Loi « Anticasseurs » : plusieurs abstentions voire oppositions de députés LREM

4 février 2019 19:56 Mis à jour: 4 février 2019 19:56

Plusieurs députés LREM ont indiqué lundi qu’ils allaient s’abstenir mardi, voire réfléchissaient à voter contre la proposition de loi LR « anticasseurs » qui va être soumise au vote solennel de l’Assemblée en première lecture.

« La nouvelle interdiction administrative de manifester me pose problème sur la liberté fondamentale de manifester, au cas où elle viendrait à être mal utilisée par un futur régime mal intentionné, par exemple d’extrême droite », explique Matthieu Orphelin dans un communiqué.

Malgré d’autres mesures du texte que l’élu du Maine-et-Loire juge « efficaces » (nouveau délit de dissimulation volontaire du visage, possibilité de fouilles), il s’abstiendra en « espérant » lors de la prochaine lecture de nouvelles évolutions sur ces interdictions préalables de manifester décidées par les préfets.

Aurélien Taché (Val-d’Oise) avait aussi indiqué dans le Journal du Dimanche qu’il s’abstiendrait « en l’état ». « On ne peut pas mettre la restriction de liberté comme un principe », faute de quoi « on met le doigt dans quelque chose qui pourrait conduire à des dérives », a-t-il de nouveau insisté lundi sur LCP.

https://twitter.com/Mediapart/status/1092477142099738625

A-t-il été réprimandé? « Personne ne m’a passé un savon », a-t-il assuré.

D’autres « marcheurs » vont s’abstenir, comme Paula Forteza (Français de l’étranger). Martine Wonner (Bas-Rhin) ne votera pas non plus la proposition de loi LR : elle s’abstiendra voire votera contre, a-t-elle précisé à l’agence France presse (AFP).

Sonia Krimi (Manche), qui avait revêtu « symboliquement » en novembre un gilet jaune donné par des manifestants à sa permanence, prévoit de voter contre ce texte qui « n’aide pas à la cohésion sociale », et essaie de « convaincre » des collègues, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Elle juge également l’article sur les interdictions administratives de manifester « liberticide », « contraire à la déclaration des droits de l’Homme » et « inutile ». 

Cet article 2 doit permettre aux préfets de prononcer des interdictions de manifester à l’encontre d’individus représentant « une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public« , sous peine de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende en cas d’infraction.

D. S avec AFP

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