L’Europe souffre d’une crise de l’entrepreneuriat : c’est ce qu’a démontré Mohamed Moutii dans un article pour IREF Europe (version anglaise). Alors qu’elle était un terreau de l’innovation à la fin du XIXème siècle, elle est désormais à la traîne par rapport à d’autres régions du monde. En cause : l’environnement réglementaire et fiscal qui, au nom du protectionnisme, assomme les entreprises européennes et plombe l’esprit entrepreneurial. Si l’Europe joue un rôle indéniable en termes de progrès technologique et d’innovation, elle souffre d’un déficit de « super-entrepreneurs » – tels qu’un Elon Musk, un Jeff Bezos ou un Bill Gates : elle n’en compte en effet que 0,8 par million d’habitants, contre 3,1 aux États-Unis.
Les tentatives pour favoriser la création d’entreprises sont pourtant nombreuses. L’auteur prend pour exemple la « stratégie de Lisbonne », une politique lancée en 2002 par l’UE pour faire de l’Europe l’économie la plus compétitive du monde d’ici 2010. Ce fut un échec cuisant dont on a imputé les causes aux États membres n’ayant « pas tenu leurs engagements », alors qu’il était en fait prévisible. Les institutions de l’Union européenne sont gangrenées par des bureaucrates ayant une compréhension particulièrement dirigiste de l’économie, et ne saisissent que partiellement les mécanismes à l’œuvre dans le processus d’innovation.
L’échec de ces politiques successives s’explique non par un manque de volonté des parties prenantes, mais par un trop-plein d’interventionnisme. Aux États-Unis par exemple, une étude de la Tax Foundation a révélé que chaque augmentation de 1 % de l’impôt sur les sociétés entraîne une diminution de 3,7 % des enregistrements de nouvelles entreprises. Au sein de l’UE, ce que l’on appelle pompeusement « l’acquis communautaire » s’enrichit d’environ 5 000 pages par an – le plus souvent au détriment des petites entreprises. Mohamed Moutii rappelle ainsi à quel point il est nécessaire de réformer la politique économique en matière d’imposition et de réglementation, et de veiller à créer un environnement juridique stable et favorable au libre-échange. Un aspect sous-estimé par la plupart des grands plans européens, à l’instar de la « stratégie de Lisbonne ».
Article écrit par Elodie Messéant. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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