L’hiver à travers les dictons chinois

6 janvier 2016 14:17 Mis à jour: 7 janvier 2016 10:00

La période de la fin de l’année est communément associée aux fêtes de Noël et du nouvel an, elle est aussi liée au solstice d’hiver qui marque la fin des longues nuits d’hiver et le retour progressif du jour.

Dans l’hémisphère nord, l’hiver débute officiellement avec le solstice, qui avait lieu cette année les 21 ou 22 décembre, selon le fuseau horaire. Pour ceux d’entre nous qui vivent dans cette partie du monde, même si le temps se refroidit, nous pouvons constater un allongement du jour. Les nuits deviennent plus courtes et la saison hivernale se pare de toute beauté, apportant aussi son lot de réjouissance.

Voici quelques dictons provenant de la culture traditionnelle chinoise pour nous réconforter pendant cette saison hivernale.

« Aussi adorable que le soleil d’hiver », est le refrain d’une expression chinoise. Il est utilisé pour décrire ceux dont le comportement est tellement aimable que les autres sont attirés et recherchent leur compagnie. Ils sont comme le soleil qui brille dans le ciel hivernal et qui apporte aux gens le même type de chaleur que celle ressentie en étant en bonne compagnie.

« Dans le froid de l’hiver, étreignez / chérissez la glace ; dans la chaleur de l’été, saisissez / maîtrisez le feu ». Cet autre dicton fait référence au fait que lorsque nous rencontrons des difficultés, des moments durs et d’affaiblissement, nous pouvons nous sentir déprimés. Si cela arrive, se remémorer ce dicton peut nous encourager et raffermir notre détermination. On sera alors davantage capable de trouver en soi la force et les ressources nécessaires pour surmonter une affliction.

Pour les parents et leurs enfants

Le proverbe « en hiver, réchauffez ; en été, rafraîchissez » s’adresse aux enfants pour leur rappeler la piété filiale, qui témoigne le respect et les attentions envers les aînés. Cette phrase tire son origine du texte Liji, ou Le livre des rites, un recueil d’écrits des disciples de Confucius. Ce livre décrit les règles de conduite et les rituels en vigueur sous la dynastie Zhou (1046-221 av. J.-C.).

Le passage original est : « Les règles de bienséance pour tous les fils sont les suivantes : en hiver, réchauffez (le lit de vos parents), alors qu’en été, rafraîchissez (le lit). Le soir, mettez la maison en ordre (pour permettre à vos parents de se reposer), et le matin, soyez attentif (à leur santé). En compagnie de vos pairs, ne vous querellez pas. »

La dernière règle de bienséance rappelle à la jeune génération l’importance de vivre en harmonie avec autrui, y compris parmi ses frères et sœurs, pour ne pas affecter ses parents ou leur causer de l’inquiétude. Cela fait partie des devoirs de tout fils et de toute fille.

Peinture réalisée par Bian Wenjin, communément appelé Bian Jingzhao, sous la dynastie Ming, et intitulée « Trois compagnons et 100 oiseaux ». (Wikimedia Commons)
Peinture réalisée par Bian Wenjin, communément appelé Bian Jingzhao, sous la dynastie Ming, et intitulée « Trois compagnons et 100 oiseaux ». (Wikimedia Commons)

Les compagnons de l’hiver

Dans la Chine traditionnelle, trois espèces végétales se distinguent par leur charme et leur endurance alors que l’hiver s’installe et le temps se refroidit. Il s’agit du pin, du bambou et du prunier.

Tout au long de la culture traditionnelle chinoise, ils sont décrits comme étant les trois compagnons de l’hiver. Traduit littéralement, il s’agit des « trois amis de la saison froide » puisque la langue chinoise utilisait l’expression « période de froid » pour se référer à ce que nous appelons l’hiver. Ce terme est aussi une métaphore poétique pour décrire le chaos dans le monde, les périodes troubles, ou encore le monde mortel lui-même où réside l’humanité.

Le pin, le bambou et le prunier sont semblables : déterminés dans leur persévérance, et résilients sous la rigueur de l’hiver. Ils ne se flétrissent pas contrairement à bien d’autres plantes. Au lieu de cela, ils restent debout, fiers et déterminés, rappelant aux hommes la promesse du printemps, du renouveau et du temps radieux à venir. Ils sont un symbole d’intégrité et de noblesse de caractère. L’école confucéenne les tenait en haute estime, et les considérait comme représentant les qualités idéales d’un homme de bonne conduite.

La dignité du pin

En particulier le pin, avec ses épines toujours vertes, exprime un caractère digne qui inspire la stabilité et la paisibilité. Il reste odorant et vert, le tronc droit, robuste et haut, comme s’il était capable d’atteindre le ciel, tel un homme de droiture. Le pin est aussi un symbole de longévité du fait de sa capacité à résister et même à fleurir dans des environnements rigoureux.

Dans la culture chinoise, le pin est fréquemment associé au cyprès, en référence à l’homme vertueux. Dans Les Analectes de Confucius (551-479 av. J.-C.), le sage disait : « C’est lorsque le temps se refroidit que nous pouvons constater comme le pin et le cyprès sont les derniers à s’affaiblir ». Cette référence est à l’origine de l’expression « Connaître le pin et le cyprès en hiver », qui évoque également comment à travers un examen rigoureux et sévère, le vrai caractère d’une personne peut se révéler.

Le bambou, fort et flexible

Le bambou pour sa part est un symbole d’élégance, de pureté et de largesse d’esprit. Il a un caractère modeste certes, mais il est doté d’un fort sens de l’estime de soi. Il n’est pas effrayé par le froid, la chaleur ou le vent. En dépit des hausses et des chutes de températures, il continue de pousser, toujours plus vert et plus droit. Il est fort, vit longtemps, est résilient et flexible. Il est capable de se courber pour s’adapter à toutes les circonstances.

Les Chinois de l’Antiquité ont associé au bambou les qualités d’érudition d’un homme cultivé. Ainsi, de nombreux érudits se sont mis à apprécier l’environnement des bambous.

Un poète, calligraphe et homme d’État de la dynastie Song, Su Shi (1037-1101), communément appelé Su Dongpo, aimait tellement les bambous qu’il a une fois indiqué : « Je préfèrerais ne pas avoir de viande à manger plutôt que de vivre dans un endroit où il n’y aurait pas de bambous. Ne pas manger de viande fera quelqu’un de mince, tandis que ne pas avoir de bambous le rendra grossier. »

La floraison du prunier en hiver

En ce qui concerne le prunier, sa floraison est d’autant plus appréciée qu’elle apparaît avec grâce au cœur de l’hiver, alors que la neige tombe encore et que le froid glacial se répand dans l’air. Ils servent de précieux annonciateurs de la venue du printemps.

Le prunier est admiré pour sa force, son courage, son endurance ambitieuse et reflète une saine hygiène de caractère. Il ne cède pas aux éléments. En embrassant une vie de douce simplicité, il préserve la pureté du corps et de l’esprit. Il se tient debout, envoyant un signe de la vitalité sans borne du printemps. Il est un symbole d’espoir pour l’humanité.

Que le prunier, le bambou et le pin soient capables d’émouvoir le cœur des gens montre peut-être qu’ils représentent le reflet de la noblesse d’esprit, innée à chaque personne.

Alors quand le temps devient rigoureux ou qu’une situation terrible vous afflige, essayez de vous remémorer ces dictons et ces honorables hommes de bien, afin qu’ils vous apportent le courage et la sagesse, mais aussi pour qu’ils réchauffent votre cœur.

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