« L’identité numérique sera une arme de contrôle et de soumission » – Éric Verhaeghe
Éric Verhaeghe est haut fonctionnaire, entrepreneur et essayiste. Il a notamment fondé le site d’information en ligne Le Courrier des Stratèges. Il est également le fondateur des sociétés Tripalio – qui fournit des informations et des données sur l’actualité sociale – et Cosmico, une plateforme en ligne dédiée aux médecines naturelles.
Nous avons rencontré Éric Verhaeghe afin de faire le point sur le pass vaccinal, les projets d’identité numérique et d’euro numérique portés par l’Union européenne, ainsi que les liens éventuels qui les relient.
Pour Éric Verhaeghe, « nous sommes petit à petit en train de basculer d’une société de droit vers une société d’autorisation ».
« Si nous refusons le système, nous sommes discriminés, mis à l’écart et bannis petit à petit, c’est le principe du pass vaccinal, c’est le principe du crédit social à la chinoise où l’on récompense les bons citoyens et où l’on pénalise les mauvais. Il n’y a plus d’égalité de droits, il y a une égalité de devoirs, mais ceux qui refusent d’obéir aux devoirs que l’on prétend leur imposer sont petit à petit privés de leurs droits. »
Selon Éric Verhaeghe, le projet d’identité numérique porté par la Commission européenne est un instrument qui pourrait permettre d’accélérer la mise en place du crédit social à la chinoise en constituant « une arme de contrôle des comportements, une arme de soumission et de contrôle de notre adhésion à l’idéologie en place. »
« Il y a parmi la caste mondialisée en Occident la tentation d’aligner le bloc de l’Ouest sur les méthodes chinoises. La caste mondialisée est fascinée par les méthodes autoritaires communistes et par le modèle économique chinois où se mélangent les intérêts publics et les intérêts privés, le capitalisme de connivence. »
Outre le chantier de l’identité numérique européenne, la Banque centrale européenne (BCE) travaille également sur un projet d’euro numérique, une monnaie digitale émise par l’Eurosystème (BCE et banques centrales nationales) qui existerait parallèlement à la monnaie physique et dont la BCE explique qu’elle devrait constituer « une solution de paiement supplémentaire, plus facile à utiliser, contribuant ainsi à l’accessibilité et à l’inclusion ».
Un avis que ne partage pas Éric Verhaeghe, qui estime au contraire que le projet d’euro numérique représente « une étape décisive » dans le cadre de la mise en place d’une « société complètement dystopique, sans échappatoire au contrôle généralisé de la population ».
« Avec l’euro numérique, la Banque centrale pourra contrôler l’ensemble de votre vie. Le contrôle de la monnaie est une fonction fondamentale de la grande arnaque qui se met en place et qui, sous couvert de nous simplifier la vie, va en réalité nous surveiller à tous les étages.»
Auteur de l’essai Le Great Reset : mythes et réalité (Culture & Racines, 2021), un ouvrage qui vise à décrypter le projet de Grande Réinitialisation formulé par Klaus Schwab – fondateur du Forum de Davos – et Thierry Malleret – consultant et ancien collaborateur de Michel Rocard –, Éric Verhaeghe considère notamment que les projets d’identité numérique européenne et d’euro numérique s’inscrivent dans le cadre idéologique de cette Grande Réinitialisation.
« Nous savons tous que le modèle du profit qui était dégagé par la mondialisation est condamné. La question est de savoir comment ceux qui font du profit grâce à ce système de mondialisation vont survivre dans un monde du circuit-court. La Grande Réinitialisation est l’ultime tentative des élites mondialisées pour sauver leurs sources de profits dans le monde de demain, pour réinventer un modèle où elles continueront à être les maîtres. »
Selon Éric Verhaeghe, il devient indispensable de « faire sécession », c’est-à-dire « de se retirer du système pour le faire mourir » de lui-même.
« Nous devons arrêter de vivre à la place que la caste nous assigne, celle d’esclaves ou de soumis qui doivent rendre compte de leur moralité à leurs maîtres en permanence. Il faut débrancher la télé et la radio, ne plus acheter de journaux, boycotter les titres de la presse subventionnée et cette culture de soumission que l’on nous distille à longueur de journée. Il faut que nous fassions une sécession psychique et culturelle. »
Découvrez le témoignage intégral d’Éric Verhaeghe dans la vidéo.
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