L’Occident signe le déclin de l’éthique médicale en ignorant le prélèvement forcé d’organes en Chine, explique un avocat

Par Hannah Ng & Jan Jekielek
18 décembre 2022 14:04 Mis à jour: 18 décembre 2022 14:04

Un défenseur des droits de l’homme tire la sonnette d’alarme : le fait que l’Occident ferme les yeux sur les prélèvements d’organes forcés effectués par le régime chinois sur des prisonniers de conscience entraîne une dégradation de l’éthique médicale.

« En étant témoin de ce prélèvement d’organes forcé, et en permettant à la Chine de commettre ces prélèvements d’organes forcés… je pense que certaines de nos exigences en matière d’éthique se sont détériorés. Et c’est un danger », déclare le Dr Torsten Trey, cofondateur et directeur exécutif de l’organisation à but non lucratif Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH), au cours de l’émission American Thought Leaders d’EpochTV, diffusée le 14 décembre.

Le Dr Torsten Trey, cofondateur et directeur exécutif de l’organisation à but non lucratif Doctors Against Forced Organ Harvesting, au Texas le 18 novembre 2022. (Jack Wang/Epoch Times)

« Je dirais même que le gouvernement chinois a également l’intention d’influencer la société occidentale en faisant du prélèvement forcé d’organes un produit de base dans le domaine de la transplantation. Nous risquons donc de voir nos normes éthiques se dégrader. »

Le Dr Torsten Trey évoque la situation relative à la pandémie de Covid, qui « nous a vraiment pris par surprise, tandis que des décennies et des siècles de travail scientifique ont été mis à mal ».

« Si on a un vaccin, la procédure classique consiste à le tester pendant dix ans pour garantir l’absence d’effets secondaires. »

« Je me pose donc la question suivante : si on injecte un vaccin qui a été testé pendant six mois, comment peut‑on affirmer avec certitude qu’en l’administrant à des enfants, ce vaccin ne provoquera pas d’effets secondaires dans 10 à 20 ans, entraînant des cancers et d’autres problèmes ? »

« Donc il y a une dégradation dans le respect des exigences scientifiques à faire respecter les procédures scientifiques. »

Rassembler les preuves

Le terme « prélèvement forcé d’organes », utilisé par DAFOH à partir de 2006, selon le Dr Trey, désigne le fait de prélever de force des organes destinés à être transplantés.

2006 est l’année où les premières preuves de ces atrocités ont été révélées à l’international.

« Nous avons constaté, en effet, que la procédure habituelle qui consiste à donner son consentement avant de donner un organe, a été contournée. … Les gens sont en fait tués, des personnes vivantes sont tuées pour leurs organes. »

Le Dr Trey cite un article d’Epoch Times qui a fait la lumière sur ces abus grâce aux témoignages d’Annie (pseudonyme), une ancienne employée d’un hôpital chinois du nord‑est de la Chine. Annie a expliqué que son ex‑mari, chirurgien militaire dans le même hôpital, a procédé à l’ablation forcée des cornées de milliers de pratiquants de Falun Gong dès le début des années 2000.

« Je n’en croyais pas mes yeux, j’avais du mal à le croire, et j’ai suivi cette affaire. »

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle comprenant des exercices de méditation et des enseignements moraux. Sa popularité s’est accrue dans les années 1990, si bien qu’à la fin de la décennie, on comptait jusqu’à 100 millions de pratiquants en Chine. Le régime chinois a considéré cette pratique comme une menace et a lancé en 1999 une campagne nationale visant à l’éradiquer.

Des millions de pratiquants de Falun Gong sont détenus dans des prisons et divers types d’installations à travers le pays, où ils sont soumis à la torture et au prélèvement forcé d’organes.

En outre, M. Trey a fait référence au China Tribunal, un tribunal indépendant à Londres, qui a procédé à un examen très approfondi des preuves disponibles en 2019.

Après avoir examiné les témoignages de plus de 50 personnes, le groupe d’experts a établi que les prélèvements forcés d’organes étaient pratiqués depuis longtemps et à grande échelle, les pratiquants de Falun Gong étant la principale source d’organes.

Compte tenu du jugement rendu, le Dr Trey déclare : « Il est frappant de constater que d’autres organisations médicales n’ont pas tenu compte de cette situation et n’ont pas jugé bon de se pencher sur la question, car, je le répète, il s’agit d’une des plus grandes violations de l’éthique médicale et des pratiques médicales… de l’histoire ».

« On ne peut donc pas revenir au statu quo et poursuivre les échanges scientifiques avec les médecins chinois. Il faut marquer une pause et examiner les preuves. »

Couverture

D’autre part, selon le Dr Trey, le régime chinois a déployé beaucoup d’efforts pour dissimuler ces abus.

« La Chine tente tout (…) recourir à la corruption, à d’autres formes d’influence pour empêcher les journaux de parler de cette question. Le régime exerce également des pressions aux plus hauts niveaux des organisations médicales. »

« Nous avons observé au fil du temps que tout se passait non seulement au niveau des gouvernements, mais aussi des organisations, où les informations que nous fournissions sur ce sujet étaient en quelque sorte bloquées. »

Le Dr Trey a rappelé son expérience avec l’American Medical Association, dont la direction s’est montrée réticente lorsque son groupe a soumis une résolution.

« Je suppose que c’est aussi le reflet de la pression et de l’influence exercée par le gouvernement chinois. Le gouvernement chinois peut très vite dire : ‘Si vous voulez venir dans notre pays pour certaines conférences, n’en parlez pas’. »

Corruption de l’éthique médicale et des droits de l’homme

L’expert a ensuite exposé ce qui pourrait avoir motivé le régime communiste à se livrer à ces abus flagrants.

Le régime chinois veut devenir un leader dans le domaine des transplantations afin d’établir de nouvelles normes.

« Aujourd’hui, nous pensons qu’il est impossible de prélever des organes sur des prisonniers. C’est inconcevable… Cependant, le marché chinois de la transplantation, qui est si développé pourrait établir une nouvelle norme. Nous pourrions dire ‘oui, c’est bon’. »

« En pratiquant le prélèvement forcé d’organes, ils savent qu’ils ébranlent les conceptions occidentales relatives à l’éthique et aux droits de l’homme. Et ils savent qu’ils provoquent l’Occident. »

« Ils veulent créer ce genre de chaos dans le domaine scientifique et dans le domaine des transplantations… [et] profitent de ce chaos. »

« Un poisson ne peut survivre que dans l’eau, le gouvernement chinois a besoin du chaos pour s’imposer. »

« Une troisième raison pour laquelle je pense que les prélèvements d’organes forcés ont lieu en Chine et ont atteint ces dimensions est la volonté de détruire le Falun Gong. »

Le Dr Trey demande à tous les experts médicaux de se pencher sérieusement sur la question.

« Ce n’est pas seulement un sujet qui devrait être abordé par les chirurgiens spécialisés dans les transplantations, mais par tous les médecins. »

« La médecine, son concept, son objectif, c’est de venir en aide à un patient, de le sauver. Si une personne est tuée pour permettre à une autre de vivre, alors la médecine est à la croisée des chemins. »

Eva Fu et Dorothy Li ont contribué à cet article.

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