« Il a un pass sanitaire », a déclaré le père assis en face de moi à l’aéroport de Bismarck, dans le Dakota du Nord, où nous étions tous deux bloqués en raison d’un retard du vol. Il a fait un geste vers son fils de 5 ans.
« Il a eu un peu de fièvre et a été testé positif au Covid. Nous avons dû l’empêcher d’aller à l’école pendant quelques semaines. Ensuite, il a été testé négatif et il était prêt à partir. J’ai fait le vaccin. Ma femme aussi. Mais il peut voyager n’importe où sans aucun test, et il n’y a de toute façon aucun vaccin pour son âge. »
L’immunité naturelle prise en compte en Allemagne
Depuis le début du mois de juillet en Allemagne, où vit cette famille, si vous pouvez prouver que vous êtes guéri du Covid et que vous avez ensuite un test Covid négatif, vous êtes considéré comme immunisé, pendant six mois en tout cas.
Mais aux États-Unis, où vit ma famille, même les personnes qui ont récupéré du Covid (et qui ont démontré une protection élevée grâce à des tests d’anticorps ou de cellules T) sont priées de se faire vacciner. En effet, les CDC incitent activement les Américains qui ont déjà eu le Covid à se faire vacciner.
Les responsables de la santé au niveau fédéral et local, par le biais des médias grand public et des médias sociaux, ainsi que sur leurs canaux officiels, insistent sur le fait que les vaccins Covid offrent une meilleure protection que l’immunité naturelle.
Les CDC recommandent la vaccination des personnes guéries du Covid
Une déclaration des CDC datant du mois d’août résume bien la position officielle : « Nouvelle étude des CDC : La vaccination offre une meilleure protection qu’une infection antérieure au Covid-19. »
« Si vous avez déjà eu le Covid-19 auparavant, veuillez quand même vous faire vacciner », a exhorté la directrice des CDC, le Dr Rochelle Walensky, durant la déclaration. « Se faire vacciner est le meilleur moyen de se protéger et de protéger son entourage, d’autant plus que le variant Delta, plus contagieux, se répand dans le pays. »
Qu’en est-il vraiment ?
Malgré les gros titres sensationnalistes, la réinfection par le Covid-19 semble être extrêmement rare. Si vous n’êtes pas vacciné et que vous avez eu le Covid, les chances de le contracter à nouveau sont minces. Un rapport préliminaire de scientifiques israéliens montre que sur 149 735 personnes en Israël présentant une infection confirmée au Covid-19 (documentés par des tests PCR positifs), seules 154 personnes présentaient des signes de réinfection, soit environ 1 sur 1 000.
Une autre étude suggère toutefois que les risques de réinfection sont encore plus faibles que 1 sur 1 000. Des scientifiques de la Cleveland Clinic, qui ont examiné non moins de 52 238 employés, n’ont trouvé aucun cas de réinfection chez les personnes non vaccinées précédemment atteintes du SRAS-Co-V-2.
Ainsi, les chercheurs ont conclu que « les personnes qui ont eu le SRAS-CoV-2 ont peu de chances de bénéficier de la vaccination contre le Covid-19, et que les vaccins peuvent être administrés en toute sécurité en priorité aux personnes qui n’ont pas été infectées auparavant ».
L’immunité naturelle protège contre tous les sarbecovirus
Les avantages de l’immunité acquise naturellement peuvent aller au-delà de la protection contre le Covid. Le SRAS-CoV-2, le virus à l’origine du Covid-19, fait partie d’une famille de virus appelés « sarbecovirus ». Les symptômes de ce sous-genre de coronavirus, varient beaucoup d’une personne à l’autre, mais les sarbecovirus engendrent le plus souvent des « syndromes respiratoires aigus sévères » (SRAS ou SARS en anglais). Le nom « sarbecovirus » est d’ailleurs un acronyme constitué des premières syllabes de « SARS-like bêta coronavirus ». Souvent, tout commence par une fièvre et des douleurs corporelles.
Il y a déjà eu deux épidémies de SRAS. En 2003, une épidémie dont on pense qu’elle a commencé en Chine en 2002 a infecté environ 8 098 personnes et entraîné environ 774 décès, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une autre épidémie de SRAS de moindre ampleur s’est produite en 2004.
