L’État se fixe pour objectif d’héberger 86% des demandeurs d’asile à l’horizon 2020, contre 50% seulement en 2018, selon les documents budgétaires publiés cette semaine et faisant apparaître un gros coup de pouce à l’intégration des réfugiés.
Au total, le budget consacré à la mission « immigration, asile et intégration » est chiffré à 1,58 milliard d’euros en 2019 (à périmètre constant), soit une hausse de 200 millions par rapport à 2018 (+14%), dans un contexte de tour de vis budgétaire (+0,6% pour le budget général).
« Il y a un redimensionnement de la politique d’intégration », dans le sillage du comité interministériel de cet été, qui permettra notamment de financer le doublement des cours de langue et les mesures d’insertion professionnelle, a-t-on expliqué à l’Intérieur.
Le budget prévoit ainsi une hausse de plus de 40% l’an prochain des crédits de l’intégration, à 395 millions d’euros, dont 52 millions pour la formation linguistique.
Côté hébergement des demandeurs d’asile, l’objectif « ambitieux » suppose une augmentation du parc, qui devrait atteindre « plus de 97 000 places en 2019 », selon les annexes budgétaires. Pour cela, diverses mesures sont prévues : 1 000 places créées en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada), 3 500 en hébergement d’urgence, transfert de places déjà existantes…
Dans ses calculs l’État table aussi, en 2019 comme en 2020, sur « une stabilité de la demande d’asile » et « une baisse de 10% des demandeurs Dublin » (déjà enregistrés dans un autre pays européen). Environ 100 000 personnes ont demandé l’asile en France l’an dernier.
L’enjeu est également de réduire les délais d’instruction de la demande à « soixante jours » à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), ainsi qu’à la CNDA (la cour d’appel), qui a connu une longue grève au printemps. Il faut aussi faire sortir les déboutés et les réfugiés des dispositifs d’hébergement pour demandeurs d’asile où ils demeurent, faute de place ailleurs.
Pour cela le parc d’hébergement des réfugiés sera porté à 10 000 places environ en 2019, indique-t-on à l’Intérieur.
Côté effectifs 25 postes supplémentaires sont prévus à l’Ofii (Office français d’immigration et d’intégration), 10 à l’Ofpra et 122 à la CNDA.
Du côté de la lutte contre l’immigration irrégulière, les centres de rétention administrative bénéficieront d’un plan d’investissement de 50 millions d’euros avec « plus de 450 places » supplémentaires prévues en 2018/2019.
L’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait annoncé 400 places supplémentaires mais « on a étendu le plan en cours d’année », indique-t-on à l’Intérieur.
D. S avec AFP
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