L’économiste de 55 ans Gitanas Nauseda, novice en politique, a largement remporté l’élection présidentielle en Lituanie dimanche, sa rivale Ingrida Simonyte reconnaissant sa défaite à l’issue d’une campagne marquée par la question des inégalités sociales.
« J’ai félicité Gitanas et lui ai souhaité le succès pour rassembler la nation lituanienne », a dit Mme Simonyte à la télévision publique LRT. Tant Nauseda que Simonyte soutiennent fermement l’appartenance de la Lituanie à l’UE et à l’Otan, vues comme des bastions protecteurs face à la Russie, surtout depuis l’occupation de la Crimée en 2014.
En marquant leur préférence pour ces deux candidats de centre droit les Lituaniens ont montré que le courant populiste et eurosceptique était faible dans leur pays. M. Nauseda était crédité de 70,64% de voix contre 27,95% à sa rivale, ex-ministre des Finances proche des conservateurs, selon les résultats de 1.521 bureaux de vote sur 1.972. Il doit succéder à Dalia Grybauskaite, arrivée au bout de son deuxième et dernier mandat.
Dans ses premières déclarations, M. Nauseda a une nouvelle fois promis de réduire la fracture entre riches et pauvres et de chercher à renforcer la confiance entre les provinciaux et les habitants de la capitale Vilnius. « Je ne veux pas utiliser les termes de périphérie ou de province. Tous peuvent vivre dignement dans ce petit pays », a-t-il dit aux journalistes.
Par ailleurs, M. Nauseda a laissé entendre qu’il chercherait à adoucir la rhétorique de Vilnius à l’égard du Kremlin souvent cible de propos durs de la présidente sortante tout en affirmant que les relations avec Moscou ne s’amélioreraient que lorsque sa politique aurait changé à l’égard de l’Ukraine.
« Si la situation de l’Ukraine reste ce qu’elle est, il sera très difficile d’améliorer les relations avec notre voisin oriental, parce que nous considérons cette situation comme un signe d’agression à l’égard d’un pays voisin et nous ne pouvons le tolérer », a-t-il dit. Selon les analystes, M. Nauseda doit en partie son succès à sa position de candidat indépendant, au-dessus des partis et des querelles politiques.
Cette opinion pouvait être entendu aussi parmi les électeurs interrogés par l’AFP. Pour un habitant de Vilnius âgé de 25 ans, Jonas Jovaisas, un candidat sans-parti était le meilleur choix pour conduire le pays. « Il ne dépend d’aucun parti et cela l’aidera à travailler avec n’importe quel parlement, avec n’importe quel gouvernement », a-t-il déclaré, après avoir voté.
Le thème des inégalités avait dominé la campagne électorale, les deux candidats de centre droit en lice au deuxième tour promettant de les réduire, tout en évitant la dérive populiste, dans ce pays balte de 2,8 millions d’habitants dont près de 30% risquent la pauvreté ou l’exclusion sociale, surtout à la campagne.
La croissance devrait atteindre 2,7% du PIB cette année, bien au-dessus de la moyenne de 1,1% dans les 19 pays de la zone euro dont la Lituanie fait partie. Les deux candidats, économistes solides, se sont engagés à distribuer ses fruits de manière plus équilibrée. Cependant, Mme Simonyte a gardé ses distances face aux promesses d’un « Etat-providence » faites par M. Nauseda.
Insistant sur sa « véritable indépendance », cet ancien conseiller bancaire de 55 ans s’est engagé à œuvrer pour une « Lituanie soucieuse de tous, non seulement des privilégiés ». Ses passages fréquents à la télévision en qualité d’expert économique ont permis à cet homme marié et père de deux enfants de faire apprécier son intelligence, son calme et sa modération.
Ses critiques ont estimé cependant que sa plate-forme restait floue et lui ont reproché son inexpérience politique et ses liens avec le monde des affaires. Le président lituanien dirige la diplomatie et la défense, il a le droit de veto, mais doit consulter le gouvernement ou le Premier ministre pour nommer les plus hauts responsables.
D.C avec AFP
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