SANTé

L’excès de poids chez les enfants serait lié à un QI plus faible

juin 13, 2024 15:49, Last Updated: juin 18, 2024 22:03
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Selon une étude récente, les enfants en surpoids ou obèses pourraient avoir une intelligence plus faible et être plus enclins à la dépression.

L’étude évaluée par des pairs, publiée dans JAMA Pediatrics le 3 juin 2024, a analysé les liens entre le poids chez les enfants âgés de 9 à 11 ans et les changements dans leur cognition mentale et leur psychopathologie. Les données initiales ont été collectées entre juin 2016 et octobre 2018, et les chercheurs ont suivi les enfants pendant deux ans. Pour l’analyse du poids, les chercheurs ont recueilli l’indice de masse corporelle (IMC) et le tour de taille. Au total, les données de 5269 enfants ont été analysées.

Les enfants qui ont obtenu un point de moins en vocabulaire imagé se sont révélés avoir un gain annuel d’IMC supérieur de 1,6 % par rapport à ceux qui ont enregistré un score médian.

« Des performances cognitives plus faibles et une psychopathologie plus importante au départ ont été associées à une prise de poids plus importante à l’entrée dans l’adolescence », indique l’étude.

Un IMC initial ou de référence plus élevé était associé à davantage de « symptômes dépressifs et de problèmes de dépression ». Les enfants classés comme étant en surpoids ou obèses au moment de la collecte des données initiales ont connu « plus de problèmes chaque année que ceux ayant un poids normal ».

La cause du lien entre l’obésité et la cognition mentale n’a pas été clairement établie dans l’étude.

Les résultats de l’étude soulignent l’importance de la santé mentale et cognitive pour le développement du poids chez les enfants, écrivent les chercheurs. Ils suggèrent que les cliniciens surveillent les enfants en surpoids ou obèses pour déceler des problèmes de dépression plus importants.

L’étude, menée par des chercheurs de l’université de Washington (Missouri, USA), a été financée par plusieurs sources, dont le McDonnell Center for Systems Neuroscience (Centre McDonnell pour les neurosciences des systèmes) de l’université, le National Center for Advancing Translational Sciences des National Institutes of Health (NIH) “Instituts Nationaux de la Santé”, et le National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases (Institut national du diabète et des maladies digestives et rénales).

Les bailleurs de fonds n’ont joué aucun rôle dans la conduite de l’étude. Deux chercheurs ont fait état de conflits d’intérêts. L’un d’eux a reçu des subventions du National Institute of Mental Health (Institut national de la santé mentale, “NIHM”, USA), et du National Institute on Drug Abuse (Institut national sur l’abus des drogues, “NIDA”, USA), pendant la réalisation de l’étude. Une autre personne a reçu des subventions du NIH (Instituts Nationaux de la Santé, USA).

Selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), de nombreux facteurs contribuent à l’obésité infantile. Il s’agit notamment des comportements en matière de métabolisme, d’alimentation et d’activité physique, de la courte durée du sommeil, des événements négatifs de l’enfance, ainsi que de la conception et de la sécurité au sein de la communauté.

Si les facteurs génétiques de l’obésité ne peuvent être modifiés, les personnes et les lieux jouent un rôle important pour garantir que les enfants ont un poids sain, note l’agence.

« Des changements dans les environnements où les jeunes passent leur temps – comme les maisons, les écoles et les milieux communautaires – peuvent faciliter l’accès des jeunes à des aliments nutritifs et à l’activité physique », indique le rapport.

« Les écoles peuvent adopter des politiques et des pratiques qui aident les jeunes à manger plus de fruits et de légumes, à consommer moins d’aliments et de boissons riches en sucres ajoutés ou en graisses solides, et à augmenter le nombre de minutes quotidiennes d’activité physique.

