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L’Iran refuse de renégocier l’accord nucléaire de 2015

septembre 21, 2017 9:00, Last Updated: septembre 21, 2017 7:37
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L’Iran refuse de renégocier l’accord nucléaire de 2015 et réagira avec « détermination » si Donald Trump, qualifié de « voyou », devait le dénoncer, a prévenu mercredi le président iranien Hassan Rohani devant l’ONU, au lendemain d’un virulent discours du président américain.

« Nous n’avons trompé personne » dans l’application de l’accord, mais Téhéran « réagira avec détermination » à toute violation du texte, a ajouté M. Rohani. Alors que les États-Unis menacent de plus en plus de dénoncer l’accord, il a jugé qu’il « serait dommage » qu’il « soit détruit par des nouveaux voyous en politique internationale ».

Mardi, le président américain avait attaqué l’Iran en le qualifiant « d’État voyou » et de « dictature corrompue », à la même tribune de l’Assemblée générale des Nations unies. Mercredi, le président iranien s’est fait le chantre de la « modération » et de la « démocratie ».

Le bras de fer sera au menu plus tard dans la journée à New York d’une réunion des pays signataires du texte historique, qui donnera lieu à la première rencontre entre le secrétaire d’État américain Rex Tillerson et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif depuis le changement d’administration américaine en janvier.

Au cœur de la crise, l’accord signé par Téhéran et les grandes puissances – dont les États-Unis –, que Donald Trump voue aux gémonies.

Le président américain doit « certifier » d’ici à la mi-octobre auprès du Congrès que Téhéran respecte bien ses engagements, censés garantir la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire. Une non certification ouvrirait la voie à une réimposition de sanctions déjà levées, casus belli pour Téhéran. Et équivaudrait selon certains diplomates européens à « une mort politique » du pacte bâti sur leur levée progressive en échange de l’engagement iranien de ne pas se doter de l’arme atomique.

Le milliardaire républicain a assuré mercredi avoir déjà pris sa décision, mais sans la dévoiler. « Ce qui est clair, c’est qu’il n’est pas heureux avec cet accord », a expliqué l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley sur la chaîne de télévision CBS.

L’éventualité d’une dénonciation inquiète les autres signataires: France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne. « Nous exhortons sans cesse les États-Unis à ne pas le déchirer. Je dois dire que les chances sont peut-être de 50/50 », a dit le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson au journal Guardian.

L’accord « est un exemple de la façon de résoudre une crise internationale à travers la politique et la diplomatie », a insisté pour sa part la diplomatie chinoise.

Amender l’accord de 2015

Pour tenter de le sauver, des tractations semblent en cours en coulisses pour apporter des « compléments » à ce qui a été acté en 2015.

Les États-Unis ne resteront dans l’accord que si des « changements » sont « introduits », car le texte « doit vraiment être revisité », a prévenu mardi Rex Tillerson. Selon lui, « le défaut le plus flagrant » est qu’il « ne fait que remettre le problème à plus tard ».

« Nous devons garder l’accord de 2015 car c’est un bon accord », a plaidé mercredi le président français Emmanuel Macron. Mais il a proposé « d’ajouter deux ou trois autres piliers » semblant répondre aux préoccupations américaines : « Un pour un meilleur contrôle des missiles balistiques et des activités balistiques, qui ne sont pas couverts par l’accord de 2015 ; un deuxième pour l’après-2025 parce que l’accord ne couvre pas la situation après 2025 ; et un troisième pour ouvrir des discussions avec l’Iran sur la situation actuelle dans la région ».

Washington reproche à Téhéran de « déstabiliser » le Moyen-Orient, notamment en Syrie, au Liban et au Yémen.

Mais le président Rohani a douché les espoirs de réouverture des débats : discuter avec un gouvernement qui choisirait de « bafouer ses engagements internationaux » serait une « perte de temps », a-t-il prévenu. Selon lui, « chaque mot de chaque moindre phrase » du texte a déjà été âprement négociée par les signataires et « retirer une seule brique ferait s’effondrer toute la construction ».

Plusieurs diplomates s’inquiètent en outre des répercussions négatives d’une volte-face américaine sur l’Iran, alors que la communauté internationale espère encore faire revenir la Corée du Nord à la table des négociations pour lui faire renoncer à ses propres ambitions nucléaires.

Selon Stewart Patrick, chercheur au Council on Foreign Relations, « les Nord-Coréens observent de près comment est traité l’Iran », pour voir « quel serait leur propre sort s’ils devaient un jour accepter de renoncer à leurs armes nucléaires ».

Behnam Ben Taleblu, du groupe de pression conservateur Foundation for Defense of Democracies, très critique envers l’accord iranien, pense au contraire qu’une « ligne dure contre Téhéran » renforcerait la « crédibilité des États-Unis » et les placerait en position de force lors d’éventuelles futures négociations avec la Corée du Nord.

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