Le haut diplomate allemand qui a ricané lorsque Donald Trump, président américain de l’époque, a déclaré que l’Allemagne « deviendrait totalement dépendante de l’énergie russe » n’a pas répondu à la question si son point de vue a changé alors que la hausse des coûts de l’énergie dans son pays semble donner raison à Trump.
Trump a fait cette remarque lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2018.
L’ex-président américain a mis en garde lors de ce même discours : « La dépendance à l’égard d’un seul fournisseur étranger peut rendre une nation vulnérable à l’extorsion et à l’intimidation. »
À l’époque, l’Allemagne et les États-Unis étaient en profond désaccord sur la construction du gazoduc Nord Stream 2 qui devait amener le gaz de la Russie vers l’Allemagne.
L’Allemagne soutenait que le projet était strictement commercial, tandis que les responsables américains craignaient que la Russie n’utilise un nouveau gazoduc pour exercer une pression géopolitique sur l’Europe.
Aujourd’hui, quatre ans plus tard, le clip avec le discours de Trump a refait surface sur les médias sociaux.
Pour beaucoup de ceux qui l’ont revu, son avertissement semble prophétique.
Faire grimper les prix de l’énergie
Les sanctions prises à l’encontre de la Russie après son invasion de l’Ukraine ont contribué à faire grimper le prix de l’énergie dans le monde entier, créant un problème en particulier pour l’Allemagne. Avant que la guerre n’éclate en Ukraine, plus de la moitié du gaz naturel du pays provenait de Russie.
Les prix de l’énergie en Allemagne ont dépassé les 1000 dollars par mégawattheure pour la première fois le 29 août, après des mois de hausse des prix pour les ménages et les entreprises.
À la mi-août, le gouvernement allemand a introduit une nouvelle taxe sur le gaz naturel qui entrera en vigueur en octobre, lorsque les températures baisseront et que la demande augmentera à l’approche de l’hiver.
Le chancelier allemand Olof Scholz a également annoncé son intention de réduire la taxe sur la valeur ajoutée sur le gaz naturel de 19% à 7%.
Les livraisons du gaz russe par le Nord Stream 2, dont la construction a été achevée fin 2021, ont été finalement annulées à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
En juillet, la société Gazprom a interrompu l’exploitation du prédécesseur de Nord Stream 2, le gazoduc Nord Stream 1, pour des raisons de maintenance.
Cette société d’État russe a continué à fermer le robinet de gaz vers l’Europe. Ces dernières semaines, elle a réduit le volume de gaz acheminé par Nord Stream 1 à seulement 20% de sa capacité.
Ce gazoduc a de nouveau été fermé pour maintenance à partir du 31 août puis, le 4 septembre, pour une durée indéterminée.
La non-réponse bien parlante de M. Maas
En septembre 2018, un membre de la délégation allemande à l’Assemblée générale de l’ONU a été rapporté comme ayant non seulement ricané, mais aussi « secoué la tête avec incrédulité » aux commentaires de Trump.
Ce sceptique était Heiko Maas, membre du Parti social-démocrate allemand de gauche.
À l’époque, M. Maas occupait le poste de ministre des Affaires étrangères du pays sous la direction de la chancelière Angela Merkel.
Il a quitté ce poste en 2021 et il est maintenant membre du Bundestag – le parlement allemand.
Le discours prononcé par Maas en 2018 lors de l’Assemblée générale de l’ONU n’a pas abordé explicitement les commentaires de Trump.
Toutefois, il a critiqué l’action climatique « basée uniquement sur le nationalisme, avec l’objectif de ‘mettre mon pays en premier’ » – une allusion apparente au programme America First de Trump.
M. Maas a ensuite déclaré aux journalistes que les paroles de Trump au sujet du gazoduc « ne correspondent pas à la réalité », affirmant que « l’Allemagne ne dépend pas de la Russie, surtout pas sur les questions énergétiques ».
Epoch Times a contacté M. Maas pour savoir s’il avait réévalué les commentaires de Donald Trump.
Dans un email daté du 31 août, un porte-parole de M. Maas a mentionné que cet homme politique « ne commentera pas les questions de politique étrangère ».
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