L’histoire peut expliquer beaucoup de choses sur la politique internationale. Les États-Unis ont été fondés par des colons en quête d’indépendance. Voulant se libérer de l’Angleterre et prêts à se débrouiller seuls, ils ont accepté à contrecœur de s’unir à des fins de défense et de commerce.
Le système qu’ils ont créé a établi que le gouvernement fédéral avait des pouvoirs limités. La plupart des pouvoirs sont restés entre les mains du peuple et des gouvernements locaux (ou États américains).
Les premiers Américains ont créé un système économique fondé sur le libre-échange et un accord équitable entre personnes compétentes. L’innovation, le travail dur et le développement de nouvelles idées ont été encouragés et récompensés. Les inventeurs, les artistes, les auteurs et les marchands qui fournissaient un service ou un produit désiré trouvaient généralement des gens qui étaient disposés à les rémunérer, parfois généreusement.
Le communisme, en revanche, a été fondé sur la lutte des classes. On disait aux salariés prolétaires que ceux qui leur étaient opposés n’avaient rien à voir avec les divisions géographiques, mais provenaient des différences de classes. On leur disait que la bourgeoisie opprimait la classe ouvrière en maintenant les salaires aussi bas que possible. Les travailleurs du monde entier ont été appelés à s’unir dans une lutte commune contre les « capitalistes » où qu’ils se trouvaient.
Alors que le libéralisme capitaliste récompense les personnes qui apportent de nouvelles idées, le modèle collectiviste communiste soutient que l’autorité centrale a déjà les meilleures idées et qu’il ne suffit que de les mettre en œuvre. En fait, le communisme a besoin que tous les membres de la société (ou du moins l’écrasante majorité d’entre eux) se soumettent à la planification centrale. Ça ne marche pas bien s’il y en a qui ne se soumettent pas.
Cela permet d’expliquer le penchant inévitable du communisme au totalitarisme. Par contre, le capitalisme vise naturellement la liberté en s’éloignant du commandement et du contrôle.
Un capitaliste n’est que très peu affecté par les pratiques communistes appliquées dans d’autres pays que le sien. Le communisme dans d’autres pays peut limiter les opportunités commerciales, mais il n’affecte pas fondamentalement le système d’un pays à l’économie libérale. En revanche, une société communiste est fortement affectée par des marchés libres qui existent en dehors de son système. Ces marchés reflètent la vraie valeur des biens et des services, renforcent le marché noir dans les pays sous régime communiste et incitent les gens à regarder ailleurs et au-delà du système communiste contrôlé.
Ainsi, les communistes ont un désir naturel d’étendre leur doctrine au-delà de leurs frontières et de supprimer les marchés libres.
Le Parti bolchévique russe s’est tourné vers l’internationalisme dès qu’il a pris le pouvoir après la Révolution russe d’octobre 1917. Par la suite, l’Union soviétique a été présentée comme la « patrie du communisme » à partir de laquelle la révolution allait se répandre dans le monde entier. Par conséquent, les responsables soviétiques installaient des liens internationaux avec les partis et gouvernements communistes et de gauche, mais ils sont allés beaucoup plus loin que cela. Ils ont créé de nouvelles organisations internationales ou infiltré des organisations existantes dans le but de propager leur idée et mettre en œuvre leur stratégie.
En pleine période de sa croissance, le KGB de l’URSS a créé de nombreuses agences qui se faisaient passer pour des organisations internationales indépendantes. Bien sûr, en réalité, elles n’étaient que des façades pour diffuser la propagande communiste. Parmi ces organisations de façade figurent, par exemple, le Conseil mondial pour la paix (avec des antennes dans 112 pays), la Fédération syndicale mondiale (avec des antennes dans 90 pays), la Fédération démocratique internationale des femmes (avec des antennes dans 129 pays), l’Union internationale des étudiants (avec des antennes dans 152 pays) et la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (avec des antennes dans 210 pays).
L’une des plus grandes de ces organisations, le Conseil œcuménique des Églises (COE), a été infiltrée et contrôlée par les services secrets russes dès 1961. Les archives de Mitrokhin, une volumineuse collection de documents de renseignement étranger russe sortis clandestinement de l’Union soviétique en 1992, contiennent des données personnelles et les noms de code de nombreux prêtres orthodoxes russes envoyés au COE afin d’influencer ses délégués et sa politique. En 1975, les services secrets soviétiques ont même réussi à faire élire leur agent, le métropolite Nikodim (nom de code « Svyatoslav »), à la présidence du COE.
En 1985, le COE a élu son premier secrétaire général, un marxiste déclaré et zélé : Emilio Castro. Bien qu’il ait été expulsé d’Uruguay à cause de son extrémisme politique, il a dirigé le COE pendant sept ans. Lors de cette période, Castro a promu la « théologie de la libération » autorisée par le KGB – elle encourageait ses adeptes à soutenir les dictateurs marxistes tels que Hugo Chavez, Evo Morales, Manuel Zelaya et Daniel Ortega alors qu’ils transformaient leurs pays en dictatures de police du même genre que le KGB. Un document du KGB de 1989 se vantait : « Maintenant, l’ordre du jour du COE est le même que le nôtre. »
Après l’effondrement de l’Union soviétique, la plupart des institutions internationales créées par le Kremlin ont survécu et ont continué à diffuser les mêmes messages anti-occidentaux qu’elles avaient toujours diffusés. Le Conseil mondial de la paix, par exemple, s’est déplacé d’Helsinki à Athènes, mais il était toujours dirigé par Romesh Chandra – un président choisi par le KGB. Dans les années 1970, il a demandé à toutes les antennes nationales du CMP d’organiser des manifestations contre la guerre du Vietnam. Selon sa nouvelle charte, le CMP s’est « élargi pour devenir un mouvement de masse mondial » chargé de soutenir « les peuples et mouvements de libération » qui luttent « contre l’impérialisme ».