Aux États-Unis, les CDC estiment qu’environ un enfant et/ou adolescent américain sur cinq est obèse. Entre 2017 et mars 2020, environ 14,7 millions de jeunes âgés de 2 à 19 ans ont été classés comme souffrant d’obésité.

On a constaté que la prévalence de l’obésité augmentait au fur et à mesure que les revenus des familles diminuaient.

La France est également concernée par cet enjeu de santé publique majeur. La dernière étude sur le sujet, à l’initiative de la Ligue contre l’obésité, coordonnée par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier, a été publiée en février dans la revue Journal of Clinical Medicine.

En France, selon l’INSERM, la littérature scientifique révèle que le surpoids et l’obésité sont généralement plus fréquents dans les catégories sociales défavorisées, citant l’étude Obépi 2020 (Enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l’obésité pour la Ligue contre l’Obésité), qui confirme cette observation, sur le critère de la qualification professionnelle.

Les chiffres de l’obésité sont assez élevés et semblables pour les ouvriers (18 %) et les employés (17,8 %), mais sont nettement plus faibles chez les cadres (9,9 %). Les professions intermédiaires ont une prévalence d’obésité de 14,4 %. Il faut aussi noter que les tendances sont à la hausse depuis 1997 dans toutes les catégories professionnelles.

Cette même étude révèle que 18 % des enfants de 2 à 7 ans sont en situation d’obésité, et 6 % des jeunes de 8 à 17 ans.

Le manque d’éducation favorise l’obésité chez les enfants

D’autres études établissent également des liens entre l’obésité chez les enfants et le QI. Dans une étude réalisée en 2018 par l’université de Brown, dans l’État de Rhode Island aux États-Unis, les chercheurs ont découvert que les enfants au seuil de l’obésité ou en surpoids pendant les deux premières années de leur vie avaient des scores de raisonnement perceptif et de mémoire de travail inférieurs à l’âge de cinq et huit ans, par rapport à des individus plus minces.

L’étude indique également que les scores de QI pourraient être inférieurs chez les enfants en surpoids. Les chercheurs estiment que certains mécanismes biologiques liés à l’obésité en début de vie pourraient avoir un impact sur le développement neurologique.

Par exemple, « l’inflammation systématique peut affecter plusieurs régions du cerveau en rapport avec les capacités cognitives et il a été démontré qu’elle avait un effet négatif sur l’apprentissage spatial et la mémoire chez les rongeurs », selon un communiqué de presse de l’université.

« Et le dérèglement des hormones qui agissent sur les régions du cerveau, notamment l’hypothalamus, le cortex préfrontal et l’hippocampe, peut avoir des effets néfastes sur la cognition ».

Dans une interview accordée à Epoch Times l’année dernière, le Dr Nadia Ali, qui est certifiée en médecine interne et intégrative, a déclaré que les enfants sont vulnérables à l’obésité en raison d’une mauvaise éducation alimentaire.

Les enfants sont ciblés par les vendeurs d’aliments transformés qui présentent leurs produits comme étant plus délicieux.

« S’ils prennent de mauvaises habitudes, il est très difficile de les changer lorsque leur culture les renforce. Ces enfants sont les victimes de cette situation », a-t-elle déclaré. « Nous devons comprendre les causes profondes de l’obésité afin de pouvoir la traiter, l’inverser et la prévenir ».

Un rapport de la Fédération mondiale de l’obésité publié en 2023 prévient que les taux d’obésité infantile pourraient doubler d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 2020. Environ 208 millions de garçons et 175 millions de filles dans le monde risquent d’être obèses d’ici 2035. Les pays à faible revenu d’Asie et d’Afrique devraient être les plus durement touchés par cette épidémie d’obésité.

Louise Baur, présidente de la fédération, a qualifié toutes ces données d’ « avertissement clair » et a appelé les décideurs politiques à agir maintenant. « Il est particulièrement inquiétant de constater que les taux d’obésité augmentent le plus rapidement chez les enfants et les adolescents », a-t-elle déclaré.

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