Quelques mois après le début de la pandémie de coronavirus, nombreux étaient les soignants qui, d’épuisement dû au stress, souhaitaient quitter le métier. Parmi eux, certains ont franchi le cap au début de la deuxième vague de l’épidémie et le phénomène a encore pris de l’ampleur avec la troisième vague.
La crise sanitaire a agi comme un révélateur des nombreux problèmes existant dans le secteur de la santé, à savoir le manque de moyens (technique et de personnel). L’arrivée du coronavirus a enclenché un ras-le-bol qui s’est installé durablement, voire s’est aggravé avec la deuxième puis la troisième vague.
Une infirmière a signalé que le « ras-le-bol lié à l’épuisement » avait augmenté avec l’arrivée de la troisième vague, ainsi que le relate France 3 Grand-Est. « En fait, on a oublié la fatigue tellement on est sous pression », a déploré un infirmier. De nombreux facteurs jouent sur le moral des troupes, mais l’un est particulièrement déstabilisant, c’est le changement incessant de planning, et les infirmiers comme les médecins s’en plaignent. Les changements de poste sont aussi extrêmement déroutants pour le personnel soignant.
Un soignant a signifié combien la situation devenait difficile. « Moi par exemple, j’étais au bloc opératoire et du jour au lendemain, sans formation, je me suis retrouvé en réanimation. Même si ce métier est une vocation, l’amertume est là. Depuis un an, la vie de famille est très affectée par les changements : pas de repos, pas de récupération, moins de congés… Dans mon entourage, j’ai des collègues qui parlent régulièrement de démissionner », a-t-il déploré.
Jean-Michel Constantin, chef du service anesthésie-réanimation à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, déclare qu’il est « très possible que l’on affronte une série de démissions en cascade, car on continue à tirer sur la fatigue avec tous les problèmes financiers qui s’ajoutent ». De plus, un autre facteur va s’ajouter, car « au moment où le Covid va baisser, on va être obligé d’accélérer toutes les opérations déprogrammées, avec un hôpital qui sera à genoux », indique-t-il à France 3 Grand-Est.
Pour toutes ces raisons, les infirmières « sont nombreuses à menacer de quitter leur poste », annonce Sophie Perrin-Phan Dinh, infirmière et représentante CGT au CHRU de Nancy. Pourtant, ce syndicat indique que le nombre de démissions en 2019 est identique à celui de 2020.
« Ce qui est certain, c’est que l’hôpital public se prépare à une période très difficile », s’est inquiété un médecin du CHRU de Nancy, ajoutant qu’ « après la crise sanitaire, on va essuyer une crise sociale à l’hôpital ». Récemment, une enquête de la Fédération hospitalière de France, réalisée auprès de 300 établissements, a recensé plus de 10 000 départs d’infirmiers et d’aides-soignants, englobant aussi bien les démissions que les retraites, ou encore les fins de contrat. Il est donc à craindre que dans les mois à venir, nous assistions à une pénurie de soignants.
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