L’Indonésie n’achètera plus d’avions Airbus si la France refuse de soutenir sa production d’huile de palme

22 août 2018 21:40 Mis à jour: 22 août 2018 21:40

L’Indonésie vient d’annoncer qu’elle souhaitait installer des usines destinées à fabriquer des biocarburants à base d’huile de palme en France et aux États-Unis. Une condition préalable à l’achat d’avions de ligne auprès des compagnies Airbus et Boeing.   

Premier producteur mondial d’huile de palme, l’Indonésie veut trouver de nouveaux débouchés pour sa production.

Deuxième activité exportatrice du pays, la production d’huile de palme n’est pourtant plus en odeur de sainteté en Europe et aux États-Unis, où plusieurs militants écologistes dénoncent vigoureusement son impact sur l’environnement.

Déforestation, propagation d’incendies liés à la technique des brûlis utilisée pour fertiliser les terres, diminution de la biodiversité : l’expansion des plantations de palmeraies n’est pas sans conséquences pour les forêts de l’archipel.

Troisième plus grande forêt tropicale au monde derrière celles situées en Amazonie et au bassin du Congo, la canopée indonésienne a perdu près de 6 millions d’hectares entre 2000 et 2012 selon le magazine Geoqui n’oublie cependant pas de mettre en avant la lourde responsabilité des industries de la pâte à papier.

Les industries minières ne sont d’ailleurs pas en reste, comme l’explique le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui souligne également que les palmeraies sont loin d’être les seules responsables de la déforestation qui touche l’Indonésie.

Selon l’établissement public, les palmeraies ne représenteraient que 3 millions d’hectares sur les 21 millions qui se sont volatilisés entre 1990 et 2005,  soit environ 15 % des surfaces disparues.

Crédit : MOHD RASFAN/AFP/Getty Images

Très critiquée par de nombreux défenseurs de l’environnement, l’industrie de l’huile de palme fait toutefois vivre des millions d’Indonésiens. Elle a aussi largement contribué à la diminution de la pauvreté, ainsi qu’à l’émergence d’une classe moyenne rurale dans le pays.

Autant de raisons pouvant expliquer l’injonction du ministre du Commerce de l’archipel indonésien, qui a demandé aux États-Unis et à la France d’autoriser l’implantation de compagnies spécialisées dans la production de kérosène à base d’huile de palme sur leurs territoires respectifs.

« Nous avons demandé que les entreprises indonésiennes soient autorisées à produire du biocarburant pour avion aux États-Unis », a expliqué Enggartiasto Lukita – le ministre du Commerce indonésien – à l’agence Reuters le 21 août.

Il a précisé avoir transmis la même requête au gouvernement français.

Crédit : ADEK BERRY/AFP/Getty Images

Des exigences qui interviennent au moment où les Occidentaux veulent réduire la part de l’huile de palme dans la fabrication de biocarburants pour « limiter son impact sur l’environnement ».

Bruxelles s’est en effet engagée à mettre progressivement un terme à son utilisation dans les agrocarburants à compter de 2030, tandis que les États-Unis ont récemment imposé de lourdes taxes sur l’importation des biocarburants indonésiens.

Le ministre du Commerce de l’archipel le plus peuplé du Sud-Est asiatique a déclaré que son pays arrêterait d’acheter des avions aux deux compagnies si elles ne tenaient pas compte de ses demandes.

Selon Enggartiasto Lukita, les États-Unis lui auraient déjà fait savoir qu’ils comptaient répondre « positivement » à ses exigences.

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