INTERNATIONAL

L’Inde et Modi accueillent Trump en fanfare

février 24, 2020 6:30, Last Updated: février 24, 2020 6:51
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L’Inde offre lundi à Donald Trump un accueil grandiose et haut en couleurs, lançant la visite d’État de deux jours du président américain avec un meeting géant aux côtés de Narendra Modi puis une escapade au Taj Mahal.

La première journée de ce déplacement est l’occasion d’un pas de deux soigneusement chorégraphié entre le locataire de la Maison Blanche et le Premier ministre indien, avec mise en scène de leur alchimie personnelle sur fond de frictions commerciales causées par leurs protectionnismes respectifs.

L’Inde un potentiel contrepoids à la montée de la Chine

Les deux parties se réservent les discussions sur le fond des dossiers pour la série d’entretiens bilatéraux mardi à New Delhi. L’Inde est un allié stratégique pour les États-Unis en Asie, qui voient en elle un potentiel contrepoids à la montée en puissance de la Chine dans la région.

« Tellement hâte d’être avec mes grands amis en Inde ! », a tweeté le président républicain avant d’embarquer à bord de son avion Air Force One pour son premier voyage officiel dans le pays d’Asie du Sud.

Le président se rend d’abord au Gujarat (ouest), riche État dont est originaire Narendra Modi et que le nationaliste hindou a gouverné jusqu’à son arrivée à la tête de la nation de 1,3 milliard d’habitants en 2014.

Mettre la ville sur son trente-et-un

Les autorités d’Ahmedabad s’affairent nuit et jour ces derniers temps pour mettre la ville sur son trente-et-un. D’immenses panneaux célébrant la complicité des deux hommes ont fleuri le long du parcours qu’empruntera le cortège américain. Une armée de balayeurs nettoie les déchets sur les routes.

-Un homme se tient au sommet de l’immeuble et regarde le stade Sardar Patel à Ahmedabad le 23 février 2020, avant la première visite officielle du président américain Donald Trump en Inde. Photo de MONEY SHARMA / AFP via Getty Images.

La municipalité a aussi chargé une équipe spéciale d’évacuer les chiens et vaches errants du secteur. Quelque 45 singes, qui pullulent dans les métropoles indiennes, ont été capturés dans la zone et relâchés loin de là.

Le président américain aura également droit à un mur flambant neuf, construit non le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique mais devant un bidonville situé sur le trajet que sa limousine blindée devrait emprunter.

Le gouvernement indien, est accusé de vouloir cacher la pauvreté

Ses résidents accusent le gouvernement indien, qui s’en défend, de vouloir cacher la pauvreté des yeux du magnat de l’immobilier. « Le caniveau dans lequel nous vivons, Trump ne le verra pas », a déploré auprès de l’AFP Sardar Sarania, un habitant de ce bidonville.

La réception de Donald Trump commencera par un « road show » de plusieurs kilomètres dans Ahmedabad, itinéraire jalonné d’affiches et d’estrades où des acteurs joueront des scènes célébrant la diversité de l’Inde.

Construction achevée pour l’occasion

MM. Trump et Modi tiennent à la mi-journée un meeting conjoint dans le plus grand stade de cricket du monde, dont la construction a été achevée pour l’occasion, d’une capacité de 110.000 sièges.

Cet événement, intitulé « Namaste Trump » (« Bonjour Trump » en hindi), est le retour de faveur de l’Indien au président américain pour un grand meeting similaire entre les deux hommes aux Etats-Unis, « Howdy Modi », organisé à Houston (Texas) en septembre dernier.

Donald Trump s’envole ensuite pour la ville d’Agra et son emblématique Taj Mahal afin d’assister, en compagnie de son épouse Melania, au coucher de soleil sur le somptueux mausolée moghol.

D’importantes quantités d’eau relâchées dans la Yamuna

Les autorités indiennes ont relâché d’importantes quantités d’eau dans la Yamuna, le fleuve pollué qui coule au pied du monument érigé au XVIIe siècle par l’empereur Shah Jahan, afin que le couple présidentiel ne soit pas dérangé par les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent habituellement.

La venue de Donald Trump en Inde ne devrait pas être l’occasion d’annonces majeures. Les deux pays sont engagés dans un bras de fer commercial depuis l’année dernière mais, faute de terrain d’entente à ce jour, aucun grand accord commercial ne devrait être conclu lors de cette visite.

Washington s’irrite du protectionnisme historique du géant d’Asie du Sud et juge que les entreprises américaines n’ont pas un accès suffisant à son marché intérieur.

Les deux dirigeants devraient tout de même signer le contrat d’achat par New Delhi d’hélicoptères militaires américains pour un montant de 2,4 milliards de dollars.

 

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