Un tribunal international chargé d’arbitrer les litiges dans le sport de haut niveau a donné tort à la nageuse transgenre américaine Lia Thomas qui avait déposé un recours contre la mise en place de nouvelles règles interdisant les hommes adultes s’identifiant comme femmes à participer à des épreuves féminines.
William Thomas, devenu Lia Thomas, a attiré une attention médiatique considérable et suscité d’importantes controverses en devenant le premier athlète déclaré femme transgenre à remporter un championnat national de Division I tous sports confondus. Né en 1999, William Thomas a d’abord concouru dans l’équipe masculine de natation de l’Université de Pennsylvanie avant de faire sa transition et de rejoindre l’équipe féminine sous le nom de Lia.
Le Tribunal arbitral du sport (CAS : Court of Arbitration for Sport), basé en Suisse, a rejeté lundi la demande de l’athlète transgenre, déposée en janvier, qui lui demandait d’annuler la décision de World Aquatics. Cette décision interdit à tout nageur transgenre ayant atteint la puberté masculine de participer aux compétitions féminines de haut niveau.
Avant cette décision, les athlètes masculins s’identifiant comme femmes étaient autorisés à participer aux compétitions à condition de réduire leur taux de testostérone. Mais l’organisation a changé de cap lorsqu’un groupe scientifique a constaté que, même après avoir pris des médicaments réduisant le taux de testostérone, les compétiteurs masculins biologiques conservaient un avantage significatif sur les femmes.
Lia Thomas a contesté ce revirement, demandant au CAS d’annuler cette décision au motif qu’elle est illégitime, illégale et discriminatoire, va à l’encontre de la charte olympique, de la constitution de World Aquatics, et est en infraction avec les normes internationales en matière de droits de l’homme et des femmes, selon l’athlète.
Mais le tribunal du CAS n’a pas abondé dans ce sens, anéantissant les espoirs de l’athlète transgenre de participer aux Jeux olympiques de Paris le mois prochain.
Réactions
World Aquatics a publié une déclaration saluant la décision du CAS.
« World Aquatics s’engage à favoriser un environnement qui promeut l’équité, le respect et l’égalité des chances pour les athlètes de tous les sexes et nous réaffirmons cet engagement », a déclaré l’organisme dans le communiqué, qui a été envoyé à plusieurs médias. « Nos politiques et nos pratiques sont continuellement évaluées pour s’assurer qu’elles s’alignent sur ces valeurs fondamentales. »
En revanche, Hudson Taylor, fondateur et directeur exécutif d’Athlete Ally, une organisation qui milite pour l’égalité d’accès au sport, quelle que soit l’identité de genre, a publié une déclaration dans laquelle il qualifie cette décision de « triste jour » pour le sport et pour les athlètes transgenres.
« En rejetant le recours de Lia Thomas contre World Aquatics, le CAS a nié son droit fondamental d’accéder à un recours effectif pour des actes qui vont à l’encontre de ses droits humains », a déclaré M. Taylor. « C’est un triste jour pour le sport et pour tous ceux qui estiment que les athlètes transgenres ont le droit que leurs expériences de discrimination soient entendues. »
La question des athlètes hommes s’identifiant comme femmes lors de compétitions sportives féminines est devenue un sujet très sensible aux États-Unis, et est fréquemment débattue dans les écoles, les conseils d’administration des entreprises et les assemblées législatives.
Un certain nombre d’États et de localités ont adopté des lois interdisant aux athlètes se déclarant comme transgenres de participer à des activités sportives à l’école, le plus souvent de la maternelle à la terminale. Ces interdictions sont en général bien reçues par le public.
World Athletics, l’organe directeur international de l’athlétisme, a récemment interdit aux « athlètes transgenres hommes-femmes » de participer aux épreuves féminines lors de compétitions internationales.
Avec Associated Press
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