« Falestine », une jeune lionne maintenue en captivité au zoo de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, n’a jamais eu la chance d’être un petit félin normal. Afin de la rendre plus conviviale aux enfants, en janvier 2019, Falestine a été dégriffée alors qu’elle n’avait que 14 mois.
Après s’être fait arracher les griffes avec une paire de ciseaux et avoir eu ses blessures cousues, Falestine s’est vu confier un travail : jouer avec les visiteurs, surtout les enfants, afin de générer des revenus pour le zoo.
Anas Abdel Raheem, 12 ans, qui a rencontré Falestine au zoo de Rafah, a déclaré à l’AFP : « Je suis heureux parce que j’ai joué avec le lion et qu’il ne m’a pas mordu ni déchiré mes vêtements. Mes amis ont vu les photos que j’ai publiées sur Facebook et WhatsApp. »
Des images montrant Falestine en train d’être dégriffée, ainsi que des photos de personnes jouant avec la lionne après qu’elle a été dégriffée, ont suscité l’indignation de la part des militants en faveur de la protection des animaux.
Ces derniers affirment que la lionne a été soumise à d’ « horribles souffrances » en se faisant dégriffer.
Cependant, le propriétaire du zoo, Mohammed Jumaa, 53 ans, et le vétérinaire Fayyaz al-Haddad n’ont pas eu de remords pour avoir commis ce que les militants jugent cruel.
M. Jumaa a déclaré au journal : « J’essaie de réduire l’agressivité de la lionne pour qu’elle soit amicale avec les visiteurs. »
« Les griffes ont été coupées pour qu’elles ne poussent pas vite et que les visiteurs et les enfants puissent jouer avec elle », dit Fayez al-Haddad. « Nous voulons apporter le sourire et le bonheur aux enfants tout en augmentant le nombre de visiteurs dans le parc dont les dépenses sont élevées. »
M. al-Haddad affirme que la perte des griffes de la lionne ne signifie pas qu’elle « perd sa nature innée ». Or, Four Paws, une organisation caritative internationale vouée à la protection des animaux, a un avis différent.
Selon Four Paws, le dégriffage est « une procédure particulièrement agressive causant des dommages durables » aux grands félins, selon un communiqué publié sur MailOnline.
L’organisation a qualifié le dégriffage de la lionne de traitement horrible et cruel, ainsi que de « mutilation brutale ». Si le dégriffage était pratiqué sur un être humain, il équivaudrait à amputer les doigts d’une personne jusqu’à ses articulations.
Imaginez avoir les doigts amputés jusqu’aux articulations, quelle souffrance et détresse cela causerait-il ! Ce serait semblable à devenir une personne handicapée. C’est probablement ce que Falestine a ressenti après s’être fait enlever les griffes.
Malheureusement, les mises en garde des défenseurs des animaux sont restées lettre morte. En mars, le zoo de Rafah a annoncé son intention de procéder au dégriffage de deux autres lions, si nécessaire, et ce, sans vétérinaire.
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