Une fois avalées, les piles boutons représentent un danger grave pour les enfants, et elles peuvent même s’avérer mortelles, d’après le ministère de la Santé. À Lille, récemment, au moins trois cas d’ingestion de pile bouton ont été enregistrés au CHU, des cas de plus en plus fréquents.
« Récemment, au moins trois enfants âgés de 5, 4 et 1 ans tous issus de la Région ont été hospitalisés au CHU de Lille à la suite de l’ingestion d’une pile bouton au lithium », indique le Dr Estelle Aubry, praticien hospitalier, chirurgien pédiatrique, à La Voix du Nord. « C’est dangereux et malheureusement de plus en plus fréquent. »
En 20 ans, ces petites piles ont causé six morts et 51 incidents graves, a averti vendredi le ministère de la Santé. « L’ingestion d’une pile bouton est une vraie urgence », insiste le ministère dans un communiqué, en appelant les parents à la « vigilance ». Car « le nombre de cas d’ingestion […] par de jeunes enfants a considérablement augmenté » depuis une quinzaine d’années, avec la généralisation de ces petites piles.
Les conséquences sont « parfois dramatiques : six décès (dont cinq jeunes enfants) ont été observés, tandis que 51 personnes ont présenté de graves complications sur la période 1999-2018 », ajoute le ministère, selon lequel 4 500 appels ont été passés pour cette raison au centre antipoison sur cette période.
Une fois avalées, les piles bouton peuvent se coincer dans l’oesophage, le conduit qui relie la bouche à l’estomac. Contrairement à ce qu’on imagine, le danger immédiat ne vient pas des produits qu’elles contiennent mais de leur action électrique dans le milieu humide qu’est l’oesophage.
En agissant par électrolyse, elles peuvent entraîner des « complications très graves parfois mortelles, apparaissant dans un délai parfois très court (moins de deux heures) » : elles peuvent brûler voire perforer l’œsophage, causer une « hémorragie brutale et imprévisible » ou une « perforation des voies respiratoires ».
« Non seulement ces piles peuvent bloquer l’œsophage d’un jeune enfant, mais si elles ne sont pas retirées très rapidement, elles occasionnent des brûlures électriques et caustiques qui ont la particularité de s’entretenir elles-mêmes », explique le Dr Estelle Aubry.
« Au moindre doute d’ingestion, il faut aller aux urgences », recommande-t-elle.
Le 23 septembre 2018, un petit garçon de 2 ans, Loëvan, était décédé à l’hôpital Jeanne-de-Flandre de Lille après avoir ingéré la pile bouton d’un jouet.
Que faire en cas d’ingestion ?
Si un enfant avale une pile bouton (ou si on soupçonne qu’il ait pu le faire), il est « impératif, sans attendre que des symptômes apparaissent, de contacter immédiatement un centre antipoison ou le SAMU », préconise le ministère.
Il faut alors « indiquer explicitement à son interlocuteur qu’il s’agit peut-être de l’ingestion d’une pile bouton » et « ne donner ni à boire ni à manger à son enfant ». Il ne faut pas non plus provoquer des vomissements.
Autre précaution : « Être en mesure de montrer l’emballage ou l’appareil contenant les piles afin d’aider le médecin à identifier le type et la taille de la pile », ce qui « facilitera la prise en charge ».
Bien évidemment, le mieux est d’aller vers la prévention. « Il convient de mettre ces piles en sécurité, de ne pas les changer sous les yeux des enfants, de ne pas leur en donner l’accès mais également de faire attention au partage de jeux avec les plus grands qui, eux, savent les gérer », conseille le Dr Estelle Aubry.
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