Romancier et essayiste, Laurent Obertone s’est fait connaître avec son essai choc La France Orange mécanique, qui levait le voile sur les tabous de l’insécurité, ainsi qu’avec la trilogie Guérilla, roman d’anticipation en trois actes dans lequel l’auteur décrit l’effondrement brutal du pays livré aux affres de la guerre civile.
Il y a quelques semaines, Laurent Obertone a publié un nouvel essai Guerre : un combat dont vous êtes enfin le héros, aux éditions Magnus.
Un ouvrage en forme de manuel de survie dans lequel l’ancien journaliste fait le constat des maux qui accablent notre société, tout en proposant à ses lecteurs des solutions pour quitter la servitude et reprendre le contrôle de leur vie.
« Otage du cirque démocratique, Monsieur Moyen vote, râle, consomme, renonce. Il se résigne à son destin confisqué, à sa nation défigurée. Plutôt fuir qu’affronter ses responsabilités. Plutôt ramper que se battre », écrit Laurent Obertone.
Refuser le « fascisme domestique » et se défaire du « communisme mental »
Au fil des pages, l’essayiste expose « une stratégie détaillée pour vaincre nos failles, mobiliser nos forces, réarmer les survivants, sidérer ce pays criblé de lâches et de désespérés », afin de se libérer d’un système totalitaire qui a quasiment contaminé tous les esprits.
« Nous allons vers ce que j’appelle le fascisme domestique, une sorte de fourmilière mondiale, sous écran total, où le pouvoir ne laisse rien à l’humain, où la gouvernance aspire toute indépendance, où libertés et divergences sont dangereuses, où règne l’illusion qu’il est juste et vital de tout sacrifier, à commencer par ses yeux, au profit du rêve sectaire », souligne l’écrivain.
Pour se défaire du « communisme mental » et de la médiocrité qui imprègnent tous les pans de la société, Laurent Obertone exhorte notamment ses lecteurs à prendre leurs responsabilités et à mener « la guerre la plus véritable et vénérable » à ses yeux, « celle que l’on mène chaque jour contre soi ».
« Nous sommes faibles, souvent, et trop laxistes envers cette faiblesse. Suivisme, indécision, paresse. On se trouve tellement de prétextes. Nous fuyons. Nous refusons de faire face, d’affronter notre absence d’incidence sur le monde. […] On abdique nos responsabilités. On ne veut pas réfléchir à cette vie qui nous échappe. Pas qu’on soit fier d’être une chose. On croit plutôt s’éviter des souffrances et des problèmes. Le citoyen domestique, du confort, de l’écran, du progrès, a peur du sang, du défi et des larmes », ajoute-t-il.
« Chacun doit tendre vers Michel-Ange et Soljenitsyne »
L’écrivain milite notamment pour « réhabiliter le goût du risque », incite ses lecteurs à ne se complaire ni dans le ressentiment ni dans le défaitisme, mais à relever le gant, à faire preuve d’ambition et d’endurance, à tendre chaque jour un peu plus vers la grandeur et l’excellence en mettant à profit chaque opportunité de forger leur caractère et leur personnalité.
« Tu dois prendre des risques, essuyer des revers, parfois des humiliations, si tu veux devenir quelqu’un qui ose, et ne se dérobe pas dans les moments cruciaux. Tu vivras bien des échecs, et tant mieux. On ne peut gagner toujours. Je crois qu’on ne peut gagner sans la défaite, celle qui mobilise, transcende, plutôt qu’éteint. Le péché est de croire qu’on peut abolir la souffrance, le prix de cette magie nommée vie. Immense vecteur d’action, elle fait tout le sel de la réussite. »
Et Laurent Obertone de conclure : « Chacun doit tendre vers Michel-Ange et Soljenitsyne. L’honneur est de ne pas renoncer, de ne pas s’abaisser. Qui ne défend pas son honneur n’a vite plus rien à défendre. »