Israël a mené lundi soir une frappe ciblée sur Beyrouth visant Ali Karaki, le dernier commandant du chef du groupe terroriste, Hassan Nasrallah. L’armée israélienne a annoncé avoir aussi frappé dans la nuit « des dizaines de cibles du Hezbollah dans de nombreuses régions du sud du Liban ».
Selon le Times of Israel, une frappe ciblée sur Beyrouth visait Ali Karaki, qui avait été désigné pour remplacer le commandant Ibrahim Aqil, éliminé vendredi denier avec d’autres membres de l’état-major de Rawdan, l’unité d’élite du Hezbollah.
Le Président israélien Isaac Herzog a affirmé dimanche que les principaux commandants de Rawdan ciblés par la frappe de Beyrouth, s’étaient rassemblés en prévision d’une attaque contre Israël identique à celle du Hamas exécutée le 7 octobre.
Le Hezbollah a communiqué qu’Ali Karaki était bien en vie et qu’il « allait bien et, si Dieu le veut, qu’il était en pleine santé et en pleine forme et qu’il s’était installé dans un endroit sûr », rapporte le journal israélien. Cette attaque ciblée sur Beyrouth est la quatrième depuis le début de la guerre il y a onze mois.
« Ibrahim Muhammad Qabisi, le chef de l’unité des missiles et des roquettes du Hezbollah, a été éliminé par une frappe aérienne à Beyrouth » a communiqué mardi Israël sur X. Il « commandait plusieurs unités de missiles au sein de l’organisation terroriste du Hezbollah, y compris l’unité des missiles guidés de précision ». Il aurait « été éliminé aux côtés d’autres commandants centraux de l’unité des missiles et des roquettes du Hezbollah », affirme également Tsahal, l’armée israélienne.
Permettre le retour des dizaines de milliers d’Israéliens qui ont fui la zone frontalière
Le pilonnage, presque quotidien, des communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière par les terroristes du Hezbollah a commencé, dès le 8 octobre par solidarité avec l’organisation terroriste palestinienne Hamas en guerre à Gaza contre Israël .
Depuis lundi l’armée israélienne bombarde des cibles du Hezbollah qui tirent des roquettes vers le territoire israélien, « visant des civils ».
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé qu’Israël était en train d’inverser le « rapport de forces » dans le nord du pays et est déterminé à permettre le retour des dizaines de milliers d’Israéliens qui ont fui la zone frontalière. Le Hezbollah a promis de son côté de continuer à attaquer Israël « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza ».
D’après l’armée israélienne, « environ 1600 cibles terroristes » ont été frappées jusqu’alors dans le sud du Liban et la vallée de la Békaa, dans l’est, des bastions du Hezbollah.
Benjamin Netanyahu a recommandé lundi soir aux Libanais de « s’éloigner des zones dangereuses » – notamment des zones d’entrepôt d’armes – dans l’attente de la fin de « l’opération ». « Nous continuerons à frapper le Hezbollah. Et je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous, notre guerre est contre le Hezbollah », a déclaré Benjamin Netanyahu dans une vidéo diffusée par son bureau selon BFMTV.
Des milliers de Libanais ont fui les zones bombardées, selon le ministère de la Santé, pour chercher refuge à Beyrouth ou à Saïda, la plus grande ville du sud. Beaucoup d’entre eux ont passé la nuit dans leurs voitures, bloqués sur la route menant vers la capitale. Réfugié dans une école de Saïda, Hassan Banjak n’avait pas quitté sa région depuis le début de la guerre. « Mais lorsque les frappes se sont intensifiées et rapprochées, les enfants ont eu peur et nous avons décidé de partir », dit-il.
En une journée, l’armée israélienne a « neutralisé des dizaines de milliers de roquettes et de munitions », a affirmé lundi le ministre de la Défense, Yoav Gallant, estimant que le Hezbollah vivait sa « semaine la plus difficile depuis sa création » en 1982. « La frappe de lundi est intervenue à un moment où les tensions avec le Hezbollah sont à leur comble » écrit nos confrères du Times of Israël, précisant que le Hezbollah avait envoyé près de 200 roquettes sur Israël au cours de la journée. De plus, au moins dix projectiles à longue portée ont atteint des implantations en Cisjordanie, situées à plus de 100 kilomètres de la frontière libanaise.
Paris appelle à une réunion d’urgence de l’ONU
La crainte d’une guerre à grande échelle au Proche-Orient va dominer l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvre mardi à New York, au moment où l’escalade militaire ne cesse de s’aggraver entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien.
« Nous sommes au bord d’une guerre totale », s’est alarmé le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, tandis que la France a demandé la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Liban cette semaine.
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