EUROPE

L’immigration clandestine vers l’Italie par voie maritime a diminué de 62 %

37.031 migrants ont traversé la Méditerranée au 12 août, contre 98.535 à la même date l'an dernier
août 14, 2024 22:37, Last Updated: août 15, 2024 1:18
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L’immigration clandestine par voie maritime vers l’Italie a diminué de 62,4 % cette année, selon les chiffres officiels publiés mardi.

Au total, 37.031 immigrés clandestins sont arrivés par bateau de l’autre côté de la Méditerranée au 12 août de cette année, contre 98.535 à la même date en 2023.

L’année dernière, le nombre d’arrivées illégales en Italie s’est avéré particulièrement élevé, l’île de Lampedusa étant la plus touchée de tous les sites de débarquement.

À un moment donné, les responsables politiques ont comparé les arrivées sur cette île à une invasion, après que 120 bateaux transportant un total d’environ 7000 migrants, soit l’équivalent de la population totale de Lampedusa, sont arrivés en une seule journée de septembre.

Selon le journal italien il Giornale, certains en Italie attribuent la baisse des arrivées au projet de la Première ministre Giorgia Meloni de placer certains migrants qui arrivent sur les côtes du pays dans des centres en Albanie.

L’ambassadeur italien en Albanie, Fabrizio Bucci, a déclaré à l’Associated Press le mois dernier que les centres n’accueilleraient que des hommes adultes.

Les personnes considérées comme vulnérables, comme les enfants, les femmes, les personnes âgées, les malades et les victimes de tortures, seront hébergées en Italie et les familles ne seront pas séparées, a déclaré M. Bucci.

Les immigrants clandestins expulsés de l’autre côté de la mer Adriatique conserveront le droit, en vertu du droit international et du droit communautaire, de demander l’asile en Italie et de voir leur demande traitée dans ce pays, mais leurs déplacements à l’intérieur et à l’extérieur des centres en Albanie seront limités.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni participe à une conférence de presse organisée à la Chancellerie de Berlin, le 22 novembre 2023. (Michele Tantussi/Getty Images)

L’accord pour la création de ces centres a été conclu entre Rome et Tirana en 2023.

Le mois dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué ce plan comme un exemple de « réflexion originale » sur la question de l’immigration dans l’UE.

Les deux centres en Albanie coûteront au gouvernement italien 670 millions d’euros sur cinq ans, les installations étant entièrement gérées par l’Italie et placées sous sa juridiction.

Des gardes albanais assureront la sécurité extérieure.

L’un des centres, situé dans le port de Shengjin, sur la côte adriatique de l’Albanie, est prêt depuis le mois de mai, mais l’autre, qui se trouve à une quinzaine de kilomètres à l’est, près d’un ancien aéroport militaire à Gjader, n’est toujours pas terminé et n’a pas été inauguré à la date prévue, à savoir le 1er août.

Le retard dans la construction a été attribué au temps chaud dans la région qui a forcé les travailleurs à faire des pauses au milieu de la journée.

Le centre de Shengjin comprend une zone de 4000 m² comprenant des logements et des bureaux dans le port, entourée d’une clôture métallique de 5 m de haut surmontée de fils barbelés.

Eve Geddie, directrice du bureau des institutions européennes d’Amnesty, a déclaré : « Il est honteux que, malgré toutes les critiques et les inquiétudes soulevées par les organisations de défense des droits de l’homme, le gouvernement italien ait décidé d’aller de l’avant avec cet accord ».

Outre les centres proposés en Albanie, Rome s’engage également à offrir des « retours volontaires assistés » aux migrants qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine. Pour ce faire, le gouvernement fournit un soutien administratif, logistique et financier pour les aider à migrer et à se réintégrer.

Les chiffres officiels montrent que les pays d’origine les plus courants pour les immigrants illégaux arrivant en Italie sont le Bangladesh (7615), la Syrie (5725) et la Tunisie (4747).

L’agitation politique qui règne actuellement au Bangladesh fait craindre à certains Italiens une augmentation du nombre d’immigrés clandestins en provenance de ce pays, qui constitue déjà le plus grand groupe d’immigrés clandestins.

Au début du mois, deux migrants sont morts et un autre est toujours porté disparu après le naufrage d’un bateau transportant plus de 30 personnes, à environ 27 km au sud-est de la ville italienne de Syracuse, en Sicile.

Selon les données des Nations unies, plus de 23.500 migrants sont morts ou portés disparus en Méditerranée centrale depuis 2014.

Avec Associated Press.

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