Évacués mardi matin par la police, les immigrants occupant illégalement des locaux appartenant à un bailleur social ont finalement été autorisés à réintégrer le bâtiment.
Deux jours après l’évacuation par les forces de l’ordre d’un squat où vivaient environ 180 immigrants, la justice a finalement accordé un délai de trois ans à plusieurs dizaines d’entre eux pour quitter les lieux.
Mardi dernier, les occupants du squat de Lille-Moulins, baptisé ironiquement « squat 5 étoiles », étaient évacués du bâtiment désaffecté qu’ils occupaient illégalement depuis près de deux ans. Une opération initiée par la préfecture du Nord qui s’était appuyée sur une ordonnance d’expulsion rendue par le Tribunal de grande instance (TGI) de Lille datée du 5 juillet 2018 après une plainte déposée par le bailleur social Partenord Habitat, propriétaire des lieux.
« Entraver les réseaux criminels de passeurs »
L’évacuation ordonnée par la préfecture du Nord entendait satisfaire à plusieurs objectifs tels que « répondre à l’urgence sanitaire créée par les conditions de vie indignes et insalubres subies par les habitants du site ; offrir aux personnes en situation régulière sur le territoire national un hébergement adapté à leur situation ; procéder à l’éloignement de ceux qui se maintiennent sur le territoire de manière illégale ; et entraver les réseaux criminels de passeurs qui commercialisent la détresse et bénéficient en ces lieux de points d’ancrage stables et identifiés ».
Selon France 3, un tiers des immigrants expulsés le 4 juin étaient des clandestins, un tiers se trouvaient en situation légale sur le territoire national et un tiers consistaient en des mineurs isolés.
Un sursis de 3 ans
Plusieurs dizaines d’immigrants avaient toutefois pris soin de saisir la justice entre mars et mai 2019 afin d’obtenir un délai pour quitter l’immeuble squatté. Le 6 juin, le Juge de l’exécution (JEX) du tribunal de Lille a finalement décidé d’accorder un délai de 3 ans aux demandeurs pour évacuer le bâtiment appartenant à Partenord Habitat.
D’après le jugement consulté par l’AFP, le JEX a estimé que les immigrants évacués par la police mardi dernier étaient « dans l’impossibilité de se reloger dans des conditions normales », considérant qu’une expulsion « porterait une atteinte disproportionnée à leur droit de vivre dans des conditions décentes ».
Selon le magistrat, « il n’est pas démontré que l’occupation viendrait aggraver » les conditions d’insalubrité observées dans les locaux squattés.
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