Limiter la consommation de paracétamol: les recommandations des autorités envers les médecins, pharmaciens et patients

Par Emmanuelle Bourdy
21 octobre 2022 17:03 Mis à jour: 21 octobre 2022 17:03

En raison d’une explosion de sa consommation depuis quelques années, le paracétamol est une substance active placée sous surveillance par les autorités, le but étant d’éviter toute rupture de stock. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) demande donc aux pharmaciens de limiter sa vente, aux médecins d’en prescrire moins, et aux patients de ne pas en abuser.

L’ANSM recommande aux médecins et aux pharmaciens de réduire, à partir de maintenant, la dispensation de Doliprane, Efferalgan et Dafalgan, qui sont à base de paracétamol. Les patients, eux, doivent participer à l’effort en réduisant leur consommation de ces produits, afin que ceux qui en ont le plus besoin puissent encore s’en procurer.

« Deux boîtes par patient », en cas d’absence de prescription

Cette recommandation – émanant de l’ANSM, du Collège de la médecine générale (CMG) et des syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO) – s’inscrit dans un but de permettre aux patients qui ont « un besoin immédiat » en paracétamol de pouvoir en bénéficier, précise l’ANSM dans un communiqué publié ce mercredi 19 octobre. Le but étant d’avoir des stocks suffisants, alors que la saison hivernale arrive avec en prime, la « reprise de l’épidémie de Covid-19 ».

Concrètement, l’ANSM demande aux pharmaciens de privilégier « la dispensation sur ordonnance », et en cas d’absence de prescription, de limiter la dispensation « à deux boîtes par patient ». Les pharmaciens sont donc invités à interroger leurs patients sur leur état de santé et ainsi adapter « la dispensation à leurs besoins réels ».

Les pharmaciens doivent encore éviter de prescrire du paracétamol lorsque leurs patients n’en ont pas « un besoin immédiat ». « Lorsque la situation le permet, privilégiez une posologie de trois prises par jour toutes les 8 heures (au lieu de quatre prises par jour toutes les 6 heures) », préconise le communiqué. De plus, en fonction de la « situation individuelle » et des besoins de chaque patient, le pharmacien pourra faire une « dispensation adaptée » et ainsi dispenser une quantité de paracétamol inférieure à celle qui figure sur l’ordonnance. En parallèle, l’ANSM suggère de limiter « la vente en ligne » de paracétamol.

« La substance active la plus vendue en France »

Du côté des patients également, l’ANSM les invite à ne pas constituer de stock s’ils n’en ont pas un « besoin immédiat ». Enfin, le communiqué demande aux patients de vérifier s’il n’y a pas « la présence de paracétamol » dans leurs autres médicaments – utilisés en cas de douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal – ceci afin d’éviter « un surdosage susceptible d’entraîner des lésions graves et irréversibles du foie ».

Le communiqué précise toutefois que la production et les livraisons en paracétamol ont été optimisées « pour permettre un approvisionnement sûr et continu sur l’ensemble du territoire », soulignant qu’un « contingentement quantitatif est en place depuis le mois de juillet 2022 pour l’approvisionnement des pharmacies de ville ».

Ainsi que le relate Actu.fr, le paracétamol est « la substance active la plus vendue en France », aussi bien chez les adultes que chez les enfants, sa consommation ayant connu une hausse de 50% ces dernières années.

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