Italie : lors d’incivilités, les activistes passibles de plus fortes sanctions dans la nouvelle loi sécurité

Par Epoch Times avec AFP
5 octobre 2024 13:20 Mis à jour: 5 octobre 2024 13:22

Le gouvernement italien de Giorgia Meloni entend frapper plus fort contre les incivilités des activistes notamment écologistes, qui risquent de lourdes amendes mais désormais également la prison.

La réforme est portée par la Ligue de Matteo Salvini, vice-chef du gouvernement en charge des transports et infrastructures, en croisade contre le « terrorisme climatique ». « C’est juillet, il fait chaud », répondait-il cet été.

L’article sur les manifestations fait partie d’un projet de loi plus large sur la sécurité. Le gouvernement avait annoncé vouloir prendre des sanctions contre les militants qui endommagent des monuments ou des sites culturels. En avril, des activistes du collectif Ultima Generazione (« Dernière génération »), avaient noirci l’eau de la fontaine La Barcaccia à Rome pour dénoncer le manque d’eau, rapporte Euronews. Parmi les actions de protestation, des activistes avaient collés leurs mains sur la vitre du célèbre tableau Le Printemps de Sandro Botticelli, exposé à la Galerie des Offices de Florence, ou encore projeté de la peinture sur l’opéra La Scala de Milan. « Les actions de ce type seront passibles d’amendes allant de 10 000 à 60 000 euros. Ces amendes s’ajouteront aux amendes et aux peines d’emprisonnement déjà prévues pour les dommages criminels », précise Euronews.

La législation en Europe est très variable selon le pays : le Royaume-Uni a récemment condamné deux militantes à de la prison ferme pour du jet de soupe sur le tableau Les Tournesols de Van Gogh. La justice hollandaise a également condamné à de la prison ferme – deux mois de prison dont un mois avec sursis – les manifestants belges de Just Stop Oil qui s’en étaient pris au tableau de Johannes Vermeer Jeune fille à la perle. En revanche, en France, parmi les nombreuses actions coup de poing des activistes du collectif écologiste Riposte alimentaire, les deux militantes qui avaient aspergé de soupe un tableau de Monet à Lyon en février 2024 ont été relaxées par le tribunal correctionnel de Lyon. Durant le Tour de France 2022, les six manifestants de Final Revolution qui avaient bloqués la route ont été sanctionnés par à une amende commune de 500 euros au lieu des deux ans d’emprisonnement maximum, selon Euronews.

S’agissant de la loi sur les manifestations, l’exécutif vise spécifiquement les opposants à deux méga-projets auxquels tient Matteo Salvini : le TGV Turin-Lyon et le pont sur le détroit de Messine reliant la Sicile au continent. L’occupation d’une route hors parcours autorisé lors d’une manifestation, auparavant punie par une amende de 1000 à 4000 euros, est désormais passible d’une peine allant jusqu’à deux ans de prison.

« Les gens bien n’ont rien à craindre »

Cette loi « est une véritable attaque contre la démocratie et l’État de droit », a critiqué l’Alliance Vert et Gauche (AVS), tandis que le secrétaire de +Europa, Riccardo Magi, l’a qualifiée de « concentré de folie idéologique que seul le gouvernement Meloni pouvait produire ».

« Les gens bien n’ont rien à craindre », a lancé M. Salvini en réponse aux détracteurs de la réforme. M. Salvini a aussi souvent dénoncé avec virulence les jeunes militants d’Ultima Generazione qui bloquent le périphérique romain pour réclamer la sortie des énergies fossiles.

Le texte « Sécurité », déjà voté par les députés, est actuellement à l’examen au Sénat, où il devrait être définitivement adopté dans les jours qui viennent. En contrepartie du volet répressif du texte, il est proposé que les interrogatoires de police soient filmés. Mais il est aussi proposé d’augmenter l’aide financière de l’État aux membres des forces de l’ordre mis en cause dans des dossiers de violences.

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