Ces deux épidémies se sont arrêtées d’elles-mêmes : les humains ont réussi à surmonter les maladies de manière naturelle, sans campagne massive de vaccination. Les recherches sur ces autres infections par des sarbecovirus sont limitées, mais il semble que lorsque nous acquérons une immunité naturelle contre un sarbecovirus, cela contribue à prévenir tous les sarbecovirus.
Pour étudier ce phénomène, des scientifiques de San Francisco ont prélevé le sang de personnes ayant déjà été infectées par le Covid (SRAS-CoV-2 et SRAS-Co-V) et ont évalué 12 anticorps dans le sang. Comme le rapporte la revue Nature, les chercheurs californiens ont découvert qu’un anticorps en particulier, le S2H97, était capable d’adhérer aux domaines de liaison de tous les sarbecovirus testés par eux. Ils ont alors examiné l’efficacité de cet anticorps sur des hamsters et ont constaté qu’il empêchait les rongeurs de tomber malades.
Il semble donc que ce « super anticorps », acquis naturellement, empêche globalement tous les coronavirus provoquant les SRAS de se propager à d’autres cellules.
Si cette recherche promeut initialement de développer un vaccin à grande échelle grâce au S2H97, elle montre surtout que l’immunité naturelle présente des avantages concrets et durables.
Maladie virale : l’immunité naturelle offre une protection durable
Pour d’autres maladies infectieuses causées par d’autres virus, l’immunité naturelle est souvent apparue comme offrant une protection plus durable que l’immunité vaccinale. Par exemple, une étude menée en 2017 auprès d’adultes en République Tchèque et publiée dans la revue scientifique PLOS One a montré que la protection la plus élevée contre la rougeole, mesurée par les taux d’anticorps dans le sang des personnes, concernait les individus de plus de 50 ans qui avaient été infectés naturellement avant la mise en place d’un vaccin contre la rougeole.
Une autre recherche sur la grippe porcine (H1N1), publiée dans le Journal of Experimental Medicine en 2011, a révélé la présence d’anticorps « extraordinairement » puissants dans le sang de 9 personnes ayant contracté la grippe porcine naturellement et s’en étant remises.
Là encore, cette recherche a été présentée par les médias comme prometteuse de grandes avancées scientifiques, la preuve qu’il serait enfin possible de mettre au point un vaccin unique contre les différentes souches du virus de la grippe.
En réalité, cette recherche démontrait surtout que la réponse immunitaire développée lors de la guérison n’était pas une immunité de courte durée, mais constituait une protection durable et efficace pour prévenir un large éventail d’infections virales.
Le SRAS-CoV-2 étant un nouveau virus et les vaccins pour s’en protéger n’étant disponibles que depuis janvier, empiriquement, il n’est pas possible de connaître la protection à long terme offerte par l’infection ou les vaccins.
Toutefois, au fur et à mesure de l’arrivée des données, il apparaît que même une infection légère peut conférer une protection solide contre l’infection par le Covid-19. Une étude datant de juillet a évalué 254 patients atteints de l’infection au Covid-19 pendant une période allant jusqu’à 8 mois et a constaté des « réponses immunitaires durables et globales », même chez les patients atteints d’une forme légère du Covid-19.
D’autres données récentes suggèrent également que l’immunité naturelle est durable. Une étude finlandaise publiée en septembre dans l’European Journal of Immunology a montré que chez les patients ayant récupéré du Covid, la protection contre la réinfection persistait pendant plus d’un an.
L’immunité naturelle meilleure que la vaccination
Une autre étude de grande envergure, publiée en août, a examiné les statistiques de 2,5 millions d’Israéliens et a révélé que « l’immunité naturelle confère une protection plus durable et plus forte contre l’infection, la maladie symptomatique et l’hospitalisation causées par le variant Delta du SRAS-CoV-2, que l’immunité induite par le vaccin à deux doses BNT162b2 ».
Cette étude israélienne a révélé que les personnes vaccinées qui n’avaient pas été infectées auparavant avaient 6 à 13 fois plus de chances d’être infectées par le Covid-19 que les personnes non vaccinées qui avaient déjà eu la maladie.
« C’est un exemple classique de la façon dont l’immunité naturelle est vraiment meilleure que la vaccination », a déclaré pour Science.org Charlotte Thalin, chercheuse en immunologie et spécialiste en médecine interne, basée à Stockholm, en Suède.
