Dans une « pendule » du 29 janvier dernier, nous alertions sur le fait que l’interdiction pure et simple de tous les produits néonicotinoïdes en France allait provoquer la mort de la filière sucrière. Un peu plus d’un mois plus tard, la coopérative Tereos souhaite fermer sa sucrerie située à Escaudœuvres dans le Nord. La fermeture d’une distillerie du groupe, dans la Marne, devrait également suivre. Ce sont donc respectivement 123 et 26 emplois qui vont être supprimés, pour l’instant…
La raison de cette fermeture est claire : la production de betteraves sucrières baisse drastiquement en France, et particulièrement autour d’Escaudœuvres. Les rendements, comme les surfaces, chutent. Il faut 110 jours de travail à l’usine pour pouvoir être rentable. Avec la production actuelle, la prochaine campagne ne serait que de 45 jours, grand maximum. La fermeture est donc inévitable.
Avec la décision européenne du 20 janvier qui bannit l’enrobage de semences, couplée à l’interdiction franco-française de l’acétamipride (utilisable dans les autres pays européens jusqu’en 2033), toutes les autres sucreries françaises sont en danger. Sans néonicotinoïdes, les pucerons propageront le virus de la jaunisse qui peut entrainer jusqu’à 50 % de perte de rendements et un manque à gagner pouvant monter à 1 000 € par hectare. Pour continuer à travailler, les agriculteurs vont devoir se réorienter vers d’autres cultures et la betterave sucrière disparaitra peu à peu de l’Hexagone. Les usines fermeront, les emplois disparaitront, et le sucre, lui, qui viendra de l’étranger, sera obtenu avec l’aide de produits phytosanitaires interdits en France. C’est sans doute cela, l’écologisme technocratique.
Article écrit par Aymeric Belaud. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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