La Fédération syndicale mondiale (FSM), la deuxième plus grande des organisations internationales créées par le KGB, a également survécu à l’effondrement de l’Union soviétique. Elle a toujours son siège à Prague et utilise toujours la rhétorique anti-occidentale de la guerre froide. La FSM se fait appeler « la voix militante de 95 millions de travailleurs dans 130 pays ». En novembre dernier, en réponse à l’inquiétude de Donald Trump au sujet de la caravane de migrants s’approchant de la frontière sud des États-Unis, la FSM a publié sur son site Internet un communiqué de presse mensonger consacré à « l’autorisation [sic] du gouvernement américain à tirer sur la caravane d’immigrants à ses frontières ».
Le communiqué déclarait : « Ces décisions xénophobes et réactionnaires du gouvernement bourgeois américain cultivent le racisme et la haine, cachant les véritables raisons de la migration ; en d’autres termes, elles ne disent rien du pillage effectué par les monopoles et les multinationales nord-américains dans le but d’exproprier les ressources de l’Amérique latine… » Vous comprenez d’où cela provient.
Une autre organisation gérée par le KGB, la Fédération démocratique internationale des femmes (FIDF), a été créée à Paris en 1945. Elle a rapidement été interdite par les autorités françaises et contrainte de s’installer à Berlin-Est, où elle était soutenue par les régimes communistes de l’Allemagne de l’Est et de l’URSS. En 1995, la FIDF a adopté une nouvelle charte, demandant que les femmes du monde entier luttent contre la mondialisation des « soi-disant économies de marché », qui représente « la cause fondamentale de la féminisation croissante de la pauvreté dans le monde ».
L’année dernière, Skevi Koukouma, le vice-président de cette organisation, s’est adressé à la « mobilisation anti-impérialiste » organisée devant l’ambassade des États-Unis. Il a salué au nom de la FIDF « tous les gens du monde entier qui manifestent contre les nouvelles attaques menées par les États-Unis et leurs alliés contre la Syrie ».
Bien que toutes ces organisations cachent leurs véritables liens avec Moscou, elles avancent sans cesse des idées et des programmes qui soutiennent les intérêts du Kremlin. Elles sont d’excellents porte-voix de la désinformation communiste qui se poursuit. Parmi ces organisations, le Conseil œcuménique des Églises s’avère probablement l’organisation internationale la plus payante pour le communisme moderne.
En 2009, le métropolite russe Cyrille (nom de code « Mikhaylov »), qui avait été un représentant influent au COE et membre de son Comité central, a été élu patriarche de l’Église orthodoxe russe. En plus de ses fonctions au sein du COE, les dossiers semblent établir qu’il avait également été un officier actif du KGB.
Cyrille et d’autres dirigeants de l’Église orthodoxe russe ont ouvertement soutenu Vladimir Poutine durant sa campagne électorale présidentielle en 2012. C’est en protestant contre ce soutien que les chanteuses du groupe russe Pussy Riot ont été arrêtées. Pour sa part, Cyrille a décrit l’élection de Poutine comme « un miracle de Dieu ». Il a probablement fait référence à Pussy Riot lorsqu’il a critiqué ceux qui manifestaient pour des réformes démocratiques, en disant qu’ils émettaient des « cris perçants ».
Aujourd’hui, Poutine se présente comme le sauveur des valeurs chrétiennes en Russie. Bien entendu, il ne l’est pas, à moins que ces valeurs ne comprennent l’assassinat de ses opposants politiques (comme Boris Nemtsov), le meurtre de ses critiques (tels que le transfuge Alexander Litvinenko et la journaliste Anna Politkovskaïa) ou sa déclaration que l’effondrement de la tyrannie meurtrière de l’Union soviétique a été la « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle ».
Cependant, Poutine a réussi que beaucoup de gens croient à sa tromperie grâce à son culte de la personnalité en Russie, le patriarche Cyrille, la COE et surtout aux experts de diffamation communiste du Kremlin qui ont compris depuis longtemps comment utiliser les organisations internationales à des fins politiques.
Ronald J. Rychlak
Ronald J. Rychlak est titulaire de la chaire Jamie L. Whitten en droit et administration à l’Université du Mississippi. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Hitler, the War, and the Pope ; Désinformation (co-écrit avec Ion Mihai Pacepa) et The Persecution and Genocide of Christians in the Middle East (co-édité avec Jane Adolphe).
Le point de vue exprimé dans cet article est celui de son auteur et ne reflète pas nécessairement celui d’Epoch Times.
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