Tout commence par l’espoir », a déclaré Chan Hellman.

Le parcours d’Ursula Dusolt fait écho à un nombre croissant de recherches sur l’effet de l’espoir sur la santé.

Chan Hellman a confirmé que des milliers d’études scientifiques indiquent désormais que l’espoir réduit la douleur et atténue la dépression, l’anxiété et les idées suicidaires. Lorsque les gens sont pleins d’espoir, ils sont plus enclins à imaginer un avenir meilleur et à y travailler, ce qui réduit les sentiments d’impuissance et de désespoir.

Ce changement de perspective a des conséquences tangibles et significatives sur la santé. Une étude de Harvard portant sur près de 13.000 participants a montré que les personnes ayant beaucoup d’espoir présentaient une réduction de 43 % de la dépression, une réduction de 16 % de la mortalité toutes causes confondues et une réduction de 12 % du risque de cancer, par rapport aux personnes ayant peu d’espoir.

Selon les auteurs de l’étude, les interventions fondées sur l’espoir peuvent atténuer les « morts de désespoir » et améliorer la santé publique dans l’ensemble des populations.

(Illustration Epoch Times)

La dimension spirituelle de l’espoir

L’espoir est souvent décrit comme un processus cognitif impliquant des objectifs, des chemins et de la volonté. Selon Chan Hellman, le but est notre destination. Les voies sont les différents itinéraires que l’on peut emprunter, dont certains peuvent nécessiter des détours en cas d’obstacles. La volonté consiste à croire que l’on peut aller de l’avant, même lorsque les choses deviennent difficiles. Toutefois, selon M. Hellman, l’espoir peut se manifester de manière plus transcendante, presque mystique, en particulier dans les moments de profond désespoir.

Everett Worthington, professeur émérite à l’université Virginia Commonwealth et grand spécialiste de l’espoir et du pardon, estime que la foi religieuse et la spiritualité offrent un objectif et une volonté uniques, car elles se concentrent souvent sur des choses éternelles comme Dieu et la vie après la mort. L’accent n’est pas mis sur la réalisation de quelque chose dans l’immédiat, mais sur « un engagement confiant pour le bien-être au-delà de l’ici et du maintenant », a-t-il déclaré à Epoch Times.

Les recherches montrent que les pratiques religieuses, comme la lecture des Écritures et la participation à des cultes, peuvent renforcer l’espoir et jeter les bases de la résilience, quelle que soit la confession religieuse.

La dimension spirituelle de l’espoir devient particulièrement évidente face à une maladie en phase terminale. Michael Barry, auteur et ancien directeur des soins pastoraux au Cancer Treatment Centers of America, a été témoin du pouvoir de l’espoir dans le processus de guérison.

« Nombre de mes patients étaient en phase terminale et n’avaient souvent que peu ou pas d’espoir de vivre, et encore moins d’avoir un avenir meilleur », a-t-il déclaré à Epoch Times.

Selon Michael Barry, « une grande partie de la médecine est entourée de mystère ». Il a expliqué que certains de ses patients qui ont gardé espoir ont connu des rémissions remarquables. Il a raconté le cas d’un paroissien à qui l’on avait diagnostiqué une tumeur à la colonne vertébrale. Après avoir prié avec M. Barry, le paroissien a ressenti une profonde chaleur enveloppant son corps. Le lendemain, il s’est rendu chez son médecin et a découvert que la tumeur avait disparu – ce que la science médicale considère comme une « rémission spontanée » ou, plus familièrement, un « miracle médical ».

« Lui et moi savions que Dieu avait répondu à une prière », a déclaré M. Barry. « L’espoir n’a pas surmonté la souffrance, c’est Dieu qui l’a fait. C’est Dieu qui l’a fait. »

Pour lui, cultiver l’espoir est profondément lié à la spiritualité.

« La vie ne consiste pas à éviter la souffrance », a-t-il déclaré. « Il s’agit plutôt de faire confiance à Dieu pour qu’il nous réconforte et nous soutienne pendant la souffrance et qu’il rachète notre vie, que ce soit dans cette vie ou dans la suivante. »

Trouver la lumière

Chan Hellman, qui étudie l’espoir depuis plus de 15 ans, souligne que l’espoir est un état d’esprit et une compétence qui peuvent être enseignés et entretenus, et non un trait de personnalité que certaines personnes possèdent et que d’autres n’ont pas.

Dans le cas d’Ursula Dusolt, la pratique de la méditation – un aspect essentiel de son enseignement spirituel – est devenue un moyen puissant de cultiver l’espoir.

« Au milieu du chaos, il est difficile de se concentrer sur la voie à suivre », a expliqué Chan Hellman. « La pleine conscience nous permet d’apaiser temporairement notre esprit et de voir à travers le chaos une voie à suivre. »

« L’espoir n’est pas la lumière au bout du tunnel. L’espoir, c’est trouver la lumière dans le tunnel. »

Il suffit souvent d’identifier ce qui est sous notre contrôle et de fixer des objectifs réalisables, ce qui nous permet de développer les voies et les actions qui constituent l’espoir.

Pour Ursula, cela s’est traduit par une pratique quotidienne d’affirmation. Elle commence désormais chaque journée en se disant : « Quoi qu’il arrive, je m’en sortirai bien. » Ce simple rappel reflète son acceptation des incertitudes de la vie et sa confiance en elle pour les surmonter – l’essence même de l’espoir en action.

De plus, l’espoir est un don social qui peut être reçu et donné, selon Chan Hellman. Il a évoqué un moment de sa vie où, adolescent sans domicile fixe, il a reçu un encouragement simple mais profond de la part d’un professeur : « Chan, tu vas t’en sortir. » Ces mots ont fait naître en lui un sentiment d’espoir qui l’a poussé à aller de l’avant dans des circonstances difficiles. Cette expérience a démontré que l’espoir est contagieux – il peut être nourri chez les autres en reconnaissant leurs déclarations orientées vers l’avenir, en leur offrant des encouragements et en partageant des histoires de résilience et de persévérance.

Aujourd’hui grand-mère de six enfants, Ursula Dusolt fait souvent du bénévolat dans son quartier. Elle et son mari voyagent souvent et passent du temps dans la Nature. Elle s’est également lancée dans la photographie de la Nature, ce qui lui a permis d’apprendre la patience et la pleine conscience.

« J’ai commencé à vivre ma vraie vie à l’âge de 44 ans », dit-elle. « J’ai commencé à faire l’expérience de mon existence et de ce que la vie englobe. »

« Je vis pleinement maintenant. »


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