ASIE / PACIFIQUE

L’Inde annonce l’interdiction supplémentaire de plus de 100 applications principalement chinoises

septembre 4, 2020 16:32, Last Updated: septembre 4, 2020 16:32
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L’Inde a maintenant interdit plus de 200 applications mobiles, principalement chinoises, estimant que la collecte de données des utilisateurs constituait un risque pour la sécurité nationale.

Le ministère indien de l’Électronique et de la Technologie de l’information a publié la dernière interdiction le 2 septembre, nommant un total de 118 applications mobiles, selon un communiqué de presse du gouvernement. Il s’agit de la troisième liste d’applications interdites depuis le mois de juin.

Les 118 applications « se sont engagées dans des activités qui [sont] préjudiciables à la souveraineté et à l’intégrité de l’Inde, à la défense de l’Inde, à la sécurité de l’État et à l’ordre public », a déclaré le ministère.

Parmi les applications interdites figurent deux applications du géant chinois de la recherche Baidu, les applications de paiement en ligne Alipay et Mobile Taobao, toutes deux développées par le géant chinois du commerce électronique Alibaba, une application destinée aux actualités de la société technologique chinoise Sina, l’application de vidéoconférence VooV Meeting du géant technologique chinois Tencent et une application de commerce électronique appelée ShareSave, développée par le fabricant chinois de téléphones portables Xiaomi.

De nombreux autres jeux mobiles sont développés par des géants technologiques chinois ou par des sociétés leur appartenant, notamment Arena of Valor et PlayerUnknown’s Battlegrounds (propriété de Tencent), et Cyber Hunter (développé par NetEase).

Le ministère a déclaré avoir reçu des « informations crédibles » selon lesquelles ces applications « collectent et partagent des données de manière détournée et compromettent les données personnelles et les informations des utilisateurs », sur la base de certaines fonctions intégrées à ces applications, des demandes d’autorisation des utilisateurs et des informations partagées sur ces applications.

Selon le ministère, l’interdiction a été émise après une forte demande du secteur public ainsi que des préoccupations exprimées par des responsables indiens de tous les horizons politiques.

« Cette décision est une mesure destinée à assurer la sûreté, la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien », a conclu le ministère.

Cette interdiction intervient à un moment où les tensions entre l’Inde et la Chine s’intensifient. À la mi-juin, un affrontement meurtrier dans la région frontalière contestée de la vallée de Galwan a fait 20 morts parmi les soldats indiens et un nombre inconnu de victimes chinoises. Les tensions se sont encore accrues récemment lorsque l’Inde et la Chine se sont accusées mutuellement de violer les accords frontaliers dans la zone proche du lac Pangong Tso, situé au Ladakh.

Les populaires applications de partage de vidéos TikTok et de messagerie WeChat figuraient parmi les 59 applications chinoises interdites dans la première liste noire publiée en Inde le 29 juin. Puis, 47 autres applications chinoises ont été interdites fin juillet, la plupart étant des clones et des variantes des applications interdites au mois de juin, telles que TikTok Lite.

Le journal chinois Global Times, dirigé par l’État, a réagi avec colère à la dernière interdiction indienne. Dans un article publié mercredi, il a accusé l’Inde d’avoir de « mauvaises intentions » derrière cette décision afin d’attiser les tensions entre les deux pays.

Le gouvernement américain a exprimé son soutien à l’Inde dans son conflit frontalier avec la Chine. Le secrétaire adjoint Stephen Biegun, s’exprimant lors du forum sur le partenariat stratégique entre les États-Unis et l’Inde le 31 août, a déclaré que la stratégie américaine était de « faire reculer la Chine dans tous les domaines ».

« Nous le faisons pour répondre à des demandes démesurées qui visent à revendiquer un territoire souverain, que ce soit dans la vallée de Galwan en Inde, à la frontière entre l’Inde et la Chine, ou dans le Pacifique Sud », a déclaré M. Biegun.

L’administration Trump a cherché à répondre aux menaces que représentent les applications chinoises.

Le 6 août, le président Donald Trump a ordonné l’interdiction des transactions américaines avec TikTok et WeChat et leurs sociétés mères, respectivement ByteDance et Tencent. Le 14 août, Donald Trump a publié un autre ordonnance, donnant à ByteDance 90 jours pour vendre ses activités TikTok aux États-Unis.

Le 31 août, le conseiller commercial de la Maison-Blanche, Peter Navarro, a déclaré à Fox Business que d’autres applications chinoises pourraient être interdites.

« Il est essentiel que notre pays n’utilise pas d’applications fabriquées en Chine, ou qui peuvent prendre nos données et les transférer sur des serveurs installés en Chine », a déclaré M. Navarro.

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