J’écris cet article de Varsovie, capitale de Pologne. C’est à la fois ma première incursion derrière l’ancien rideau de fer et mon premier retour en Europe depuis le début de la pandémie du Covid-19. Malgré le temps couvert qui persiste dans cette partie du monde, l’humeur sur place est sans aucun doute optimiste.
La Pologne, ainsi que les autres pays d’Europe centrale membres du groupe de Visegrád – la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque et, peut-être, aussi l’Autriche voisine qui n’est pas officiellement membre de ce groupe – sont apparus comme un épicentre du combat pour la préservation de la civilisation occidentale face à la décadence libérale débilitante et de plus en plus envahissante.
La triste histoire de cette région continue d’imprégner la vie quotidienne de ses habitants. Aux questions des touristes sur les endroits qu’ils devraient visiter, ces gens répondent habituellement des deux manières suivantes : « Les nazis ont tout détruit pendant la guerre » ou « L’occupation soviétique a tout détruit ». Peu de régions dans le monde connaissent autant de répression et d’occupation totalitaires. Les États de Visegrád, qui ont rarement goûté à l’indépendance nationale au cours des bouleversements du dernier millénaire, ont subi de plein fouet le fascisme nazi et le communisme soviétique dans un passé bien récent.
Cette région est particulièrement intéressante du point de vue économique et géopolitique contemporain, car les feux tyranniques conjoints du nazisme et du communisme y ont donné naissance, dans les décennies qui ont suivi la chute du mur de Berlin, à une forte appréciation de l’intégrité de l’État-nation indépendant et de l’importance des valeurs et objectifs sociétaux traditionnels judéo-chrétiens – tels que la famille et le renforcement des liens communautaires. Bref, les quatre pays de Visegrád et l’Autriche sont devenus de véritables redoutes des valeurs occidentales et des priorités politiques traditionnelles, telles que les frontières nationales, l’immigration correctement limitée pour promouvoir l’assimilation et la stabilité culturelle intergénérationnelle, ainsi que l’épanouissement que seule la spiritualité peut apporter.
En Autriche, le chancelier Sebastian Kurz est un conservateur solide qui, à 34 ans, est le plus jeune chef de gouvernement au monde. En Pologne, le parti au pouvoir Droit et Justice est un rempart national conservateur qui s’est acoquiné à l’époque avec l’administration Trump et qui est maintenant correctement sceptique à la fois à l’égard des prédations russes dirigées par Vladimir Poutine et de l’intégration européenne acharnée dirigée par Angela Merkel. En Hongrie, le Premier ministre Viktor Orban est souvent qualifié « d’autoritaire » par ses critiques des médias occidentaux mais, en réalité, il a supervisé une renaissance nationale réussie et marquée par le programme de politique sociale centré sur la famille qui est le plus important de l’Europe et, sans doute, du monde entier.
Ces dirigeants n’hésitent pas à affirmer la supériorité de leurs héritages culturels et nationaux uniques sur le chant des sirènes de l’Union européenne provenant de Bruxelles, défendent publiquement les valeurs judéo-chrétiennes et leur manifestation dans la bonté humaine, et se rangent sans complexe du côté des États-Unis face à la Russie, et d’Israël face aux actions terroristes du Hamas. Alors que les conservateurs américains post-Trump sont actuellement perdus et sont en train de chercher une cohésion, ils devraient se tourner vers les États de l’Europe centrale et orientale moderne pour y trouver des repères concrets.
Alors que ces États protègent comme il se doit leurs nationalités distinctes malgré un passé marqué par de fréquents conflits, des frontières mouvantes et l’occupation par des empires malfaisants tels que le Troisième Reich et l’Union soviétique, on voit que l’Amérique est en proie à une crise d’identité, à une fracture raciale et à un doute national inspirés par la « théorie critique de la race » et le « Projet 1619 » – et ce, malgré une histoire dont, en dépit de certains écueils profondément regrettables, il y a quand même beaucoup plus de raisons d’être fier que de se lamenter.
Comme les lacunes du mondialisme néolibéral de l’après-guerre froide sont de plus en plus évidentes, le moment est venu d’élaborer et de mettre en œuvre en Amérique et dans Europe entière des pensées plus sobres, plus modérées et plus traditionnelles. Les pensées qui privilégient la famille, la culture, la communauté, la nation et le foyer par rapport à l’universalisme et le pouvoir absolu libéral.
En particulier, les Américains peuvent et doivent regarder aujourd’hui vers l’est de l’Europe – au-delà de Paris et de Berlin – pour s’inspirer de la manière dont une politique et même une simple rhétorique peuvent contribuer à favoriser une culture de fierté nationale et de cohésion civique. Si la Pologne et la Hongrie peuvent être fières de leurs identités nationales et de leurs modes de vie distincts malgré tout ce que cette partie du monde a subi, les Américains peuvent certainement faire de même.
Josh Hammer, avocat de formation, est chroniqueur, rédacteur d’articles d’opinion pour Newsweek, collaborateur de BlazeTV et conseiller au First Liberty Institute.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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