Après Rima Hassan, la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot est convoquée par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ». « Aucune convocation, aucune intimidation de quelque nature que ce soit ne nous empêchera de protester contre le génocide en cours contre le peuple palestinien », a-t-elle déclaré sur X.
Quelques jours après la convocation de la candidate aux élections européennes Rima Hassan par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme », c’est au tour de la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale Mathilde Panot. Cette dernière a annoncé mardi être convoquée par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » ouverte à la suite d’un communiqué du groupe parlementaire publié le 7 octobre, jour de l’attaque sans précédent menée par le mouvement terroriste Hamas contre Israël. Ce communiqué avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l’attaque du Hamas, décrite comme « une offensive armée de forces palestiniennes » et « l’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens.
Une instrumentalisation grave de la justice
« C’est la première fois dans toute l’histoire de la Cinquième République qu’une présidente d’un groupe d’opposition à l’Assemblée nationale est convoquée pour un motif aussi grave », a assuré l’élue dans un communiqué.
« J’alerte solennellement sur cette instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques », a ajouté la députée du Val-de-Marne. Elle accuse le « régime macroniste » d’avoir « transgressé toutes les limites imaginables ».
Cette convocation « intervient à la suite d’une longue liste d’autres tentatives de faire taire les voix en faveur de la paix », déclare t-elle. Mme Panot cite les annulations des conférences de Rima Hassan et de Jean-Luc Mélenchon et de « plusieurs personnalités engagées », mais également la condamnation du secrétaire départemental de la CGT du Nord « pour un tract pour la paix ». « Un abus de pouvoir de république bananière », avait fustigé le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, après l’annulation des conférences.
« Ma cliente répondra à cette convocation et il ne peut y avoir de doute quant à l’issue judiciaire qui y sera donnée tant aucun de ses propos ne peuvent être qualifiés de la sorte », a fait savoir son avocate auprès de France Télévisions.
J’ai reçu ce jour une convocation pour être entendue dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ».
Nous ne nous tairons pas. Aucune convocation, aucune intimidation de quelque nature que ce soit ne nous empêchera de protester contre le génocide en cours contre le… pic.twitter.com/E3RCNJZOzx
— Mathilde Panot (@MathildePanot) April 23, 2024
Mme Hassan « représentante des idées que véhicule le Hamas »
Cette nouvelle intervient quatre jours après que la candidate aux élections européennes Rima Hassan, septième sur la liste insoumise de Manon Aubry, a également annoncé sa convocation par la police judiciaire pour « apologie du terrorisme ».
« J’estime n’avoir rien à me reprocher, m’être toujours exprimée de manière critique à la fois envers le Hamas et son mode opératoire terroriste mais aussi d’Israël », avait-elle réagi vendredi auprès de l’AFP.
Mme Hassan « est la représentante des idées que véhicule le Hamas », a ainsi notamment dénoncé le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Sylvain Maillard. En cause notamment, une interview au média Le Crayon où elle est accusée d’avoir estimé après le 7 octobre qu’il était « vrai » que le mouvement islamiste palestinien Hamas mène une action légitime. La militante avait également déclaré que l’État d’Israël ne disposait pas de droit de défense et qu’une solution à deux États était impossible. Celle qui qualifie Israël d’« entité coloniale fasciste », dit maintenant s’inscrire, en tant que « responsable politique », « dans le cadre de deux États côte à côte ».
Pour rappel Rima Hassan estime que les actions du Hamas sont « légitimes » et qu’Israël n’a pas le droit de se défendre. Et c’était après le massacre du 7 octobre . pic.twitter.com/8MxfMqEbKR
— Ian Levant 🇫🇷🎗️ (@ian_levant) April 18, 2024
Une plainte de la part de l’Organisation juive européenne
« Les convocations judiciaires sont à l’initiative de l’Organisation juive européenne », a indiqué le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard. À l’instar de plusieurs représentants de LFI, Mathilde Panot fait l’objet d’une plainte de la part de l’Organisation juive européenne (OJE) concernant des propos tenus après l’attaque du 7 octobre.
« Mme Panot est convoquée, c’est très bien », a simplement indiqué à l’AFP Me Muriel Ouaknine-Melki, avocate et présidente de l’OJE, refusant de commenter plus.
Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier a pour sa part rappelé sur X avoir saisi la justice « contre plusieurs élus LFI ». « Six mois plus tard, le travail paie », a-t-il ajouté.
Les Insoumis dénoncent une instrumentalisation de la justice, assurant qu’on leur fait payer leur soutien aux Palestiniens et leur utilisation du terme « génocide » pour qualifier la situation à Gaza.
« Toute la sphère politique et intellectuelle anti-génocide est menacée. Un événement sans précédent dans l’histoire de notre démocratie. On sait dorénavant qui menace la liberté de conscience et pourquoi: protéger un génocide ! », a lancé sur X Jean-Luc Mélenchon après l’annonce de la convocation par la police de la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot.
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