Des centaines d’Ethiopiens se sont rassemblés jeudi à Addis Abeba, à l’appel des autorités municipales, afin de donner leur sang pour les soldats au combat depuis une semaine dans la région dissidente du Tigré, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le don de sang a été organisé par la municipalité d’Addis, qui a annulé une manifestation initialement prévue en soutien à l’opération militaire lancée le 4 novembre par le Premier ministre Abiy Ahmed contre le Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), qui dirige cette région du nord du pays.
« Le but de ce don de sang est de montrer notre respect pour notre armée », a expliqué, tout en donnant son sang elle-même, la maire de la capitale éthiopienne, Adanech Abebe.
Ramener la stabilité dans le pays
Elle a affirmé que la population éthiopienne – une mosaïque ethnique – faisait front uni contre le TPLF, parti qui représente la minorité tigréenne (6% des plus de 100 millions d’Ethiopiens).
Depuis Addis Abeba, le spécialiste de la Corne de l’Afrique René Lefort analyse la crise en cours entre la région du Tigré et le pouvoir central éthiopien. pic.twitter.com/OMyu5LgEsr
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) November 8, 2020
M. Abiy a assuré jeudi sur Facebook que les forces fédérales avaient « libéré » le Tigré occidental, une des zones administratives du Tigré, et pris le contrôle de la localité de Sheraro, dans la zone voisine.
Il a affirmé qu’y avaient été découverts les « corps de soldats exécutés, pieds et poings liés ».
Le blackout sur les communications dans la région et les restrictions aux déplacements des journalistes rendent impossible de vérifier cette assertion de source indépendante dans l’immédiat.
Le TPLF n’a pas réagi dans l’immédiat aux diverses affirmations du Premier ministre.
Des Ethiopiens fuient les combats au Tigré
Dans un rapport publié mercredi, le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a averti que « la nourriture, les médicaments et autres approvisionnements d’urgence n’ont aucun moyen d’arriver dans la région » pour le moment et s’est dit « de plus en plus inquiet pour la protection des civils » au Tigré.
Près de 11.000 Ethiopiens ont passé la frontière avec le Soudan pour fuir les combats au Tigré, selon l’agence soudanaise chargée des réfugiés.
Les afflux de personnes touchées par le conflit dans le Tigré éthiopien ont traversé les frontières soudanaises. Le directeur exécutif de la province soudanaise de Fashaqa a déclaré qu’ils avaient commencé à préparer le camp de Shagrab pour accueillir les réfugiés. pic.twitter.com/H5EkCcOWQM
— SudanSada صدى السودان (@SadaSudan) November 11, 2020
Le TPLF, tout-puissant durant les presque 30 ans qu’il passa aux commandes des institutions politiques et sécuritaires en Ethiopie et progressivement mis à l’écart par M. Abiy, depuis qu’il est devenu Premier ministre en 2018, défie le gouvernement central depuis plusieurs mois.
Prix Nobel de la paix en 2019, M. Abiy a lancé cette opération militaire pour remplacer le TPLF par des « institutions légitimes » au Tigré, après avoir accusé les forces de ce parti d’avoir attaqué deux bases de l’armée éthiopienne dans la région, ce que nie le TPLF.
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