La communauté juive de Lituanie a rouvert jeudi la synagogue de Vilnius après que les responsables politiques de ce pays balte ont assuré de garantir sa sécurité malgré les nombreuses menaces qui ont conduit à sa fermeture mardi.
La dirigeante de la communauté juive, Faina Kukliansky, a félicité jeudi le président Gitanas Nauseda et le Premier ministre Saulius Skvernelis pour leurs garanties de sécurité et leurs messages de soutien. « Nous ne voyons pas la menace pour le moment et nous faisons confiance au dirigeants de l’Etat qui ont offert des garanties de sécurité », a-t-elle déclaré à l’AFP, confirmant que la synagogue et le siège de la communauté avaient été rouverts.
Deux jours plus tôt, elle avait annoncé leur fermeture après avoir reçu « des appels téléphoniques et des lettres de menaces ». Les tensions sont liées à une controverse sur le rôle joué pendant la guerre par deux officiers lituaniens, Jonas Noreika et Kazys Skirpa, qui selon la Communauté juive lituanienne (CJL) ont été impliqués dans l’Holocauste.
- Une plaque de commémoration retirée d’une bibliothèque du centre-ville
Le 27 juillet, à l’initiative du maire de Vilnius, Remigijus Simasius, une plaque commémorant Jonas Noreika a été retirée d’une bibliothèque du centre-ville. Selon le maire, cette mesure a été prise compte tenu du fait que Jonas Noreika avait approuvé la décision de l’administration nazie de créer un ghetto juif et de saisir les biens juifs.
Le 24 juillet, le conseil municipal de Vilnius a décidé de débaptiser une rue du centre portant le nom de Kazys Skirpa, diplomate et officier lituanien du XXe siècle, en raison de ses opinions ouvertement antisémites. Les critiques assurent que ni Noreika ni Skirpa n’ont collaboré avec le régime nazi et qu’ils étaient des combattants pour l’indépendance lituanienne.
Les deux mesures, saluées par la communauté juive, ont provoqué un très vif débat qui, selon la LJC, a été alimenté par des hommes politiques. La fermeture de la synagogue et du siège de la communauté a provoqué la colère d’autres organisations juives en Lituanie, qui ont affirmé qu’elles se sentaient en sécurité et n’avaient pas été consultées à ce sujet.
- Le premier ministre Skvernelis s’engage à lutter contre la haine
Le président Nauseda a promis mercredi la tolérance pour tous les citoyens lituaniens, sans distinction d’appartenance ethnique, tandis que le Premier ministre Skvernelis s’est engagé à lutter contre la haine.
Avant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de Lituanie, comptait 60.000 membres. La plupart d’entre eux périrent sous l’occupation de l’Allemagne nazie entre 1941 et 1944. Aujourd’hui, elle compte environ 3.000 personnes dans un pays de 2,8 millions d’habitants. Les attaques antisémites sont très rares.
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