Il y a 29 ans, la nuit du 4 juin 1989 sur la place Tiananmen, le Parti communiste chinois (PCC) répondait aux espoirs des étudiants avec des chars et des fusils. Cette nuit, l’appel de Tiananmen est devenu le massacre de Tiananmen. Depuis, les souvenirs de nombreuses personnes de cette nuit se sont effacés. Et toute discussion sur ce qui s’est réellement passé est devenu tabou en Chine. Pour ceux qui vivent en Chine et qui sont nés après le 4 juin 1989, cette date n’a jamais existé.
Pourtant, cet événement a eu un impact important sur la Chine et le reste du monde. Parmi les aspects les plus significatifs, il faut souligner l’arrivée au pouvoir de Jiang Zemin et la portée dans le temps de son héritage pour la Chine.
À cette époque, alors que le régime chinois se trouvait devant un choix important, Jiang Zemin était secrétaire du Parti pour la ville de Shanghai. Les conservateurs critiquaient le secrétaire général du Parti Zhao Ziyang pour son attitude favorable envers la démocratie. D’un autre côté, Jiang Zemin appartenait à la ligne dure. En remettant à sa place un journal pro-démocratie de Shanghai quelques semaines auparavant, il avait fait preuve de la force que le Parti admirait. Ainsi, le dirigeant suprême de la Chine Deng Xiaoping l’a choisi pour remplacer Zhao Ziyang.
En tant que secrétaire du Parti à un niveau local, Jiang Zemin avait une expérience limitée dans la direction des autorités centrales et aucun passé militaire. Comment pourrait-il diriger d’autres responsables ?
Jiang Zemin n’était pas un visionnaire, mais il avait un autre avantage. Lui et son proche allié Zeng Qinghong étaient maîtres dans l’art de révéler la nature faible de l’homme. Ensemble, ils ont créé une structure capable d’assurer une gouvernance réussie. Les responsables pouvaient être corrompus, mais seraient exempts de condamnation pour leur corruption tant qu’ils se montreraient loyaux envers Jiang Zemin.
Rapidement, un réseau de corruption systématique s’est formé auquel la Chine est toujours confrontée aujourd’hui. Aussi corrompus qu’ils fussent, les responsables pouvaient se voir promus rien qu’en rejoignant la faction de Jiang Zemin et en lui assurant leur loyauté.
En réalité, ce n’est pas Jiang Zemin qui a débuté cette corruption généralisée. La corruption était déjà un problème sous le règne de Deng Xiaoping. L’appel du 4 juin 1989 visait en partie à empêcher cette corruption de l’élite du Parti. Lorsque Deng Xiaoping a choisi les armes à la réforme pour protéger le règne du PCC, il a aussi choisi de protéger la corruption. Mais c’est Jiang Zemin qui a fait de la corruption une pratique nationale à tous les niveaux de l’administration.
En 1999, Jiang Zemin a aussi débuté la campagne d’élimination du Falun Gong, une méthode spirituelle suivant les principes d’authenticité, de bienveillance et de tolérance. Éliminer rapidement un groupe spirituel qui ne rendait pas les coups suffirait à assurer la domination du Parti dans le domaine idéologique et à établir son héritage. Pourtant, le projet de Jiang Zemin n’a pas fonctionné. Aujourd’hui, 16 ans plus tard, le Falun Gong est toujours pratiqué en Chine et il s’est répandu dans le monde entier. Quant à la faction de Jiang Zemin, après la mise en examen et la condamnation d’un grand nombre de ses membres, elle vacille sur ses fondations.
Le système de corruption a fini par devenir une bombe à retardement pour Jiang Zemin et le PCC. Lorsque le peuple chinois prendra conscience de l’étendue de la corruption, la colère publique explosera et mettra une fin immédiate au Parti. De même, lorsque le monde prendra conscience de la brutalité de la persécution contre le Falun Gong, le règne du PCC prendra fin.
Conscient de cela au moment de prendre sa retraite, Jiang Zemin s’est démené pour que son héritage perdure. Il a ainsi créé une nouvelle structure de Comité permanent du Politburo à neuf membres parmi lesquels il a placé une majorité de ses fidèles. Il a également gardé ses fonctions au sein de la Commission militaire centrale et installé Xu Caihou et Guo Boxiong comme vice-présidents de la même commission.
À la fin du mandat présidentiel de Hu Jintao, Jiang Zemin a fomenté un coup politique visant à détrôner Xi Jinping, avec l’aide de ses deux protégés Bo Xilai et Zhou Yongkang. Malgré que le coup ait échoué et ait été révélé, Jiang Zemin a continué de protéger Bo Xilai et Zhou Yongkang.
Jiang Zemin a ainsi imposé sa marque de corruption et de persécution spirituelle auprès de ses successeurs. Hu Jintao, assiégé par les proches de Jiang Zemin, avait d’abord évité toute confrontation avant de finalement écarter Bo Xilai. Quant à lui, Xi Jinping, après être arrivé au pouvoir, a lancé une grande campagne anti-corruption qui n’aura de fin tant que le « dernier tigre », Jiang Zemin, ne sera pas abattu.
Lire la suite: L’héritage du 4 juin 1989 : l’argent et rien que l’argent
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