La promotion des vaccins par les CDC : quels fondements scientifiques ?
Étant donné la protection naturelle fournie aux personnes qui se remettent du Covid, pourquoi les CDC sont-ils si désireux de faire vacciner tous les Américains éligibles, même ceux qui se sont rétablis et ont acquis une immunité naturelle ?
Dans leurs communiqués de presse, les CDC n’ont jamais mentionné que deux rapports.
Le premier rapport, reposant sur une enquête menée dans le Kentucky, montre que des personnes non vaccinées sont presque 2,5 fois plus susceptibles d’être réinfectées par le Covid que des personnes entièrement vaccinées.
Le second rapport du CDC a été cosigné par plus de 40 médecins et responsables de la santé publique – dont plusieurs ont des liens directs avec les sociétés pharmaceutiques qui fabriquent ces vaccins, et en tirent profit.
Le rapport examine les taux d’hospitalisation des adultes âgés de 65 ans et plus. Il conclut que « chez les adultes âgés de 65 à 74 ans, l’efficacité de la vaccination complète pour prévenir les hospitalisations est de 96 % pour Pfizer-BioNTech, 96 % pour Moderna et 84 % pour Janssen Covid-19 ».
Ce second rapport exclut les patients hospitalisés qui n’ont reçu qu’une seule dose de vaccin moins de 14 jours auparavant.
C’est un rapport imprécis, étant donné qu’on ne sait pas si les patients vaccinés ou non vaccinés ont des antécédents d’infection.
Globalement, ce rapport ne permet en aucun cas de savoir si l’immunité vaccinale est plus durable que l’immunité naturelle. De ce fait, il n’apporte aucune preuve pour justifier que les patients guéris du Covid doivent se faire vacciner.
Les CDC n’ont pas mentionné d’autres études avançant des résultats contraires à ceux de l’étude du Kentucky. On ne sait pas si l’agence a examiné ces études et trouvé l’étude du Kentucky plus solide ou si elle n’a tenu compte que de l’étude du Kentucky pour élaborer sa politique consistant à obliger les personnes antérieurement infectées à se faire vacciner.
Toujours est-il qu’en général, jusqu’à aujourd’hui, la science a accrédité la supériorité de l’immunité naturelle. De ce fait, bien des personnes se sont retrouvées dans des positions difficiles. Ce fut le cas, par exemple de Mme Laurie Lentz-Marino, 61 ans, qui a récemment démissionné de son poste d’enseignante en raison des décrets sur les vaccins et les masques au collège.
Nombreux sont ceux qui ont du mal à trouver un équilibre entre les conséquences dramatiques qui résultent d’un non-respect des décrets de vaccination et leur propre compréhension de ce qui est vraiment bon pour leur santé.
« L’immunité induite par les vaccins ne pourra jamais être aussi durable et robuste que l’immunité acquise naturellement », a déclaré Mme Lentz-Marino, qui a enseigné la chimie et la biologie au Mount Holyoke College de South Hadley, dans le Massachusetts, pendant plus de 20 ans. « Le système immunitaire humain sait ce qu’il fait. Nous sommes une espèce incroyablement performante. Il n’y aurait pas près de 8 milliards de personnes sur la planète autrement. »
« C’est une triste plaisanterie de penser que nous savons mieux que Mère Nature. Nous allons dans la mauvaise direction. C’est vraiment arrogant de penser que nous pouvons redessiner nos systèmes immunitaires. »
Jennifer Margulis, Ph.D., est une journaliste primée et l’auteur de « Your Baby, Your Way : Taking Charge of Your Pregnancy, Childbirth, and Parenting Decisions for a Happier, Healthier Family » (Votre bébé à votre façon : Prendre en charge votre grossesse, l’accouchement et les décisions parentales pour une famille plus heureuse et en meilleure santé). Boursière Fulbright et mère de quatre enfants, elle a travaillé sur une campagne pour la survie des enfants en Afrique de l’Ouest, a plaidé pour la fin de l’esclavage des enfants au Pakistan à une heure de grande écoute en France et a enseigné la littérature postcoloniale à des étudiants non traditionnels dans le centre d’Atlanta. Pour en savoir plus, consultez le site JenniferMargulis.net.
Rejoignez-nous sur Telegram pour des informations libres et non censurées :
? t.me/Epochtimesfrance
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.