Li Qing Yun : Les secrets de longévité d’un homme ayant vécu 256 ans

18 février 2017 21:32 Mis à jour: 24 février 2017 20:19

Selon la légende, Li Qing Yun (1677-1933) était chercheur en médecine chinoise, expert en plantes médicinales, maître de qigong et conseiller en stratégie. La légende dit qu’il aurait vécu 256 ans, sous le règne de neuf empereurs de la dynastie Qing.

L’annonce de sa mort, parue en mai 1933 dans Times Magazine, intitulée « Tortue-Pigeon-Chien », révélait ses secrets de longévité : « Garder un cœur aussi tranquille que la tortue, marcher aussi vite que le pigeon et dormir comme le chien ».

M. Li est décrit comme ayant eu un mode de vie tranquille et singulier. Il ne buvait jamais de liqueurs fortes et ne fumait pas. Il prenait ses repas à des heures régulières. Il était végétarien et buvait fréquemment du thé aux baies de goji.

Il se couchait de bonne heure et se réveillait tôt. Quand il avait le temps, il s’installait les yeux fermés, les mains sur les genoux et restait là, sans bouger, pendant plusieurs heures.

Durant son temps libre, Li jouait aux cartes, faisant en sorte de perdre assez d’argent pour que son adversaire puisse se payer un repas. En raison de sa générosité et de son attitude magnanime, tout le monde appréciait sa compagnie.

M. Li a passé sa vie à étudier la pharmacopée chinoise et à découvrir les secrets de la longévité, voyageant à travers les provinces chinoises et allant jusqu’en Thaïlande pour cueillir des herbes médicinales et soigner les gens.

Bien qu’il soit difficile de savoir si Li a réellement vécu aussi longtemps que le disent les légendes, le peu que nous savons de ses habitudes de vie s’accorde avec les résultats des études menées par la science au sujet de la longévité.

Recherches

Dan Buettner, auteur de l’ouvrage The Blue Zones: Lessons for Living Longer From the People Who’ve Lived the Longest (ndlr. Les zones bleues : Leçons pour vivre longtemps par les gens qui ont vécu le plus longtemps) a fait des recherches au sujet de la science de la longévité. Dans son livre, il étudie le mode de vie de quatre peuples géographiquement éloignés à travers le monde. Tous ces groupes – les Adventistes californiens, les Okinawais, les Sardes et les Costaricains – vivent plus de 100 ans, 12 années de plus que la moyenne. Il a nommé le lieu où ces gens vivent « zones bleues ».

Selon les recherches de Buettner, tous les groupes des zones bleues ont un régime alimentaire à base de légumes. Le groupe des Adventistes de Loma Linda en Californie mange beaucoup de légumes verts, comme il est mentionné dans la Bible. Les éleveurs qui vivent dans les montagnes de la Sardaigne mangent un pain sans levain, avec des grains entières, du fromage provenant d’animaux nourris avec de l’herbe et un vin spécial.

Buettner a découvert que les régimes en basses calories aident à prolonger la vie, comme démontré par un groupe de personnes âgées en bonne santé d’Okinawa pratiquant une règle confucéenne qui consiste à arrêter de s’alimenter quand l’estomac est plein à 80%.

Méditation

Les chercheurs ont révélé de nombreux avantages quant à la méditation régulière. Des neuroscientifiques, de l’Université Medical School du Massachusetts, ont réalisé une expérience sur deux groupes d’employés en informatique souvent stressés. Le premier groupe devait méditer quotidiennement tandis que le deuxième continuait à vivre normalement.

Ils ont constaté que le groupe de méditation « était caractérisé par une augmentation prononcée de l’activité au niveau du lobe frontal gauche  », annonce un article de Psychology Today en 2003. « Ce changement diminue les effets négatifs dus au stress, à la dépression légère et à l’anxiété. Nous avons aussi noté une baisse de l’activité dans la région de l’amygdale. Or c’est à cet endroit que le cerveau traite la peur. »

La méditation améliorerait l’humeur et ralentirait également le rétrécissement du cerveau dû au vieillissement.

En dehors de la méditation, Buettner a constaté que l’inflammation, qui est une réaction au stress, était prévenue par des pauses régulières. Par exemple, les adventistes en Californie se conforment avec discipline à leurs 24 heures de sabbat, où ils consacrent du temps à la réflexion, à la prière et aux relations sociales.

Communauté

Buettner a également constaté que le communautarisme est un point commun des groupes en zone bleue. Cette organisation sociale aurait donc une influence prépondérante sur la longévité des êtres humains. Les Okinawaïens ont dans l’ensemble beaucoup d’amis proches avec lesquels ils partagent tout. Les montagnards sardes ont un profond respect pour les personnes âgées, ce qui n’est pas le cas pour les sociétés occidentales modernes. Les adventistes accordent une grande importance à la piété filiale.

Le sentiment d’appartenance à un groupe d’amis ou à une famille possédant des habitudes saines encouragerait l’être humain à vivre sainement également.

Dans l’ouvrage Outliers, Malcolm Gladwell examine les Rosetans. Ces derniers sont un groupe d’origine italienne migré vers une région à l’ouest de Bangor, en Pennsylvanie, aux Etats-Unis. L’écrivain peint le portrait d’un groupe qui, dans l’ensemble, a moins de problèmes cardio-vasculaires et dont les membres ont généralement une vie longue et saine. Suite à des expériences, les scientifiques ont déterminé que leur secret ne résidait ni dans la génétique, ni dans l’alimentation (au contraire, les graisses constituaient 41 pour cent de leur alimentation).

« Les Rosetans avaient créé une puissante structure sociale capable de protéger les membres des pressions du monde moderne », écrit M. Gladwell. « Si les Rosetans étaient en bonne santé, c’était grâce à l’endroit d’où ils venaient, grâce à l’atmosphère qu’ils avaient créée dans leur minuscule village en haut des collines. »

Une vie qui a du sens

De ses voyages, Buettner a retenu un autre point commun aux groupes de zone bleue : aucun d’eux n’avait la notion de retraite. Il s’avère que poursuivre une activité aiderait à prolonger la vie.

Être en activité constante, même jusqu’à la veille de la mort est fondamentale pour les Okinawaïens et les Sardes. Dans ces groupes, Buettner a rencontré des hommes et des femmes centenaires qui continuaient de grimper des collines, construire des clôtures, pêcher et qui en même temps s’occupaient de leurs arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants.

Fait intéressant, aucun de ces centenaires ne s’exerçait à une activité physique particulière, comme nous, Occidentaux, avons l’habitude de faire. « Ils entretenaient tout simplement une vie active qui les dispensait d’activité physique particulière », a déclaré Buettner. Tous marchaient, cuisinaient, s’occupaient de différentes corvées. Beaucoup d’entre eux jardinaient.

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