Le vice-président du RN Sébastien Chenu a dénoncé jeudi « un parquet au service d’une mission politique » au lendemain de réquisitions contre Marine Le Pen comprenant la demande d’une peine de cinq ans d’inéligibilité, une manière selon lui de « la faire sortir du jeu politique » pour la présidentielle de 2027.
« Dans quel pays vivrions nous dans lequel on empêcherait à la principale femme politique, la femme politique la plus populaire dans les sondages, Marine Le Pen, (…) de pouvoir se présenter », a critiqué Sébastien Chenu sur RMC-BFMTV.
Le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a critiqué jeudi le « grand numéro d’hypocrisie » joué par l’extrême droite qui a dénoncé une « atteinte à la démocratie » après la peine d’inéligibilité requise contre Marine Le Pen au procès des assistants des eurodéputés RN.
« Qu’on arrête avec le déni de démocratie », de faire comme si le Rassemblement national (RN) « ne serait pas capable de présenter un candidat : ils ont un candidat de rechange, il s’appelle Bardella, il n’attend que cela », a déclaré sur RTL cet adversaire historique de la triple candidate à la présidentielle.
« La démocratie, c’est aussi le respect de la justice », a-t-il lancé, rappelant qu’en 2004, au moment du procès d’Alain Juppé dans le dossier des emplois fictifs du RPR, où le potentiel candidat à la présidentielle avait été touché par une peine d’inéligibilité, Marine Le Pen avait estimé qu’« il y en a marre de ces élus qui détournent de l’argent ».
Mercredi à Paris, l’accusation a requis cinq ans de prison, dont deux ans de prison ferme, et cinq ans d’inéligibilité contre Marine Le Pen, qui était selon elle au « centre » d’un « système organisé » visant à faire du parlement européen la « vache à lait » du RN.
Quant à l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui a critiqué ces réquisitions car selon lui « combattre Marine Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs », « il n’aurait pas dû dire ça », a estimé Xavier Bertrand, qui est un de ses proches.
« Ou alors il va au bout de sa pensée et il dépose une proposition de loi pour supprimer l’inéligibilité », a-t-il avancé. « Mais en attendant, la loi existe, elle s’applique à tous et personne n’est au-dessus des lois ».
« La loi s’applique à tout le monde », a renchéri sur Public Sénat la ministre chargée des Relations avec le Parlement Nathalie Delattre qui a trouvé « choquant » le commentaire de Gérald Darmanin.
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