L’Italie s’apprête à dire adieu mercredi à l’ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi lors de funérailles d’État auxquelles sont attendues des milliers de personnes, dont les plus hauts responsables politiques de la péninsule mais peu de dignitaires étrangers.
Les obsèques officielles du milliardaire, décédé lundi à 86 ans des suites d’une leucémie, débuteront à 15h00 (13h00 GMT) à la cathédrale de Milan. La cérémonie doit être retransmise sur des écrans géants positionnés sur la célèbre place de la capitale lombarde et le parvis de la cathédrale pour permettre à tous ceux qui ne peuvent pas y entrer de la suivre.
Le président de la République Sergio Mattarella, la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni et ses deux vice-Premiers ministres, Matteo Salvini et Antonio Tajani – numéro deux de son parti Forza Italia –, seront présents. La Commission européenne sera représentée par son commissaire à l’Économie, l’Italien Paolo Gentiloni, ex-chef de l’exécutif à Rome.
Un deuil national controversé
Ces funérailles d’État, prévues par le protocole, seront accompagnées d’une journée de deuil national, une première pour un ex-Premier ministre qui n’est cependant pas du goût de tous les Italiens. « Les funérailles d’État sont prévues et c’est juste, mais le deuil national pour une personne clivante comme Silvio Berlusconi me semble un choix inopportun », s’est ainsi exprimée Rosy Bindi, ex-ministre de gauche dans le gouvernement Prodi II (2006-2008) à la radio publique.
Andrea Crisanti, sénateur du Parti démocrate (PD, centre-gauche), a également fait connaître son opposition. « Il n’a pas eu de respect pour l’État quand il a fraudé le fisc », a-t-il dit, rappelant la condamnation définitive du « Cavaliere » en 2013 à quatre années de prison – ramenées par amnistie à une année aménagée –, dans l’affaire de fraude fiscale concernant son empire Mediaset.
Un éternel revenant
Le parcours de cet éternel revenant, dont la mort politique fut maintes fois annoncée à tort, se confond avec l’histoire italienne des trente dernières années. Il était aussi l’un des hommes les plus riches de la péninsule avec une fortune évaluée début avril par Forbes à 6,4 milliards d’euros.
À l’étranger, il était surtout connu pour la ribambelle de scandales dans lesquels il fut impliqué, ses gaffes devenues légendaires, ses procès à répétition et ses coups d’éclat diplomatiques. Sa disparition a suscité des réactions dans le monde entier : un « vrai ami » pour le président russe Vladimir Poutine, « une figure majeure de l’Italie contemporaine » pour son homologue français Emmanuel Macron, en passant par la Maison Blanche, l’ONU et le monde du sport.
Père de cinq enfants issus de deux mariages, il était plusieurs fois grand-père.
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