L’Europe a « des solutions pour devenir indépendante du gaz russe », a affirmé mardi le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, ajoutant souhaiter les « accélérer » pour être en mesure de « relever le défi de l’hiver 2022-2023 ».
Confirmant que les prix du gaz seraient « bloqués » jusqu’à fin 2022 pour les consommateurs en France, le ministre a évoqué au cours d’un déplacement en Normandie une série de solutions européennes pour faire face au « choc gazier » lié au conflit russo-ukrainien et ses conséquences sur l’économie du continent.
Guerre en Ukraine: l’impact économique pour la France et l’Europe
« 10% de la consommation d’énergie en Union Européenne, c’est du gaz russe ».
?️ Jean-Christophe Caffet, Chef économiste de la Coface pic.twitter.com/x4l3Hx8oT3
— BFM Business (@bfmbusiness) March 4, 2022
La France est dépendante à 20% du gaz russe
« L’indépendance n’est pas du tout la même dans tous les états européens, la France est dépendante à 20% pour son approvisionnement de gaz russe, la moyenne européenne c’est 40%, l’Allemagne c’est 55%, et certains états sont totalement dépendants (…), par exemple la Finlande c’est 100% de gaz qui vient de Russie », a rappelé le ministre qui s’exprimait en marge de la visite d’un site de production d’hydrogène d’Air Liquide.
Il a souligné le besoin « de solution collective européenne » sur ce sujet.
L’erreur de raisonnement en voyant que «seulement» 17% du gaz en France vient de Russie serait de penser que nous sommes à l’abri de tensions sur les prix ou l’approvisionnement
Si l’ensemble de l’UE dépend à 40% du gaz russe, s’en passer aura forcément des répercussions en ?? https://t.co/uLzjzh2w0C
— Nicolas Goldberg (@GoldbergNic) March 6, 2022
Parmi les solutions évoquées, M. Le Maire a estimé qu’il faut « accélérer le stockage de gaz dès cet été », « à 90% de remplissage et de stockage pour faire face à l’hiver 2022 ».
« Ce n’est pas maintenant le défi, le défi c’est celui de l’hiver 2022-23 » a-t-il dit.
Diversifier les approvisionnements
« Deuxième possibilité: des achats groupés, en commun pour faire bloc et obtenir des tarifs moins élevés », a-t-il dit. « Troisième chose, essayer de diversifier les approvisionnements » auprès d’autres producteurs.
Quatrième piste évoquée: l’amélioration du fonctionnement des terminaux de GNL, « il y en a sept en Espagne, il y en a quatre en France et il n’y en a pas malheureusement en Allemagne on peut améliorer le fonctionnement des terminaux pour qu’ils aient un meilleur rendement », a estimé M. Le Maire qui a indiqué avoir « regardé » avec les dirigeants du groupe Engie comment « améliorer le fonctionnement » des terminaux.
La France pourra-t-elle continuer d’acheter du gaz russe via Swift ?
“C’est un sujet sensible. Ce qui est certain c’est que ça aura un impact sur les échanges, on en est conscients”
?️ @TomSasportas pic.twitter.com/Wgw27PP9JZ
— BFM Business (@bfmbusiness) February 28, 2022
Face au « choc gazier », M. Le Maire a évoqué une dernière piste, celle de la biomasse et du biogaz, « des solutions alternatives produites en France qui permettront de devenir indépendants du gaz russe ».
Il a confirmé que son ministère était en train de faire une « revue » des consommateurs de gaz, industriels ou non. « Je proposerai un certain nombre de mesures de soutien » pour les gros consommateurs, a-t-il dit en évoquant notamment le cas des producteurs de sucre qui utilisent le gaz.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.